Ioukos et l'Etat russe

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Message par pelon » 18 Juin 2004, 16:41

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Ioukos: chances d'un compromis mais la justice poursuit son offensive
AFP | 18.06.04 | 00h00

Les grands actionnaires de Ioukos et le pouvoir russe pourraient se diriger vers un compromis, espèrent les analystes encouragés par des déclarations rassurantes de Vladimir Poutine, mais la volonté du Kremlin de négocier reste encore à prouver et la justice a continué vendredi à affaiblir le géant pétrolier.

La Cour d'arbitrage de Moscou a confirmé vendredi en appel une décision du 26 mai exigeant de Ioukos le paiement au ministère des Impôts de 3,4 milliards de dollars d'arriérés pour l'année 2000.

Mais si le premier groupe pétrolier russe semble se diriger de plus en plus sûrement vers la mise en faillite, contraint à des remboursements d'impôts colossaux, le président Poutine a redonné une note d'espoir jeudi en assurant que le Kremlin ne recherchait pas la banqueroute du groupe.

"Le gouvernement va s'efforcer de faire en sorte que la société ne s'effondre pas", et "les autorités russes, le gouvernement, les organes économiques du pays n'ont pas d'intérêt à la faillite d'une compagnie comme Ioukos", a déclaré M. Poutine depuis Tachkent.

Cette déclaration, intervenant juste après une offre de compromis des grands actionnaires de Ioukos regroupés au sein du holding Menatep, a été interprétée par les investisseurs comme une réponse positive à l'ouverture de négociations.

La Bourse de Moscou a aussitôt bondi, tandis que l'action Ioukos a flambé, terminant la journée sur une hausse de plus de 34% jeudi, et gagnant encore 3,97% vendredi.

Les grands actionnaires proposent des ventes d'actifs et d'actions pour solder la dette du groupe, ainsi que des changements dans l'actionnariat et la direction qui pourraient même aboutir à les déposséder au profit de structures proches du pouvoir.

"Poutine étant un homme peu disert, le fait qu'il ait fait ces commentaires peut être interprété comme un signal fort qui écarte toute perspective de faillite", a souligné Christopher Weafer, analyste de la banque Alfa.

Mais tous les experts ne sont pas arrivés à des conclusions aussi optimistes.

"Les propos de Poutine sont encourageants, mais la question d'un compromis demeure et le sentiment négatif autour de Ioukos va perdurer", a tempéré Steven Dashevsky, de la société d'investissement Aton.

D'autant que le président russe a également souligné que la justice devait suivre son cours, et que la bataille judiciaire qui fait rage entre les avocats de Ioukos et le ministère des Impôts tourne de plus en plus au désavantage du groupe pétrolier qui voit tous ses appels rejetés.

La Cour d'arbitrage de Moscou devait se prononcer vendredi soir sur un appel du ministère des Impôts qui estime que ses prétentions à l'encontre de Ioukos n'ont pas été complètement entendues: le ministère réclame à Ioukos 0,4 million de roubles supplémentaires.

"Vu le peu d'importance de cette somme, nous croyons que la vraie raison de cet appel est de faire en sorte que le jugement par la Cour soit appliqué le plus vite possible" en enlevant à Ioukos toute possibilité d'appel, ont souligné les analystes de la société d'investissement UFG.

Si le ministère gagne son procès, il pourra récolter plus tôt les sommes demandées en les prélevant sur les comptes de Ioukos.

Ioukos payera de toutes façons des sommes colossales au fisc, mais "la façon dont la facture sera réglée est une décision politique (...) et les termes du remboursement pourront déterminer si la compagnie sera mise en faillite ou non", pointe la banque d'investissement Morgan Stanley dans une note de recherche. "Et M. Poutine est en position de déterminer ces termes".

"Le destin de (Ioukos) est suspendu à un fil qui est attaché au doigt de l'Etat" résume un rapport de la banque autrichienne Raiffeisen.
pelon
 
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