Nouvelle-Orléans

[bennie]

Quelle horreur!
C'est invroyable comment les dirigeants du pays le plus riche du monde n'en a rien a cirer de ses pauvres. Personne n'aurait parier voir cela aux Etats-Unis.

J'espere que la population rendra la pereille à Bush et Co!

[quijote]

Oui , c 'est la honte des hontes : ils ont pas été foutus d' affrêter , voire de réquisitionner des bus pour évacuer toute la population , sachant qu 'il y a 20% de pauvres à la Nouvelle Orléans Mais est -ce si étonnant , de la part de cette société inhumaine où c 'est" le chacun pour soi "

[Nadia]

Ben en fait c'est pas très différent de ce qui aurait pu se passer dans nos pays.
On a bien vu Sarko vider deux squatts. Pour mettre les gens où ? N'est-ce pas le même mépris des pauvres ? Si encore il y avait un écoeurement national voire international envers les agissements du Sarko, nos expulsés auraient miraculeusement trouvé un hlm pour les accueillir. En l'absence de quoi, ils ne sont pas sortis de la galère.

Le gouvernement Bush agit chez lui comme partout dans le monde et comme tous les impérialismes, avec un parfait mépris pour les prolétaires.

[Puig Antich]

Le dégoût qu'inspire toutes ces catastrophes, qui de l'Irak aux Etats-Unis en passant par la France coûte la vie à de nombreux frêres et soeurs de classe, gagnerait à s'accumuler et à déborder. Je ne serais pas aussi pessimiste que toi : 7000 personnes à la manifestation parisienne, ce n'est pas suffisant mais ce n'est pas si mal ; aux Etats-Unis, une colère sourde est en train de monter contre Bush et sa gestion criminelle de la casatrophe.

Ce qu'il manque c'est un peu plus de combativité, et un plan d'action clair, pour que la colère puisse se faire entendre...

[Davidoulia]

Ca ne m' étonne pas du tout, que pouvait-on attendre de mieux?

[Puig Antich]

Gné ?

[pelon]

Gné ?
Prend une pancarte :gne_gif: , c'est gratuit.

[Léandre]

Un commentaire rapide d'un copain étudiant en Californie (je traduis) :

Les gens sont énervés aux community colleges [c'est des sous-universités, NDT]. Très énervés. Particulièrement les Noirs. A l'UC Berkeley [là cet la vrai université réputée qui coûte cher, NDT], les gens sont bizarement ignorants et pas troublés. Même ceux qui sont intéressés à changer le monde semblent un peu distant vis à vis de la catastrophe. C'est très différent selon la classe sociale. Les gens à mon travail en ont vraiment plein le cul, mais les clients ont la tête dans les nuages. [il s'agit d'un magasin de jouets pour gosses de riches, NDT].

[Léandre]

Edito des bulletins Etincelle de la semaine

Ordre de « tirer et de tuer », avant de sauver !


5 septembre 2005



On parle de milliers, voire de dizaines de milliers de morts.

Les Etats-Unis disposent des meilleurs climatologues et le gouvernement était au courant de l’imminence de l’ouragan Katrina qui a touché ses côtes mardi 30 août. L’effet de surprise n’explique pas l’ampleur du désastre. D’autant moins que cela fait des années que des rapports mettent le doigt sur la fragilité des digues protégeant la Louisiane et le Mississipi, digues dont le Congrès a d’ailleurs coupé les crédits pour... financer la guerre en Irak. Quant aux îlots qui servaient de défense naturelle, les promoteurs immobiliers avaient obtenu l’autorisation de les détruire. Dans une région où cyclones et ouragans frappent annuellement, c’était préparer la catastrophe actuelle.

Certes, le gouvernement a ordonné l’évacuation, mais il ne l’a pas organisée. Que chacun se débrouille. Du coup, les gens ne savaient pas où aller. Certains n’avaient pas l’argent pour partir et attendaient le vendredi pour fuir, jour où la paie tombe. Pas étonnant dans ce cas que les victimes soient celles qui sont le moins à même de sauter dans une voiture et de s’enfuir. Car l’ouragan n’a pas frappé tout le monde : ceux qui avaient de l’argent n’étaient plus là. Et ceux qui n’avaient pas les moyens de se payer l’hôtel et le voyage ? Ils ont attendu et beaucoup ont péri. Un drame bien plus social que naturel.

Les bus d’évacuation arrivent... après l’ouragan et en nombre insuffisant. Privés d’eau potable depuis plusieurs jours, des cas de fièvres et de maladies font jour. Quant à la nourriture, les rations ne sont distribuées qu’après cinq jours à attendre sur un toit ou un pont. Alors, il y a des « vols »...Vol des clefs de camions de distribution d’eau, vol de voitures pour fuir, vols d’une population livrée à elle-même et qui tente d’organiser sa survie. Mike, survivant de la Nouvelle-Orléans, témoigne au sujet des « pillards » : « Toutes ces bouteilles d’eau, c’est grâce à eux. Ils sont allés les chercher et ensuite ils les ont données à la population. Les autorités ne nous ont rien apporté  ». Et quand les renforts arrivent enfin c’est surtout pour protéger la propriété privée, alors que 300 000 pauvres sont encore sur place. Face aux « pillards », les gardes nationaux ont reçu l’ordre de « tirer et tuer ».

Kathleen Blanco, gouverneur de Floride, commente : «  Ils ont des fusils M16 et ceux-ci sont chargés. Ils savent comment tirer et tuer. Ils sont prêts à le faire et j’espère qu’ils le feront » ! Un sniper a déjà tiré des coups de feu à proximité du Superdome où des naufragés attendaient toujours d’embarquer dans des autobus. Les autobus manquent, pas les chargeurs de M16.

Ce qui manque aussi ce sont les hommes disponibles pour les secours : les 300 soldats rapatriés (sur 240 000 actuellement présents en Irak) ne font guère le compte, même si la garde nationale est plus nombreuse. Quant aux hélicoptères de secours, ils sont dans le Golfe où ils servent à massacrer le peuple irakien. Question de priorité.

Le désastre provoqué par l’ouragan Katrina a montré l’extrême pauvreté de nombreux Américains. A la Nouvelle-Orléans, c’est plus de 30 % de la population qui vit sous le seuil de pauvreté ! Essentiellement des Noirs descendants d’esclaves, mais pas seulement. Dans les Caraïbes, les gens sont sidérés de voir ce visage l’Amérique. « Ca rappelle les Gonaïves » dit-on à Haïti. La seule différence, c’est que les Etats-Unis sont le pays le plus riche au monde et qu’Haïti est l’un des plus pauvres. Pour le reste, les pauvres de là et d’ailleurs connaissent le même sort.

Les Etats-Unis sont une grande puissance, grande d’inégalités et de pauvreté aussi. La colère qui monte actuellement contre Bush et l’ensemble des pouvoirs publics pourrait s’étendre. On peut l’espérer, car ce qui est mis à l’ordre du jour avec cette catastrophe est la nécessité d’un ouragan social.