(Gaby @ vendredi 11 juillet 2008 à 14:37 a écrit :(Vérié @ vendredi 11 juillet 2008 à 14:30 a écrit : Le problème est en effet le suivant :
-Soit on apporte un soutien critique aux FARC, et on leur reconnait le droit d'employer ce moyen de se défendre.
-Soit on les renvoie dos à la dos, comme l'a fait - à tort à mon avis - l'article de Convergences.
Tu n'aimes pas les subtilités. :w00t2:
Vraiment pas d'accord avec cette présentation (le "soutien critique" est trop souvent un passe-partout qui se garde bien d'arbitrer sur les questions les plus politiques). Je serais curieux de voir comment tu formules le problème pour Action Directe. Ceci dit juste pour souligner qu'il existe toute une palette de positions. Pas pour un parallèle vulgaire.
Non, Gaby, je n'ignore pas du tout les différences entre les divers mouvements armés, ni...les subtilités.
Le soutien critique ne peut être apporté à un mouvement, armé ou non, qu'à partir d'une analyse de sa nature. Si nous pensons que les FARC ne sont que des concurrents des narcos, des paramilitaires et de l'armée colombienne (dont les patrons comptent probablement parmi les principaux bénéficiaires du trafic de drogue), nous n'avons aucune raison de leur apporter le moindre soutien. Si nous pensons qu'ils ont des liens avec la population paysanne, qu'une partie des paysans pauvres se reconnaissent dans leur combat et y participent sous des formes diverses, nous devons dire clairement que nous sommes de leur côté !
Tu cites l'exemples d'Action Directe. AD fut un groupe qui ne mit pas en mouvement plus d'une cinquantaine d'individus, sympathisants compris (et encore je compte large) et se lança dans une guerre privée en assassinant des généraux et des patron - du moins un général et un patron. Nous pouvons reconnaître le courage, le désintéressement de ces militants - comme l'a fait Lénine à propos des terroristes russes, dont son frère -, mais nous ne pouvons pas leur apporter le moindre soutien dans la mesure où ils n'ont aucune base sociale. Toutefois, ils méritent un certain respect et leur sort ne nous est pas indifférent, d'ailleurs, de LO au PC, toute l'extrême-gauche a demandé la libération de Nathalie Ménigon.
Le cas des BR italienne est un peu différents, car les BR avaient une vraie base sociale de jeunes ouvriers, issus souvent du PC et aussi de mouvements comme Lotta communista, ils étaient implantés dans les syndicats. Mais leurs méthodes, puisqu'on parlait de méthodes, étaient en effet épouvantables. Politiquement, c'était des "staliniens armés". Et pourtant, il me semble qu'il fallait les considérer comme des camarades "qui se trrompent".
Pour aller dans ton sens, on pourrait citer encore beaucoup d'autres mouvements : le hezbollah, les talibans et les groupes islamiques qui combattent l'impérialisme américain.
Le soutien critique et d'une manière générale l'attitude vis à vis de tous ces mouvements mérite donc bien d'être nuancé. Néanmoins, en dépit de toutes ces nuances, quand il s'agit d'un véritable combat entraînant une partie des masses populaires contre l'impérialisme ou un Etat à sa solde, les communistes choisissent leur camp (1). Et l'ennemi rprincipal reste notre propre impérialisme, mouillé d'ailleurs en Colombie comme en Afghanistan et en Irak. C'est du moins la tradition communiste depuis les premiers congrès de la 3ème IC, mais ce n'est pas une bible et on a le droit de remettre en cause ces principes, à condition de s'en expliquer clairement.
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Pas évidemment quand il s'agit d'une poignée d'allumés genre AD. Je le répète pour que les chioses soient claires.