Grève générale au Portugal

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Message par Wapi » 24 Nov 2010, 10:09

a écrit :Les Portugais en grève générale contre l'austérité


LEMONDE.FR avec Reuters | 24.11.10 | 06h56  •  Mis à jour le 24.11.10 | 09h53


Les deux principaux syndicats du Portugal organisent mercredi 24 novembre une grève générale pour protester contre les mesures d'austérité censées réduire la dette et le déficit du pays. Massivement suivie, la grève entraîne déjà une paralysie des aéroports, des ports et des transports en commun. De nombreuses écoles sont fermées et  la plupart des hôpitaux assurent seulement un service minimum d'urgence. Il s'agit du premier mouvement de cette ampleur depuis 1988, mais il risque de se heurter à la détermination du gouvernement minoritaire dirigé par le socialiste José Socrates.

Le premier ministre compte d'autant plus garder le cap que, après l'aide réclamée par l'Irlande à l'Union européenne et au Fonds monétaire international, les investisseurs désignent le Portugal comme le prochain pays de la zone euro qui sera contraint de solliciter un soutien extérieur pour rétablir ses comptes. José Socrates a d'ores et déjà prévenu qu'il maintiendrait ses projets de baisse des salaires et de hausse de la fiscalité pour ne pas faire subir au Portugal le même sort que ceux de l'Irlande et de la Grèce. "La grève ne provoquera peut-être pas de modification radicale dans la politique d'austérité du gouvernement, mais elle constitue un élément supplémentaire d'incertitude dans la situation déjà instable du pays", reconnaît Elisio Estanque, sociologue à l'université de Coimbra.

MÉCONTENTEMENT CROISSANT

Depuis des semaines, des banderoles ont été déployées à Lisbonne pour inviter les salariés du privé à se joindre au mouvement. Aucune grande manifestation n'est prévue mais les syndicats organisent des piquets de grève dans de nombreux secteurs. Ils espèrent une forte mobilisation en raison du mécontentement croissant à l'égard du gouvernement, qui prévoit également de nombreuses coupes dans les dépenses publiques.

"Ce sont les travailleurs qui paient pour la crise, pas les banquiers ni les actionnaires des grandes sociétés", s'emporte Leandro Martins, retraité de 65 ans. "C'est une grève contre les politiques de droite, pour réclamer une nouvelle politique au service du peuple portugais", ajoute-t-il.

Contrairement à l'Irlande, qui est brusquement passée d'une forte croissance à une profonde récession après l'éclatement de sa bulle immobilière, le Portugal est confronté depuis des années à une croissance faible et à un déclin de sa compétitivité. Pour certains économistes, ces deux facteurs pèsent sur sa capacité à surmonter la crise de la dette. Même si son économie croît cette année, des économistes craignent qu'elle bascule de nouveau dans la récession l'an prochain du fait des mesures d'austérité. La hausse des impôts et la baisse des salaires des fonctionnaires devraient ainsi limiter la consommation. Le taux de chômage, qui atteint déjà son plus haut niveau depuis les années 1980 à 10,9 %, devrait continuer à augmenter.


A cette heure-ci, on sait juste qu'elle est "massivement suivie" ... pourvu qu'elle soit tout autant poursuivie !

La crise du capitalisme est contagieuse en Europe, le retour de la combativité des travailleurs pourrait bien l'être tout autant.
Wapi
 
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Message par jeug » 24 Nov 2010, 20:02

