Grèce : fermeture en cascade de petites entreprises

Dans le monde...

Message par Zorglub » 21 Avr 2012, 19:09

Un millier de petites entreprises ferment chaque semaine. Dans une économie où les petites entreprises sont prépondérantes, la Grèce étant le pays de l'union ayant la plus forte proportion de salariés dans les PME (quelle taille ?) : 85 %.

Article du Monde
a écrit :Grèce : un millier de petites entreprises ferment chaque semaine
Le Monde.fr avec AFP | 20.04.2012 à 17h09 • Mis à jour le 20.04.2012 à 17h36

En Grèce, "six entreprises sur dix ont vu leurs revenus baisser en 2011 et 150 000 emplois ont été perdus", selon la Commission européenne.

Jusqu'à un millier d'entreprises individuelles auront mis la clé sous la porte chaque semaine en Grèce au premier semestre 2012 en raison de la crise profonde dans laquelle s'enfonce le pays, a estimé vendredi 20 avril la Commission européenne, qui tente d'enrayer le phénomène.

"La Grèce fait face à une crise économique et sociale sans précédent, qui se reflète dans la situation des petites et moyennes entreprises : six entreprises sur dix ont vu leurs revenus baisser en 2011 et 150 000 emplois ont été perdus", a précisé la Commission.

La Commission plaide en conséquence pour une aide accrue à ces sociétés, autoentrepreneurs et entreprises familiales, qui forment l'essentiel du tissu économique grec.


ASSÈCHEMENT DU CRÉDIT

Depuis septembre dernier, l'Union européenne, via sa "task force" pour la Grèce, tente notamment de trouver les moyens de remédier à l'assèchement du crédit dont souffrent les PME, les banques - déficitaires, coupées des marchés et dépendantes de la BCE - ayant coupé les prêts.

En mars, un fonds spécial de garantie, doté de 500 millions d'euros, a été créé par l'UE pour favoriser par le biais de la Banque européenne d'investissement l'octroi de prêts aux PME à hauteur d'un milliard d'euros.

Selon la Commission, en 2010, la Grèce comptait 742 600 très petites entreprises employant au total 2,512 millions de salariés, soit plus de 85 % de l'emploi total du pays, un niveau record dans l'UE. Ces structures produisent 35,3 % de la valeur ajoutée du pays contre 21,8 % en moyenne dans l'UE.

Avec 14 % des salariés en moyenne en Grèce, contre 33 % dans le reste de l'Union, les grandes entreprises créent elles 28 % de la valeur ajoutée, ce qui souligne la faible productivité des petites entreprises en Grèce, ajoute la Commission.
Zorglub
 
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Message par bennie » 04 Mai 2012, 17:10

Dans le Monde.

L'extrême droite, véritablement fasciste, sur le point d'entrer au parlement.

a écrit :
La droite grecque face au défi du pouvoir.
Athènes
Correspondance

La Grèce en crise s'apprête à vivre, dimanche 6 mai, des élections législatives aussi cruciales qu'incertaines. Dans un climat de rejet des mesures d'austérité et de la classe politique, les deux partis qui se sont succédé au pouvoir depuis 1974, le Pasok, à gauche, et Nouvelle Démocratie (ND), à droite, essaient de convaincre leurs électeurs qu'ils peuvent atténuer la chape de la rigueur sans effrayer les partenaires européens, toujours inquiets de ce qui se passe en Grèce. Nouvelle Démocratie est en tête dans les sondages, mais ne semble pas en mesure d'atteindre une majorité au Parlement.

"Nous voulons arrêter la récession", affirme Chrysanthos Lazarides, un des plus proches conseillers du président de Nouvelle Démocratie, Antonis Samaras. "Pour cela nous ne demandons pas de temps ni d'argent. Nous appliquerons les accords signés, mais nous souhaitons apporter quelques modifications pour permettre la croissance."

