Un vent de révolte en Grèce

Dans le monde...

Message par jedi69 » 16 Déc 2008, 18:12

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?



(Vérié @ mardi 16 décembre 2008 à 14:38 a écrit :
Donc, décréter par principe que tout acte "violent" effraie les travailleurs, nuit à la lutte collective etc n'est pas juste, même si, encore une fois, nous ne sommes pour rien dans ces actes que nous ne préconisons pas.


Ha bon, j'ai dis que ça moi :wacko: ?


Tiens c'est comme ça que j'ai commencé ma première intervention :

a écrit :
Mais je ne crois pas que ces quelques débordements de cette partie de la jeunesse encouragent les travailleurs à tenir tête à la bourgeoisie et son gouvernement. Les émeutes, le terrorrisme, c'est des signes de désespoir, plutôt que d'espoir, d'encouragement des travailleurs et là en particulier de leur jeunesse.


Et l'idée c'est plutôt l'inverse, c'est comme ça que je conclue ma 2ème intervention :

a écrit :
Je pense que les travailleurs le savent, ou le sentent, ou sont en train d'en prendre conscience ... on parlait de 2005 ... ce sont les travailleurs qui ont calmé les gosses ... pas Sarko et son gouvernement provocateur, c'est pas non plus les CRS et le couvre feu ... d'ailleurs en Grèce, on voit les travailleurs agir autrement, ne pas se laisser entrainer par cette petite fraction de la jeunesse ... en gros les travailleurs doivent faire de la discipline dans leurs rangs pour combattre de manière efficace la bourgeoisie ... c'est faire violence à une minorité d'entre eux en même temps qu'ils utilisent leurs forces contre la bourgeoisie.


Les travailleurs en 2005 comme aujourd'hui en Grèce je les trouve pas effrayés ... au contraire, ils sont en colère ...

Alors, oui, les organisations politiques, les syndicats, les associations dans les milieux populaires ne sont pas révolutionnaires, je n'en doute pas ... mais elle savent conduire les travailleurs au combat contre la bourgeoisie même si c'est pour des revendications économiques minimes ... en fin, en MAI 68, 30% d'augmentation pour les salaires, une semaine de vacances et d'autres acquisitions, c'est pas négligeable ... c'est pas la révolution, la prise du pouvoir par les travailleurs, c'est sûr, on n'a pas d'illusions sur les directions syndicale et politique traditionnelles du prolétariat ... mais MAI 68 est une énorme expérience pour les travailleuses, travailleurs.

Je dirais même qu'en MAI 68 les travailleurs n'ont pas étaient effrayés par les émeutes dans le quartier latin ... à la limite, ils peuvent se dire : "si des simples étudiants peuvent faire ça, nous les CRS et l'armée on les défonce !" mais, il y pas d'État Major pour conduire ça ... ne serait ce que pour étendre le mouvement ... en fin, si, ça les syndicats savent faire ... ils le font pour faire barrage aux franches les plus déterminés du prolétariat ... ils savent prendre en route un mouvement, l'étendre, et l'arrêter, c'est pas nouveau ce que je dis ... au niveau effectif de militants, ils sont beaucoup plus nombreux que nous, jusqu'ici même s'ils se font déborder comme en MAI 68, ils savent encore qu'ils prennent pas trop de risques ... ou ça finis comme en Hongrie ou au Chili ou ailleurs dans un bain de sang.

Et c'est ça qu'il faut éviter ... les travailleurs en colère doivent apprendre la discipline même si ça vient de la part d'une direction syndicale ... en 1905 ce sont les flics ou les popes qui ont fait les soviets pour contrôler la classe ouvrière ... et bah, ça c'est retourné contre eux, en fin, contre le régime tsariste et la bourgeoisie en générale ... en 2005 quand les travailleurs ont calmé les jeunes des banlieues, bah, ils étaient pas effrayés ... là en Grèce pour étendre leur mouvement avec ou sans les syndicats ils doivent imposer la discipline aux jeunes ...

Aller dans le sens des émeutes, ne pas critiquer cette petite tendance, à terme c'est irresponsable, voir criminel. On est pas des anarchistes, on est pour l'organisation de la violence des travailleurs contre la bourgeoisie.

