Cuba. Bush fourbit ses armes

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Message par mael.monnier » 06 Mai 2004, 11:39

a écrit : Une commission gouvernementale américaine présidée par Colin Powell propose une série de mesures pour abattre le régime castriste.

Le secrétaire d’État Colin Powell a remis lundi à George W. Bush un rapport contenant une série de propositions pour provoquer " la fin rapide de la dictature à Cuba ", selon les termes du porte-parole du Département d’État, Richard Boucher. " Le président examinera le rapport de la commission " présidée par Powell, et " décidera quelle suite lui apporter, et quand ", a ajouté Boucher. Cette fameuse " commission présidentielle pour un Cuba libre " avait été lancée par George W. Bush le 10 octobre 2003. Excepté des anticubains notoires tels que Roger Noriega, sous-secrétaire d’État pour l’Amérique latine, et Otto Reich, responsable de la politique latino-américaine de l’administration Bush, la commission compte parmi ses membres une centaine de collaborateurs du Conseil de sécurité des États-Unis, de l’USAID (agence américaine pour le développement international qui avait doté son programme Cuba de 26 millions de dollars en janvier dernier) et de départements officiels (Logement, Commerce, Sûreté et Trésor).

Dans ses recommandations, dont le détail n’a pas été divulgué, la commission propose d’exercer une pression économique accrue sur Cuba avec notamment la réduction du flux d’envoi d’argent à destination de l’île dans le cadre d’une politique plus large visant à accélérer la fin du régime castriste. Boucher s’est refusé à préciser si le rapport demandait une diminution conséquente des voyages vers Cuba. " La commission a évoqué ces thèmes dans le cadre de son mandat. Elle a recommandé des mesures additives pour aider les Cubains à mettre fin rapidement à la dictature à Cuba, et à délimiter un plan pour une assistance rapide, efficace et décisive à un Cuba post-dictature ", a-t-il dit.

De son côté, Colin Powell a déclaré devant le Conseil des Amériques lundi que " nulle part en Amérique la cause de la démocratie était autant en danger qu’à Cuba, où de nombreux avocats de la démocratie, activistes des droits de l’homme et journalistes sont emprisonnés pour de longues périodes. Pour avoir exprimé leur opinion ". Autant dire aussi que la préparation du document qu’il a supervisé pendant six mois devrait faire une mention particulière au renforcement de l’aide aux dissidents cubains.

En annonçant la création de cette commission, Bush avait fixé au 1er mai la date limite pour la rédaction de son rapport. L’objectif et le calendrier semblent avoir été décidés pour conserver à l’élection présidentielle de novembre le soutien que le chef de la Maison-Blanche a reçu du lobby anticastriste de Floride lors du scrutin de 2000. À défaut, l’ex-gouverneur du Texas aurait été battu par le démocrate Al Gore.

Plusieurs chapitres du rapport traiteraient des moyens de soutenir un gouvernement " post-Castro " et sur la manière de mettre fin au gouvernement du " lider Maximo ". Un tel plan de transition prévu par les États-Unis se fiche absolument de la volonté du peuple cubain si fier de son indépendance et de sa souveraineté. Il fait craindre en outre la perspective d’une action militaire - que La Havane n’exclut pas - afin de régler " l’époque post-Castro ". Noriega et Otto Reich, maîtres en coups d’État et tentatives de coups d’État en tout genre (comme au Venezuela), n’ont-ils pas évoqué cette éventualité le 16 janvier dernier à Washington lors d’une conférence délicatement appelée " Aide humanitaire pour une transition démocratique à Cuba ",

Le rapport a été remis alors que Mexico et Lima, accusés le 1er mai par le chef de l’État cubain d’avoir voté en faveur d’une résolution " regrettant " les lourdes condamnations de dissidents l’an dernier, ont décidé de rappeler leur ambassadeur à Cuba. Décision vivement rejetée par La Havane. Cette crise diplomatique, après le gel des relations avec l’Union européenne, arrange bien les affaires de Washington dans sa volonté d’en finir avec son encombrant voisin passé du statut de pays soutenant le terrorisme à celui d’État voyou. Avec le Mexique, allié traditionnel, et le Pérou, Cuba cependant voit s’effriter de précieux appuis dans la région. Powell ne peut que s’en satisfaire : il a estimé lundi que Mexico et Lima avaient " riposté comme il le fallait ".