"Nous demandons, par exemple, de pouvoir baisser l'impôt sur les entreprises à 15 % pour encourager les investissements", explique-t-il. ND s'est déjà heurté à un refus de la "troïka" (Commission européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne), qui jugeait que l'urgence était de récolter les impôts, plutôt que de les baisser. ND demande aussi "des gestes symboliques pour maintenir la cohésion sociale", en débloquant 500 millions d'euros pour les gens en difficulté et les petites retraites. Mais ces dépenses seront compensées : "Nous contrôlerons les déficits et la dette", assure M. Lazarides.

Côté économies, ND veut réduire le nombre des ministres et "s'attaquer à la bureaucratie par en haut, en bas, par les côtés", en créant notamment des agences de contrôle externes. Côté investissements, le parti promet d'accélérer les privatisations, de créer des partenariats public-privé avec des investisseurs locaux et étrangers. "Ils sont prêts à investir mais ils ont peur de la bureaucratie", assure M. Lazarides.

"VIOLENCE DE LA CAMPAGNE"

Pour mettre en place ce programme, ND n'a pas besoin du Pasok. "Il nous tirerait en arrière. C'est comme grimper une montagne avec un bâton pourri", assène le conseiller. "La violence de la campagne augure mal de l'avenir d'un gouvernement de coalition", s'inquiète le politologue Elias Nikolakopoulos, qui le juge inévitable.

M. Samaras a été mis au ban de l'Europe pour ses opinions intransigeantes sur le premier mémorandum signé avec les bailleurs de fonds. "Nous avons été humiliés en Europe, nous avons voté contre le mémorandum, car il était mauvais pour la Grèce et pour l'Europe, mais nous avons approuvé les réformes structurelles et les privatisations", justifie M. Lazarides.

En novembre 2011, le parti a accepté de participer au gouvernement de coalition de l'ancien vice-président de la Banque centrale européenne, Lucas Papadémos. Il a approuvé en février le deuxième mémorandum avec la "troïka", provoquant la création d'un parti dissident. Sans compter la poussée de l'extrême droite. Du coup, le parti muscle son discours sur l'immigration. M. Lazarides s'emporte contre "les étrangers qui ont envahi le pays et répandent des maladies. Dans certains quartiers d'Athènes, vous n'êtes plus en Grèce. Notre politique est claire : nous allons les expulser et nous demanderons l'aide des Européens pour ça".

Les militants sont cependant souvent déboussolés. Panayotis Ninios a décidé de quitter Nouvelle Démocratie en 2009, après la gestion désastreuse de Costas Caramanlis. "Il n'a rien fait et la dette s'est accumulée. Je ne veux plus voter pour ces gens-là", explique cet ancien officier de la marine en évoquant la corruption et le clientélisme. Il soutiendra un petit parti créé par d'anciens militaires, dont il est membre fondateur.

Sophia a assisté à un meeting du groupe d'extrême droite L'Aube dorée, au sud d'Athènes, "pour se faire un avis". Cette dame distinguée, vieille militante "déçue" de Nouvelle Démocratie, n'est pas convaincue par les discours du parti fasciste. A la veille du scrutin, elle ne sait toujours pas pour qui voter. "Mais il faut quand même avoir un gouvernement lundi. Sinon, c'est une catastrophe."

Alain Salles (Athènes, correspondance)


et
a écrit :
Grèce: le "vote de la colère" fait les affaires de l'extrême droite

LE MONDE | 04.05.2012 à 13h49

Par Alain Salles (Athènes, correspondance)


Un soir d'avril dans un quartier sud d'Athènes, à Kallithéa, une demi-douzaine de motards vêtus de noir se dirigent vers un livreur de pizzas pakistanais et le frappent à coups de matraque, en lui reprochant de venir prendre le travail des Grecs. A ceux qui essaient de s'interposer, ils répliquent avant de partir : "Ne cherchez pas à être philanthropes, nous sommes membres de L'Aube dorée !"