Quand à la construction du parti pendant les luttes ... le plus gros du parti Bolchévik était prés avant 1917 ... la 2ème Internationale était prête bien avant que les luttes décisives arrivent ... malheureusement, tu connais l'Histoire, elle a trahis. :halalala:

A+
jedi69
 
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Message par Vérié » 16 Déc 2008, 18:33

a écrit : Jedi
Alors, oui, les organisations politiques, les syndicats, les associations dans les milieux populaires ne sont pas révolutionnaires, je n'en doute pas ... mais elle savent conduire les travailleurs au combat contre la bourgeoisie même si c'est pour des revendications économiques minimes ... en fin, en MAI 68, 30% d'augmentation pour les salaires, une semaine de vacances et d'autres acquisitions, c'est pas négligeable


Ben non, Jedi, les syndicats ils savent surtout encadrer les travailleurs pour leur faire accepter les sacrifices imposés par la bourgeoisie, comme on l'a vu récemment, entre autres, avec la réforme des retraites à la SNCF. Ils n'obtiennent même plus des "revendications économiques minimes" dans la période actuelle. Et, en Mai 68, si les travailleurs ont obtenu davantage, ce n'est certes pas grâce aux syndicats, et encore moins à la discipline imposée par les syndicats, que tu vantes, mais parce qu'ils ont débordé les syndicats. Lis ou relis les textes de LO sur Mai 68, quand les ouvriers de Renault ont hué Séguy SG de la CGT et l'ont obligé à revenir sur un accord qu'il venait de passer avec le patronat...
__

Sinon, sur la révolte de la jeunesse grecque et son impact :

Edito des bulletins de boîte de l'ex-Fraction de LO/Convergences
a écrit :
Contagieuse, la révolte de la jeunesse contre la crise ? Que oui !


Depuis le samedi 6 décembre où la police grecque a froidement abattu à Athènes un adolescent de 15 ans, c’est tous les jours que lycéens, étudiants et jeunes travailleurs ont manifesté non seulement dans la capitale et à Thessalonique, les plus grandes villes du pays, mais également dans des villes plus petites et des îles. Indignée par cet assassinat, la jeunesse grecque a laissé exploser sa colère contre la police et un gouvernement réactionnaire tout dévoué à sauvegarder les privilèges de la richesse.

Travailleurs floués et banques renflouées, ça ne peut plus durer !
Si la télé, en Grèce comme ici, a surtout braqué ses projecteurs sur des vitrines cassées et des cocktails Molotov lancés contre des CRS, il est évident que la révolte a des racines sociales. C’est celle de la « génération des 700 euros », d’une jeunesse qui vit de boulots mal payés, ou crève du chômage. La grande masse des travailleurs est également malmenée, sous le coup d’attaques contre la sécurité sociale, contre les retraites, contre les services publics dont les budgets sont réduits ou qui sont privatisés. D’où une dégradation sérieuse du niveau de vie, orchestrée par un gouvernement discrédité par de fracassants scandales, dont celui de juteux pots de vins versés à certains de ses membres par l’Eglise, en échange de l’octroi de vastes terrains. Et c’est ce même gouvernement qui, face à la crise qui secoue la Grèce comme le reste du monde, vient d’annoncer un plan de sauvetage des banques de 28 milliards d’euros, l’équivalent de 4 ans de dépenses pour l’éducation ou 5 ans d’investissements pour la santé.

Elles sont là, les raisons de la colère des jeunes et de la solidarité à leur égard des classes populaires qu’on a pu mesurer par la participation massive, le mercredi 10 décembre, des travailleurs, tous secteurs confondus, à une journée de grève et manifestation (pour la deuxième fois en deux mois), contre la vie chère.

Le gouvernement de Caramanlis, de droite, par crainte d’un rapprochement entre une jeunesse révoltée et des travailleurs mécontents, avait tenté de faire annuler cette mobilisation prévue de longue date. Mais les directions syndicales aussi peu disposées qu’elles soient à un mouvement profond du monde du travail, avaient maintenu l’appel craignant probablement que le mécontentement des travailleurs s’exprime de toute façon sans elles.