Bernard Duraud
(Source : http://www.humanite.fr/journal/2004-05-05/2004-05-05-393093)
mael.monnier
 
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Message par Delapaille » 06 Mai 2004, 15:49

Pour info, un très bon article sur l'actualité récente à Cuba, qui éclaire bien la situation:
http://www.lariposte.com/autre/Cuba.htm

Bonne lecture,

Fraternellement

P.CAUCHARD
Delapaille
 
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Message par alex » 02 Juil 2004, 12:59

George Bush durcit l'embargo pour asphyxier Cuba
Restrictions sur les voyages des exilés cubains dans l'île castriste.

Par Fabrice ROUSSELOT
vendredi 02 juillet 2004


New York de notre correspondant
«C'est un scandale, une abomination. Qui est George Bush pour décider de séparer des familles comme cela ? Il joue avec la vie des gens et de leurs proches. Il n'a pas le droit.» Au siège de la Commission cubaine américaine pour les droits de la famille, à Miami, Alvaro Fernandez a du mal à cacher sa colère. Comme le 1,3 million d'exilés cubains aux Etats-Unis, il doit, depuis mercredi, se plier aux nouvelles restrictions imposées par l'administration Bush durcissant l'embargo existant contre le régime castriste depuis 1962.
Transition. C'est en mai que le président américain avait décidé de renforcer ce qui est aujourd'hui le plus vieil embargo du monde, afin, avait-il dit, «de précipiter la transition démocratique» à Cuba. Parmi les nouvelles mesures, l'administration américaine interdit désormais aux Cubains Américains de se rendre une fois par an ou plus dans l'île castriste, et réduit leurs voyages à un tous les trois ans. Les exilés sont contraints de rendre visite à un nombre restreint de leurs proches, défini comme «le cercle familial immédiat», à savoir les parents, grands-parents, frères et soeurs. Les oncles, tantes et cousins sont exclus de la liste. Les séjours sont limités à deux semaines au lieu de trois et les dépenses quotidiennes autorisées passent de 167 à 50 dollars.
Derrière ces mesures drastiques, réminiscences de la guerre froide, la logique de l'administration Bush est simple : réduire au maximum l'aide financière que la communauté cubaine américaine apporte à l'île castriste par l'intermédiaire de l'argent versé à leurs familles les remesas. On estime en effet que les exilés transfèrent plus d'un milliard de dollars par an vers Cuba, une somme qui est souvent la principale source de revenus pour la population. Et selon Washington, cet argent «soutient indirectement» le régime de Fidel Castro.
«Injustifiables». A quatre mois des élections, ces restrictions ont provoqué un vif débat au sein de la communauté cubaine américaine. «On a l'impression que Bush a fait cela pour satisfaire une petite faction très à droite des Cubains Américains, assure Alvaro Fernandez, mais c'est un très mauvais calcul. Pour la plupart des exilés, ces restrictions sont injustifiables et doivent être annulées. Moi j'ai une tante qui a plus de cent ans, quand est-ce que je vais la revoir ? Si Bush ne bouge pas, il risque d'en payer les conséquences en novembre.» De l'autre côté du débat, le Cuban Liberty Council (CLC), un autre groupe basé à Miami, a estimé «que tout cela pouvait être bénéfique sur le long terme». «Ce qui est en jeu, ce ne sont pas les privilèges d'une élite qui peut voyager mais le destin et la liberté de 12 millions de Cubains qui vivent sous la joute d'un régime oppressif», a estimé Ninoska Perez Castellon, la porte-parole du CLC.
Le pari politique semble en tout cas risqué pour Bush. On sait combien la Floride gouvernée par son frère Jeb et où se trouve la majorité des exilés cubains aux Etats-Unis , s'est révélée déterminante lors de la dernière présidentielle en 2000. Or, un récent sondage a montré qu'au sein de la nouvelle génération de Cubains Américains, le candidat démocrate John Kerry devance le locataire de la Maison Blanche en terme d'intentions de vote. «Pour moi, c'est très simple, poursuit Alvaro Fernandez, soit Bush revient sur sa décision, soit je ferai tout pour que Kerry soit élu en novembre. Le Président est totalement hypocrite : cela fait quatre ans qu'il affirme se battre pour les valeurs familiales et il fait tout pour détruire nos familles.»

© Libération
alex
 
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