Ce groupuscule d'extrême droite entrera au Parlement s'il franchit, dimanche 6 mai, la barre des 3 % de votes comme le prédisent les sondages. Mercredi 2 mai, lors d'un meeting à Paleo Faliro, dans la banlieue chic d'Athènes, L'Aube dorée essaie de montrer un visage présentable. Le parti est attentif aux médias étrangers et se félicite dans son journal d'avoir fait la "une" du Herald Tribune.

Crâne rasé, tout de noir vêtu, Georges Germenis est candidat aux législatives. Ce boulanger de 34 ans est responsable de l'idéologie du parti. Le programme est simple : rejet des plans de sauvetage économique, effacement de la dette et expulsion des immigrés. Pour empêcher l'arrivée des immigrés à la frontière turque, le parti propose de la miner.

C'est la lutte musclée - dans les paroles et les actes - contre l'immigration qui attire ses premiers électeurs. L'Aube dorée compte sur la crise pour élargir son électorat. "Le gouvernement a pris de telles mesures contre la population ! Avec plus d'un million de chômeurs, c'est logique que le peuple se tourne vers nous. Ils sont en colère. Nous sommes le vote de la colère", explique Georges Germenis.

"SANG, HONNEUR, AUBE DORÉE !"

"Notre idéologie vient de notre passé glorieux, qui va de l'Antiquité, à la Byzance grecque au général Metaxas", poursuit le candidat. Le dictateur Ioannis Metaxas a dirigé la Grèce de 1936 à 1941 et s'est opposé à l'invasion du pays par l'Italie fasciste. La junte des colonels, qui a gouverné de 1967 à 1974 ? "Ce n'est pas mon idéologie, mais il n'y avait pas de chômage, ni de déficits", réplique Georges Germenis, avant de citer à la tribune le nom du colonel Georges Papadopoulos, la principale figure de la dictature, sous les acclamations de la foule, qui scande : "Sang, honneur, Aube dorée !"

Le dictateur figure dans le journal du parti, juste en dessous d'un portrait d'Adolf Hitler. Le fondateur du parti, Nikos Michaloliakos, s'est fait remarquer par un salut nazi au conseil municipal d'Athènes, où il a été élu en novembre 2010. L'Aube dorée met la pédale douce sur ses sympathies néonazies pendant la campagne au profit de son travail de terrain dans le centre d'Athènes, ou le mouvement organise des milices, propose d'accompagner les personnes âgées et n'hésite pas à passer à l'acte contre les immigrés. Le 23 mai, deux personnes proches du parti doivent être jugées pour des agressions au couteau contre des Afghans.

"Leur violence me gêne un peu, reconnaît Dimitra Lalou, présente au meeting de Paleo Faliro, qui va voter pour eux, mais il faut que je fasse sortir de moi ma colère contre les politiciens. Il faut les faire trembler."

Alain Salles (Athènes, correspondance)


C'est glaçant!
bennie
 
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Message par yannalan » 04 Mai 2012, 18:02

" Aube Dorée"; c'est mignon comme nom...Il y avait une société secrète anglaise qui s'appelait la "Golden Dawn" en Angleterre autrefois... un genre de francs-macs illuminés.
Les grecs sont bien plus inquiétants...
yannalan
 
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Message par bennie » 04 Mai 2012, 18:36

a écrit :Un soir d'avril dans un quartier sud d'Athènes, à Kallithéa, une demi-douzaine de motards vêtus de noir se dirigent vers un livreur de pizzas pakistanais et le frappent à coups de matraque, en lui reprochant de venir prendre le travail des Grecs. A ceux qui essaient de s'interposer, ils répliquent avant de partir : "Ne cherchez pas à être philanthropes, nous sommes membres de L'Aube dorée !"


Sûr, ce ne sont pas des comiques.
a écrit :Le dictateur figure dans le journal du parti, juste en dessous d'un portrait d'Adolf Hitler.