Leurs craintes… et nos espoirs
En France, l’éventuelle contagion que pourrait susciter dans la jeunesse les événements de Grèce préoccupe Sarkozy et son gouvernement. Ils ont lieu d’être inquiets. L’explosion de colère de la jeunesse grecque n’est pas isolée. Elle s’ajoute à d’importants foyers de révolte en Espagne et en Italie, qui sont loin d’être éteints. Et voilà des lycéens en France qui ont commencé à se mobiliser, massivement dans différentes régions, jusque dans de petites villes. Eux aussi s’opposent, non seulement à l’hémorragie des effectifs et une nouvelle réforme des lycées qui va encore pénaliser les filles et fils de travailleurs, mais à une situation générale scandaleuse où par un claquement de doigt, des dizaines de milliards sont promis aux banques tandis que des dizaines de milliers de travailleurs le sont au chômage total ou partiel.

En mai 68, c’est la révolte des jeunes qui en France avait donné le signal d’une grève générale qui a forcé un général prétendu intraitable à céder sur bon nombre de revendications…

L’histoire ne se répète pas… à l’identique. Elle peut faire mieux. Ceux qui n’ont que leur travail pour vivre sont bien plus nombreux aujourd’hui dans le monde qu’ils ne l’étaient en 1968, plus exploités encore. Ils finiront par réagir collectivement pour ne pas payer la facture de la crise. Ils se donneront les moyens d’imposer leur propre plan de sauvegarde qui fera sauter les verrous de la sacro-sainte propriété privée et des sacro-saints profits bourgeois. La jeunesse peut-elle une nouvelle fois allumer la mèche ? Ce qui se passe dans différents pays indique que oui.
Vérié
 
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Message par jedi69 » 16 Déc 2008, 18:41

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?



(Vérié @ mardi 16 décembre 2008 à 14:38 a écrit :

Tu remarqueras que le tour pris par le mouvement lycéen en France, sur cet arrière fond de révolte en Grèce, fait très peur au gouvernement, au point que Sarkozy a reculé sur la réforme Darcos. Sa plus grande crainte est évidemment la jonction des jeunes lycées, des jeunes des banlieues et du mouvement ouvrier. Sarkozy vient donc de reculer pour la première fois, et la violence de la révolte en Grèce n'est pas complètement étrangère à ce recul. Ça ne fait que commencer, et il n'est pas exclu que le succès des lycéens encourage les travailleurs en montrant qu'il est possible de faire reculer un pouvoir qui prétend rester ferme sur toute la ligne.


Après, sur la jeunesse, c'est plutôt un détonateur, c'est la partie la plus sensible de la population elle est à fleur de peau ... et oui, vu la situation internationale engendré par la crise financière, les licenciements à tour de bras, la baisse du niveau de vie ... vu le recul des syndicats et de la gauche ... Sarko-Darcos reculent ... ils hésitent à tout enflammer, la pression internationale des exploités devient de plus en plus grande ... depuis "les émeutes de la faim", les conflits internationaux commencent à leurs faire peur.

Mais, en fin, tant qu'on a pas une avant garde digne de ce nom, je pense qu'il faut pas s'emballer ... la période est plus propice aux discussions, les arguments qu'on a peuvent sembler évident, tomber sous le sens ... mais construire un État Major mondiale révolutionnaire prolétarien, ça c'est autre chose ... vivement les réunions publiques des copains ... vivement les nouveau prolétaires passionnés du marxisme, léninisme trotskisme ! :boxing:


A+
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Message par jedi69 » 16 Déc 2008, 19:37

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?



Bon, l'art de faire du hors sujet ... tu prends un OS et tu me lance :halalala:

(Vérié @ mardi 16 décembre 2008 à 17:33 a écrit :
a écrit : Jedi
Alors, oui, les organisations politiques, les syndicats, les associations dans les milieux populaires ne sont pas révolutionnaires, je n'en doute pas ... mais elle savent conduire les travailleurs au combat contre la bourgeoisie même si c'est pour des revendications économiques minimes ... en fin, en MAI 68, 30% d'augmentation pour les salaires, une semaine de vacances et d'autres acquisitions, c'est pas négligeable


Ben non, Jedi, les syndicats ils savent surtout encadrer les travailleurs pour leur faire accepter les sacrifices imposés par la bourgeoisie, comme on l'a vu récemment, entre autres, avec la réforme des retraites à la SNCF. Ils n'obtiennent même plus des "revendications économiques minimes" dans la période actuelle. Et, en Mai 68, si les travailleurs ont obtenu davantage, ce n'est certes pas grâce aux syndicats, et encore moins à la discipline imposée par les syndicats, que tu vantes, mais parce qu'ils ont débordé les syndicats. Lis ou relis les textes de LO sur Mai 68, quand les ouvriers de Renault ont hué Séguy SG de la CGT et l'ont obligé à revenir sur un accord qu'il venait de passer avec le patronat...