Apparamment, c'est un vrai succès

( Le Parisien a écrit :
Portugal: grève générale historique contre l'austérité

Enseignants et cheminots mais aussi pompiers, artistes ou médecins: la grève générale contre l'austérité, convoquée mercredi au Portugal, a remporté la plus forte adhésion jamais enregistrée dans l'histoire du pays, selon les syndicats.
"C'est la plus grande grève jamais réalisée, plus importante que celle de 1988", année de la dernière grève générale unitaire du pays, a déclaré le dirigeant de l'UGT Joao Proença, tandis que son collègue de la CGTP Manuel Carvalho da Silva faisait état de "plus de trois millions de grévistes".
Le mouvement, convoqué par ces deux centrales syndicales, a provoqué la paralysie quasi-totale des transports publics, et tous les vols commerciaux au départ comme à l'arrivée au Portugal ont été annulés.
Les syndicats se sont félicités de la forte mobilisation du privé, alors que la ministre du travail Helena André l'a qualifiée de "très réduite", estimant que la grève affectait surtout l'administration publique et les transports.
A Lisbonne, le réseau du métro est resté fermé toute la journée, et seul un bus sur quatre était en circulation. Le transport fluvial entre les deux rives du Tage était également interrompu, et les chemins de fer ont annoncé la suppression de 75% des trains.
"Nous n'avons eu aucun incident. Les gens comprennent que ce n'est pas une grève pour réclamer des hausses salariales, c'est pour défendre les droits de tout le monde, les allocations familiales...", déclarait à l'AFP José Marques, conducteur de métro à Lisbonne depuis 16 ans.
Après avoir enregistré en 2009 un déficit public record de 9,3% du PIB, le gouvernement socialiste portugais s'est engagé à le ramener à 7,3% cette année et 4,6% l'an prochain, au prix de mesures d'austérité sans précédent, cumulant coupes budgétaires, baisses des salaires (au dessus de 1.500 euros), suppression de prestations sociales et hausses d'impôts.
La grève a entraîné de très fortes perturbations dans les dispensaires et hôpitaux, où seules les urgences étaient assurées, ainsi que dans l'éducation, avec 75% des enseignants en grève, selon leur syndicat.
Pompiers, employés de banques, artistes, gardiens de prison, fonctionnaires de justice s'étaient également joints au mouvement, tandis que policiers et gendarmes observaient une grève des procès-verbaux.
Selon les syndicats, le mouvement a été "massif" dans plusieurs grandes entreprises avec des usines à l'arrêt dans la construction automobile, l'industrie de la chaussure, du papier ou du liège.
Pour autant, les unions patronales de ces secteurs ont fait état de perturbations "résiduelles", annonçant des taux de grévistes inférieurs à 5% au niveau national.
L'impact de la grève était également quasiment nul dans les commerces ou petites entreprises, selon les différents témoignages recueillis à Lisbonne et en province.
Quelle que soit l'ampleur de la mobilisation, la ministre du Travail Helena André a réaffirmé mercredi que la marge de manoeuvre du gouvernement était "pratiquement nulle" alors que le Portugal est dans la ligne de mire des marchés, convaincus qu'après la Grèce et l'Irlande, il sera le prochain pays de la zone euro à recourir à l'aide extérieure.
"Le déficit ne peut pas être au coeur de toutes les politiques. Le déficit ne justifie pas tout", a estimé mercredi soir lors d'une conférence de presse le leader de l'UGT, tandis que le dirigeant de la CGTP dénonçait "des politiques imposées de l'extérieur qui provoquent appauvrissement, récession et chômage".
Le vote définitif du budget 2011 est prévu au Parlement vendredi.


(France Info a écrit :
Le Portugal paralysé par sa première grève unitaire en 22 ans

Aucun avion pour décoller ou atterrir dans le pays, le métro lisboète fermé, les ports bloqués, les trois quarts des trains annulés : l’appel à la grève générale lancé par les deux principaux syndicats portugais est largement suivi depuis ce matin.
C’est la première fois depuis 1988 que les deux principales centrales syndicales CGTP et UGT parviennent à s’unir pour appeler à la grève générale. Et le résultat est spectaculaire. Alors que les transports publics sont à l’arrêt, le mouvement s’est emparé du secteur de l’éducation, de la santé - la plupart des hôpitaux assurent seulement un service minimum d’urgence- ou de la construction automobile, avec plus de 90% de grévistes dans les deux principales entreprises.
Une grève pour protester contre la politique de rigueur du Premier ministre socialiste José Socrates. Il doit soumettre après-demain au parlement portugais son budget 2011. Celui-ci, aspirant à ramener le déficit public de 7,3% en 2010 à 4,6% l’an prochain, prévoit la baisse des salaires du secteur public, la diminution de nombreuses prestations sociales et une hausse de la TVA. Un budget qui, grâce au soutien de centre-droit, devrait immanquablement passer.
Le but de cette austérité impopulaire : éviter de devoir recourir à l’aide européenne, comme la Grèce puis l’Irlande. Mais les mesures pourraient ne pas suffire, et contribuer à aggraver la récession. Le Portugal, comme l’Espagne, sont considérés par les marchés comme les prochains sur la liste. Même si les deux pays s’échinent à se démarquer du cas irlandais : "un abîme nous sépare de l’Irlande", assène ce matin le secrétaire d’État espagnol à l’Économie, dans un entretien à El Pais.
jeug
 
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