Sur l'ancien dictateur, la fiche wikipedia.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Io%C3%A1nnis_Metax%C3%A1s

Celle de l'aube dorée
http://fr.wikipedia.org/wiki/Aube_dor%C3%A9e_(Gr%C3%A8ce)
bennie
 
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Message par Oel » 20 Mai 2012, 01:11

a écrit :Dans son programme, Aube dorée veut rejeter les plans de sauvetage économique de la Grèce, effacer la dette du pays et expulser les immigrés. Le parti propose d'ailleurs de miner la frontière avec la Turquie pour empêcher l'arrivée de ceux-ci.

:blink:
Oel
 
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Message par Vania » 22 Mai 2012, 18:28

Le Crédit Agricole veut faire renflouer sa filiale Emporiki par la banque centrale grecque.

a écrit :Crédit Agricole demande l'accès au dispositif de liquidité pour Emporiki

La banque a déclaré mardi lors de son assemblée générale, avoir de nouveau demandé aux autorités grecques que sa filiale Emporiki puisse bénéficier du dispositif public grec d'accès à la liquidité bancaire.

Crédit Agricole a de nouveau demandé à bénéficier du dispositif public d'accès à la liquidité bancaire en Grèce pour sa filiale Emporiki, selon un message écrit transmis mardi aux journalistes lors de l'assemblée générale de Crédit Agricole SA, l'entité cotée du groupe.

"Nous venons de réitérer solennellement notre demande de bénéficier d'un refinancement direct par la Banque centrale de Grèce, via l'ELA (Emergency liquidity assistance), le dispositif public d'accès à la liquidité bancaire", écrivent Jean-Marie Sander et Jean-Paul Chifflet, respectivement président et directeur général de Crédit Agricole SA. "Nous avons redemandé dimanche à midi au gouverneur de la Banque centrale l'accès à l'ELA", a précisé M. Chifflet à la question d'un actionnaire individuel.

Considérée comme une banque étrangère, Emporiki, rachetée en 2006, n'a jusqu'à présent pas pu avoir accès à l'ELA. Rappelant que Crédit Agricole SA a réduit, au 31 mars 2012, à 5,2 milliards d'euros son exposition directe à Emporiki, contre 11,4 milliards un an auparavant, les deux dirigeants indiquent que la ligne de conduite de la banque française en Grèce sera guidée par trois paramètres.

Ils insistent ainsi sur un maintien du pays dans la zone euro, une confiance maintenue des déposants dans le système bancaire grec et une réponse favorable des autorités grecques à leur demande d'accès à l'ELA.

Il est clair que nous ne pouvons accroître significativement notre exposition au risque grec car ceci ne serait pas compatible, au plan des risques, avec l'intérêt de Crédit Agricole SA et du groupe Crédit Agricole tout entier, font valoir MM. Sander et Chifflet.


Le lien : http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/c...tml#xtor=AL-241
Vania
 
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Message par Sinoue » 14 Juin 2012, 10:39

a écrit :Comment la Grèce a vu ses usines disparaître une à une
LE MONDE | 13.06.2012 à 18h28

Par Claire Gatinois (Athènes, envoyée spéciale)

Theodore Leventakis, grand gaillard volubile de 54 ans, est un as de la débrouille, parfaitement à l'aise dans le dédale administratif et fiscal de la Grèce qui exaspère tant ses homologues. "Crise ou pas, en Grèce les affaires sont difficiles", philosophe-t-il. Mais malgré son optimisme indéfectible, aujourd'hui, Theodore est amer.
Au début des années 1980, il était à la tête d'une fabrique de textile de 1 200 personnes, raconte-t-il avec nostalgie. Basée à Metamorfosi, une zone industrielle à quelques kilomètres d'Athènes, sa société, Leventakis textile, fabriquait toutes sortes de vêtements à partir de coton récolté notamment dans le sud du Péloponnèse, destinés à l'exportation.