Tu devrais lire attentivement ce que j'écris :

a écrit :Je dirais même qu'en MAI 68 les travailleurs n'ont pas étaient effrayés par les émeutes dans le quartier latin ... à la limite, ils peuvent se dire : "si des simples étudiants peuvent faire ça, nous les CRS et l'armée on les défonce !" mais, il y pas d'État Major pour conduire ça ... ne serait ce que pour étendre le mouvement ... en fin, si, ça les syndicats savent faire ... ils le font pour faire barrage aux franches les plus déterminés du prolétariat ... ils savent prendre en route un mouvement, l'étendre, et l'arrêter, c'est pas nouveau ce que je dis ... au niveau effectif de militants, ils sont beaucoup plus nombreux que nous, jusqu'ici même s'ils se font déborder comme en MAI 68, ils savent encore qu'ils prennent pas trop de risques ... ou ça finis comme en Hongrie ou au Chili ou ailleurs dans un bain de sang.


MAI 68, c'est rien sans la mobilisation des travailleurs ... mais les travailleurs n'ont pas débordés les syndicats avec les révolutionnaires du Quartier Latin ... sinon, s'ils avaient été plus nombreux, on aurait eu une révolution. :roll:

Si je ne m'abuse, il est resté des militants pour conduire le débordements des directions syndicales ... ou les travailleurs avaient élus leurs propres direction totalement indépendante des syndicats ? Ce sont des militants ouvriers de base qui ont débordé leurs directions syndicales sous la pression de leurs collègues en colère, non ? Et même les dirigeants syndicaux ne voyant pas le mouvement s'arrêter avec Grenelle par exemple, ils ont suivis le mouvement pour le ralentir, le contrôler, l'essouffler et finalement l'arrêter. En fin, les copains plus anciens sauront mieux ... parce que tes souvenirs :halalala:

C'est claire qu'aujourd'hui''hui le syndicats n'ont pas la même marge de manoeuvre que par la passé ... mais en 1995 contre le Plan Juppé ... ils savaient encore faire ... en 2003 contre Raffarin, ils ont su encore faire ... en 2006 contre Villepin, ils ne se sont pas laisse déborder ... faut pas sous estimer le rôle des syndicats, même si t'as raison, c'est même plus des revendications minimes, mais c'est la défense de leurs acquis ... comme sur estimer l'action des travailleurs en lutte sans direction syndicale ou politique ... si c'est pas la gauche qui se met à la tête de ses combats, ou mieux encore les révolutionnaires ... bah la bourgeoisie proposera ses services encore plus réactionnaires.

Et je le répète ne pas critiquer les débordments, types émeutes en Grèce, comme le fait Lutte Ouvrière, c'est irresponsable, et à terme criminel, faut pas les encourager ... ce qu'il faut encourager c'est la discipline des travailleurs, leur détermination, leur capacité à étendre le mouvement, à être de plus en plus nombreux, leur organisation, l'organisation de la violence des travailleurs contre la bourgeoisie.

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Message par Vérié » 17 Déc 2008, 10:54

a écrit : SUR LE SITE DU NOUVEL OBS (D'après l'AFP)
Le siège de la police attaqué par des jeunes à Athènes
AP | 16.12.2008 | 16:45
Des jeunes masqués se sont attaqués mardi au siège de la police grecque dans le centre d'Athènes, tandis que des heurts opposaient à nouveau manifestants et policiers à Thessalonique, dans le nord du pays.

Selon la police, les violences enregistrées à Athènes impliquaient une trentaine de jeunes qui ont lancé des cocktails Molotov et des pierres sur l'immeuble de la police.

Après une accalmie de deux jours, les manifestations ont repris mardi dans toute la Grèce. Des lycéens ont bloqué des rues et des dizaines d'adolescents se sont rassemblés devant le principal palais de justice de la capitale et une prison de haute securité. Certains ont jeté des projectiles en direction de la police.

