Massacre à Saint Domingue

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LE DRAME DE MEINA: LES DISCOURS HAINEUX DES POLITICIENS FONT LEUR CHEMIN

La tuerie a fait près d'une dizaine de morts dont certains tragiquement, mutilés à coup de coutelas, décapités à coup de machette. Un millier d'autres Haïtiens ont été rapatriés d'urgence pour échapper à la furie meurtrière d'une bande d'assassins dominicains qui se sont rués sur la communauté haïtienne de Meina l'accusant d'avoir été à l'origine de la mort d'un de leurs compatriotes dominicain dans des circonstances troublantes.
Pendant plusieurs jours, certains énergumènes dominicains avides de sang, en toute impunité se sont acharnés sur toute une communauté en commettant sur des femmes enceintes, des enfants des actes d'une rare violence.
Critiqué par des organismes de droits humains, le gouvernement dominicain a fait sortir une note dans laquelle il dit vouloir poursuivre les auteurs et co-auteurs du drame de Meina. Ce communiqué du gouvernement dominicain est plus une tentative pour le dédouaner de ses responsabilités, pour cacher sa complicité tacite dans les exactions subies quotidiennement par les Haïtiens sur le sol dominicain soit par des soldats sur la frontière haïtiano-dominicaine soit par des hordes dominicaines lâchées aux trousses des Haïtiens dit illégaux.
La classe politique dominicaine, la bourgeoisie dominicaine n'ont jamais raté une occasion pour stigmatiser la communauté haïtienne vivant en république dominicaine en la rendant responsable de l'insécurité, du chômage, bref de tous les maux dont souffre la République Dominicaine. Tous les Haïtiens ont en mémoire le massacre d'Haïtiens organisé par le gouvernement de Léonidas Trujillo en 1937. Si des groupes non contrôlés de Dominicains se croient capables de tuer, de violer, de voler, ce sont leurs responsables qui leur ont montré la voie. Ces sont les discours haineux de certains politiciens qui nourrissent sans cesse chez des extrémistes dominicains l'envie de s'en prendre aux Haïtiens qui vivent sur le sol dominicain.
Heureusement, force est de reconnaître que la solidarité entre travailleurs et pauvres haïtiens et dominicains existe encore. Certains rescapés de la tuerie de Meina affirment qu'ils ont eu la vie sauve grâce à la bienveillance de quelques Dominicains qui les ont hébergés et nourris le temps qu'ils s'enfuient pour venir en Haïti.
Cette solidarité est à encourager car si les bourgeois dominicains et haïtiens tentent d'opposer les travailleurs haïtiens et dominicains, s'ils attisent la haine entre eux, c'est pour mieux les exploiter.

[yannalan]

Il semble que les pogroms anti-haïtiens soient relativement fréquents en République Dominicaine, je me souviens d'un roman de Jacques-Stephen Alexis qui en évoquat il y a déjà bien longtemps...