Aujourd'hui, M. Leventakis est le patron de 25 personnes. Pas une de plus. Il a expatrié son usine en Ouzbékistan au milieu des années 1990, pour toutes sortes de raisons. Les taxes quasi inexistantes, l'énergie moins chère, et bien entendu les salaires bien moins élevés. "Deux dollars et demi [2 euros] la journée", indique-t-il ...

Son frère Georges a repris à distance la gestion de Leventakis textile, avant que la famille ne décide de tout vendre en 2001. Depuis, il a refondé une société de recyclage de déchets, mais il regrette. "Bien sûr, j'aurais aimé garder l'usine !" confie-t-il, avant de trancher, fataliste : "L'industrie du textile est morte en Grèce."

PAYS "LOW COST"

Des histoires comme celle-ci, la Grèce en regorge. Tous les chefs d'entreprise n'ont pas opté pour l'Ouzbékistan, mais beaucoup ont décidé de quitter Athènes pour développer leurs affaires ailleurs, dans des pays "low cost".

Résultat, en dix ans, la production de textile grecque, jadis florissante, a plongé de 55 % selon l'Elstat, l'institut de statistiques hellénique. En 2000, le secteur employait 28 715 personnes. Ils n'étaient plus que 17 600 en 2010. Le textile n'est pas le seul à avoir décliné. L'agriculture a subi un sort comparable avec une production en chute de 18,6 % sur la période, selon la Fondation pour la recherche économique et industrielle (IOBE).

Pour les remplacer ? Les services, dopés par le développement du tourisme et la libéralisation de la finance et des télécommunications. En une décennie, la part du tertiaire a grossi de... 83 %. Mais "les services sont faits pour accompagner l'industrie, pas pour s'y substituer !", rappelle Michalis Vasileiadis, économiste à l'IOBE.

Le pays a perdu ses usines. En Grèce, maintenant, tout est importé. "Même les tomates viennent d'Egypte", se désole Panos Mavridis, éditorialiste dans un journal financier. Structurellement déficitaire, la balance commerciale a obligé le pays à s'endetter pour compenser le déséquilibre. Expliquant, en partie, la lente déconfiture du pays.

Aux racines du mal ? L'Europe, accusent les uns ; la Grèce, répondent les autres. La vérité est sans doute entre les deux. Lors de son entrée dans l'Union européenne puis dans la zone euro, le pays a dû ouvrir ses frontières, respecter les quotas dans l'agriculture, le textile... La Grèce, pays encore très agricole et peu innovant, n'était tout simplement pas prête à affronter ces bouleversements.

"UNE BULLE DE CRÉDIT"

D'autant qu'avec l'adoption de l'euro, le coût du travail a dérapé, augmentant bien plus vite que son économie. Le coût horaire de la main-d'oeuvre, en tenant compte des gains de productivité, est passé de 10 euros en 1999 à 15,56 euros en 2011, selon les données de Natixis. Dans le même temps, en Allemagne, il n'augmentait que de 2 euros.

Il faut reconnaître qu'il était difficile de résister à la tentation de faire profiter les travailleurs de l'entrée dans l'Europe. A l'époque, l'argent coulait à flots : l'adoption de la monnaie unique a réduit le coût du crédit, qui s'est aligné sur celui de ses partenaires.

"La Grèce a souffert d'un problème assez général à l'Europe du Sud, explique Laurence Boone, économiste chez Bank of America Merrill Lynch. L'entrée dans l'euro a provoqué une bulle de crédit. L'illusion de croissance liée à cet afflux d'argent a occulté la disparition progressive de l'industrie au profit des "pôles de compétitivité", en Allemagne notamment. C'est comme lorsqu'on a construit un TGV entre Paris et Lyon. Au lieu de développer l'industrie à Lyon, les gens sont venus plus facilement travailler à Paris."