D'autres rassemblements étaient prévus à Athènes dans le courant de la journée.

Des manifestants ont aussi brièvement occupé un studio de la chaîne de télévision publique NET, interrompant un journal d'information. Un discours du Premier ministre Costas Karamanlis a ainsi soudainement disparu des écrans, remplacé par des images de banderoles appelant le public à "arrêter de regarder la télévision et descendre dans la rue".

Les manifestants, pour la plupart des lycéens choqués par la mort d'un jeune de 15 ans, Alexandros Grigoropoulos, tué le 6 décembre par la police, réclament le départ des policiers anti-émeute des rues, le désarmement des forces de l'ordre et la réduction des inégalités sociales.

Selon le ministère de l'Education, les cours étaient interrompus mardi dans plus de 100 établissements secondaires occupés par les élèves. Plusieurs universités du pays étaient également paralysées pour cause d'occupation.

Parallèlement, la police anti-émeute a dû tirer des gaz lacrymogènes pour disperser mardi à Thessalonique quelque 300 jeunes qui lançaient des pierres et autres objets sur le palais de justice local. Ces violences ont fait suite à la condamnation de huit policiers reconnus coupables d'abus sur un étudiant lors des émeutes de 2006. Les accusés ont écopé de peines allant de 15 mois avec sursis à trois ans et trois mois avec sursis.

Dans un geste d'apaisement, les autorités municipales d'Athènes devaient allumer l'arbre de Noël érigé sur la place Syntagma, dans le centre de la capitale, théâtre de bon nombre des affrontements de ces 11 derniers jours. AP


a écrit :  Le Monde

Des étudiants grecs au JT : "Arrêtez de regarder, sortez dans la rue"
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 16.12.08 | 19h38 • Mis à jour le 16.12.08 | 19h54

Les téléspectateurs qui regardaient le journal télévisé grec, mardi 16 décembre, ont assisté à un spectacle inattendu. Un groupe de plusieurs dizaines d'étudiants a investi les studios de la chaîne publique NET, interrompant les diffusions. Les jeunes, qui sont apparus à l'écran sans dire un mot, tenaient une banderole sur laquelle on pouvait lire : "Arrêtez de regarder, sortez dans la rue". NET diffusait à ce moment-là un discours du premier ministre, Costas Caramanlis, devant le Parlement.

Les étudiants, qui ont quitté les lieux sans incident, ne sont restés à l'écran que quelques minutes. La direction de la chaîne s'est empressée de lancer des publicités avant de rétablir les programmes, sans donner immédiatement d'explications. Près de 45 minutes plus tard, Christos Panagopoulos, directeur de la chaîne, s'est emporté contre ce qu'il a qualifié d'"acte de violence qui dépasse les limites de la démocratie".
Cet incident vient rappeler que la tension est toujours très vive en Grèce, près de dix jours après le début de manifestations violentes de la jeunesse en réponse à la mort du jeune Alexandros Grigoropoulos. Le premier ministre Caramanlis, contesté de toute part, a promis de s'attaquer aux problèmes de corruption et "d'injustice sociale". "Des problèmes restés sans solution depuis longtemps déçoivent les jeunes gens. Contre tout cela, la lutte est difficile et de longue haleine, et nous sommes résolus à la mener", a-t-il promis, tout en soulignant que les nombreux dégâts qu'a connu le pays pèseront sur la dette, et donc sur la marge de manœuvre du gouvernement.

Outre les manifestations quotidiennes dans le pays, la journée de mardi a été marquée par une série d'attaques contre des commissariats de police ou des établissements publics à Athènes et à Salonique. Par ailleurs, des centaines d'établissements scolaires et universitaires restaient occupés.

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Message par com_71 » 17 Déc 2008, 21:53

(lutte ouvrière a écrit :Grèce : après la grève générale du 10 décembre

C'est dans le contexte de forte tension politique causée par l'assassinat par la police du jeune de quinze ans, Alexandros Grigoropoulos, que s'est déroulée le 10 décembre en Grèce la grève générale de protestation contre la vie chère, le chômage et les mesures du gouvernement prévues par la nouvelle loi de finances.

Le Premier ministre Caramanlis avait invité les syndicats à suspendre la grève, pour éviter que les manifestations n'offrent des occasions d'incidents. Mais le syndicat confédéral GSEE et celui de la fonction publique ADEDY ont confirmé la grève, tout en changeant le programme de la manifestation d'Athènes. Ils ont renoncé à défiler et se sont repliés sur un meeting sur la place Sintagma, devant le Parlement. Le syndicat PAME, lié au Parti Communiste, a manifesté de façon séparée sur la place Omonia.

La même matinée ont eu lieu deux autres manifestations, l'une de la coalition de gauche représentée au Parlement, SYRIZA, et une autre où se sont retrouvées l'ensemble des organisations d'extrême gauche. De ces deux manifestations sont partis des cortèges qui, après avoir défilé par les rues du centre, ont conflué sur la place où se trouvaient déjà le GSEE et l'ADEDY. Il y eut des minutes de tension, quand de nombreux jeunes sortis de la foule jetèrent sur la police des pierres et même quelques bouteilles incendiaires. La police répondit en tirant des grenades lacrymogènes, et la foule des manifestants se dispersa lentement, le meeting étant terminé.

Les manifestants ce jour-là ont été nombreux et le risque d'incidents ne les a pas découragés. La direction GSEE-ADEDY a déclaré que « la grève a paralysé le pays ». Au-delà de cette déclaration, il semble que la grève ait réussi en particulier dans les points forts des syndicats, les transports (même si, justement pour permettre aux travailleurs de manifester, le métro d'Athènes a fonctionné de 8 heures à 22 heures), les ports, les travailleurs des télécommunications et de la société d'électricité, les employés de banque, le personnel de l'enseignement et la fonction publique en général.

Le samedi 13 décembre après-midi et toute la nuit suivante, une foule de jeunes s'est rassemblée devant le Parlement pour une veillée en souvenir de leur camarade, tandis que la semaine suivante d'autres manifestations ont eu lieu à l'appel des syndicats.

Ainsi, le 16 décembre, mille travailleurs employés à la construction du nouveau stade de Votanikos et des zones adjacentes ont manifesté dans le centre d'Athènes, car il est possible que ces travaux soient suspendus et, pour 700 de ces travailleurs du bâtiment, c'est la perspective du licenciement qui s'ouvre. Puis le 17 décembre, c'est le PAME qui a appelé les travailleurs à la lutte contre « la politique qui soutient les intérêts et les profits du capital ». Jeudi 18 décembre, une grève de trois heures était prévue dans la fonction publique à l'appel de l'ADEDY sur la question des coupes budgétaires. Enfin le 19, c'étaient le GSEE et l'ADEDY qui appelaient les travailleurs devant le Parlement, où devait commencer le débat sur la loi de finances dont le vote était prévu dimanche 21. À l'exception de celle du jeudi, aucune de ces manifestations n'était associée directement à une grève qui aurait facilité la participation ouvrière à la protestation et pu toucher l'adversaire au point sensible de la production.

Cependant à Athènes, à Salonique et dans d'autres villes les protestations ont continué de la part d'importants groupes de jeunes, contre l'assassinat barbare du jeune Alexandros. Les universités et de nombreux lycées sont toujours occupés. À Athènes, des manifestations de lycéens ont eu lieu en même temps dans plusieurs quartiers. La population, les retraités, les travailleurs sympathisent en général avec ces initiatives. On a pu voir à la télévision quelques personnes, pas des plus jeunes, arracher un jeune homme des mains de la police qui tentait de l'arrêter.

Selon la télévision, la police aurait lancé au total durant ces journées cinq tonnes de grenades lacrymogènes et, ayant pratiquement épuisé ses stocks, aurait dû se réapprovisionner d'urgence auprès d'Israël. Mais après encore des heurts très violents, les incidents diminuent désormais et ne seraient plus le fait que des partisans du mouvement dit « antipouvoir ». En revanche, chaque jour Athènes et Salonique continuent à connaître des manifestations plus ou moins importantes.