DÉPENSES DE RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT EN PANNE

Voilà pour les responsabilités de l'Europe. Mais le pays a aussi "fauté". Avec ces facilités de crédits, les entrepreneurs auraient pu investir dans de nouvelles machines ou dans la recherche. Or l'agriculture ne s'est jamais modernisée. L'industrie non plus.

En 2007, les dépenses de recherche et développement (R & D) représentaient 0,6 % du PIB, soit trois fois moins que la moyenne de la zone euro (entre 1,88 % et 1,85 %), souligne M. Vassiliadis, économiste à l'IOBE. Pourtant les innovations dans le textile sont possibles, dit-il, en particulier avec le coton bio et les textiles techniques utilisés dans les hôpitaux ou le sport...

Mal utilisé, l'afflux d'euros a aussi contribué à faire grossir encore et encore la fonction publique. Les partis politiques grecs de droite (Nouvelle Démocratie) comme de gauche (Pasok) ont acheté des voix contre des emplois, au point de rendre la fonction publique pléthorique.

Le système n'a révolté personne, car tout le monde en a profité. L'Etat faisait même vivre des micro-entreprises. Ainsi de Georges Tselepis. Sa petite société d'outillage et de machines de construction faisait 35 % de son chiffre d'affaires avec des sociétés publiques. Aujourd'hui, il déchante. L'Etat, en faillite, ne paie plus depuis trois ans. Il lui doit 250 000 euros.
Sinoue
 
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Message par redsamourai » 14 Juin 2012, 11:05

L'article est assez intéressant... mais alors la journaliste est d'une nullité et d'un conformisme tellement crasse :blink: on a l'habitude mais qu'est-ce que ça me parait affligeant...
redsamourai
 
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Message par Gracchus » 14 Juin 2012, 14:52

Front de la gauche anticapitaliste pour le renversement ANTARSYA. 11 juin meeting en Athènes. Le député candidat qui ouvert le meeting, est un ouvrier de métallurgie grec -en grève depuis 01 novembre 2011-.

http://www.youtube.com/watch?feature=playe...d&v=n3ZmKsQCUUk

La liste d’extrême gauche ayant recueilli le plus de voix est l’Antarsya, acronyme grec pour Front de la gauche anticapitaliste pour le renversement. Ce n’est pas une organisation trotskiste à proprement parler mais une coalition fondée en mars 2009 après la révolte de la jeunesse de fin 2008 par dix organisations, dont l’éventail va de fractions du PC grec, aux trotskistes en passant par les maoïstes. Antarsya est passée de 0,4 % des voix en 2009 à 1,2 % en 2012. Cette hausse s’explique par une campagne combative centrée sur des revendications générales du monde du travail comme l’interdiction des licenciements, un salaire minimum de 1 400 euros, une semaine de travail de 35 heures sans réduction de salaire, la nationalisation sans compensation et sous contrôle ouvrier du système bancaire, des entreprises à l’arrêt et des services public.

L’extrême gauche en Grèce est extrêmement morcelée en une multitude d’organisations maoïs­tes, trotskistes ou d’alternatifs.

Affiches http://antarsya.gr/node/296

Photos http://antarsya.gr/node/593
Gracchus
 
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Message par Gracchus » 14 Juin 2012, 15:03

Alexis Tsipras abandonne l'annulation du mémorandum...

Et syriza veut le maintien de la Grèce dans l'OTAN



http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/...18485_3214.html

Le Parti communiste de Grèce KKE avait raison!




"Il assure que sa première tâche sera "d'exploiter jusqu'au sommet européen du 28 mai un délai crucial de dix jours pour mener une véritable et rude négociation dans le champ européen".

Mais il n'a pas réaffirmé lors de cette intervention télévisée, un des dernières de la campagne, sa promesse d'"annuler" le mémorandum, le programme de rigueur dicté par UE et FMI" :blink:
Gracchus
 
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