Correspondant LO
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 17 Déc 2008, 21:56

(lutte ouvrière a écrit :Grèce : crise politique et marasme économique et social

Début septembre, Costas Caramanlis, chef du gouvernement conservateur grec, déclarait : « Les réformes dans le cadre de la politique économique ont sorti la Grèce de la façon la plus douce de la procédure du déficit excessif où elle se trouvait... Nous progressons dans la bonne voie. » La révolte des jeunes, déclenchée par l'assassinat d'un des leurs, mais révélatrice du malaise social et économique, est venue démentir cet optimisme ou plutôt ce mensonge gouvernemental.

Depuis bien longtemps la Grèce a une économie chancelante. Les subventions européennes ont permis une certaine modernisation des infrastructures, entre autres pour les Jeux Olympiques en 2004 (aéroport, routes, tramways ou métro d'Athènes). Mais les dépenses pour ces Jeux se sont élevées à plus de 7 milliards d'euros, dont l'État présente la facture à la population. L'agriculture, de toute façon minoritaire dans la production des richesses nationales, est en crise et les paysans ont récemment bloqué les routes pour protester contre la baisse des prix de leurs produits, divisés par trois pour le maïs par exemple. L'industrie n'a jamais été très solide et est concentrée surtout dans le secteur de la transformation (textile, produits alimentaires) qui a perdu de nombreux emplois. La principale source de richesses (plus de 70 % du produit intérieur brut) se trouve donc dans les services : le tourisme, le commerce et en particulier la marine marchande. Mais la flotte grecque - 20 % de la flotte mondiale - est atteinte par le ralentissement du commerce international et de nombreux bateaux restent à quai au Pirée.

Le retard de l'économie grecque combiné à la crise mondiale a mené à une situation que les gouvernements successifs, de gauche ou de droite, ont fait payer à la population.

Depuis 2002, le coût de la vie est passé à 85 % de la moyenne européenne, alors que le revenu moyen plafonnait à 50 % de cette moyenne. Les prix sont européens et les salaires sont grecs. Les jeunes, la « génération 600 euros », ne trouvent que des petits boulots mal payés, et encore ! Près de 25 % des 15-24 ans sont sans travail. Officiellement, en septembre dernier, le taux de chômage des femmes était de 10,7 %, celui des hommes de 5,1 %. Mais, d'après un responsable de la Confédération syndicale du secteur privé (GSEE), on attend pour janvier 2009 une perte de 100 000 emplois, soit 5 % de chômage supplémentaire. 40 % des travailleurs gagnent moins de 1 100 euros brut et le pays compte 14 % de travailleurs pauvres, le taux le plus élevé de l'Europe des 27. En fait, beaucoup ne s'en sortent qu'en faisant un deuxième travail.

Depuis des années, mais avec une accélération sous le gouvernement de droite, les « réformes » ont toutes été dans le même sens : attaques contre les droits des travailleurs, contre la retraite (augmentation des annuités et pensions diminuées de 10 à 40 % ), privatisations d'entreprises nationales (poste, téléphone, compagnie aérienne). Les services publics sont étranglés. Le gouvernement Caramanlis, ayant du mal à trouver des capitaux sur les marchés financiers qui jugent la Grèce peu fiable, est accusé d'avoir sérieusement ponctionné les fonds de la Sécurité sociale et les hôpitaux sont étranglés par une dette de 4 milliards d'euros. Mais le gouvernement a décidé de passer le taux d'imposition des bénéfices sur les sociétés de 35 % en 2004 à 25 % en 2008. L'État vient d'accorder 28 milliards d'euros aux banques. Le budget militaire reste proportionnellement le plus élevé des pays de l'Union européenne.

Selon les sondages récents, entre 70 et 83 % de la population condamnent l'attitude du gouvernement. Mais à la question de savoir quel dirigeant politique a eu l'attitude la plus correcte dans les derniers événements, 41 % répondent « aucun » : ni Caramanlis, qui recueille 20 % d'opinions favorables, et qui reste marqué par sa politique antisociale, répressive et par les scandales politico-financiers ; ni Papandréou, leader du Parti Socialiste (Pasok), avec ses 17 %, qui ne peut faire oublier que son parti a mené la même politique de privatisations et d'attaques contre les travailleurs quand il était au pouvoir.

Les jeunes, les travailleurs de Grèce ne peuvent vraiment pas compter sur ces gens-là pour faire face à la crise.

Sylvie MARÉCHAL
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Message par charp » 18 Déc 2008, 11:03

Comme c'est mon premier message sur ce site, je tiens d'abord à remercier les administrateurs de m'accueillir, étant semble-t-il interdit d'entrée sur les forums liés à la LCR! (voir explications sur mon blog)
Et désolé de n'avoir pas le temps de lire attentivement les messages précédents. J'y reviendrai dès que possible.

Mais c'est pour des informations à donner (et à recevoir si possible) que je suis là : je viens de découvrir des informations sur l'occupation du siège du principal syndicat, et du siège de la télévision d'Etat, avec une déclaration des travailleurs insurgés.

Comme c'est long, juste des extraits de cette déclaration:

"Nous déterminerons notre histoire nous même ou nous la laisserons être déterminée sans nous.

Nous, travailleurs manuels, employés, chômeurs , intérimaires et
précaires, locaux ou migrants, ne sommes pas des téléspectateurs
passifs. Depuis le meurtre d’Alexandros Grigoropoulos le samedi soir,
nous participons aux manifestations, aux affrontement avec la police,
aux occupations du centre ville comme des alentours. Nous avons dû
maintes et maintes fois quitter le travail et nos obligations
quotidiennes de prendre les rues avec les lycéens, les étudiants et les
autres prolétaires dans la lutte.

NOUS AVONS DECIDE D’OCCUPER LE BATIMENT DE LA CONFEDERATON GENERALE DES TRAVAILLEURS EN GRECE (GSEE)

Pour le transformer en un espace de libre expression et un point de rendez-vous pour les travailleurs,

.. Pour démasquer le rôle honteux de la bureaucratie syndicale dans le
travail de sape contre l’insurrection, mais aussi d’une manière
générale. La Confédération générale des travailleurs en Grèce (GSEE),
et toute l’intégralité de la machinerie syndicale qui le soutient
depuis des dizaines et des dizaines d’années, sape les luttes, négocie
notre force de travail contre des miettes, perpétue le système
d’exploitation et d’esclavage salarié. L’attitude de la GSEE mercredi
dernier parle d’elle même : la GSEE a annulé la manifestation des
grévistes pourtant programmée, se rabattant précipitamment sur un bref
rassemblement sur la place Syntagma, tout en s’assurant simultanément
que les participants se disperseraient très vite, de peur qu’ils ne
soient infectés par le virus de l’insurrection.
...
LIBERATION IMMEDIATE DES DETENUS

RETRAIT DES CHARGES CONTRE LES INTERPELLES

AUTO-ORGANISATION DES TRAVAILLEURS

GERVE GENERALE

ASSEMBLEE GENERALE DES TRAVAILLEURS DANS LES BATIMENTS LIBERES DE LA GSEE Mercredi 17 décembre à 18 heures

Texte complet sur le site "Emeutes et amour" (anarchistes, d'après ce que suppose la personne qui m'a transmis l'adresse)
http://emeutes.wordpress.com/

et sur mon blog:
http://charpent.canalblog.com/
charp
 
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Message par Vérié » 18 Déc 2008, 11:31

Je ne connais la situation en Grèce que par la lecture de la presse et... des divers sites qui en parlent. Mais je crains que l'occupation du siège de la GSEE ne soit pas une initiative très intelligente.

Apparamment, selon le site dont Charp fournit le lien, "50 bureaucrates" auraient tenté de reprendre leur siège et auraient été "repoussés"...

Le texte mis en ligne parle de "nous travailleurs manuels, intellectuels etc", de "travailleurs insurgés" (sic) mais qui sont ces gens qui mènent cette occupation ? Comment cette action est-elle accueillie par les travailleurs et les militants syndicalistes ? :33:
Vérié
 
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Message par charp » 18 Déc 2008, 11:38

L'occupation de ce lieu peut servir à dénoncer le rôle des directions syndicales, et à servir de base pour l'union du mouvement étudiant et ouvrier.

Maintenant, effectivement, il faut voir qui sont ces gens, s'ils s'agit de quelques individus isolés ou au contraire d'une initiative de la base. D'où la nécessité de faire circuler les infos, et la raison de ce post ici.

Après première recherche, aucune confirmation.

Donc, informations à traiter avec prudence. Mais les jours précédents ont montré combien les informations sont très limitées sur ce sujet, et évitent de signaler ce genre d'événements.
charp
 
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