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Bogota affirme que le chef des FARC, Manuel Marulanda, est mort
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 25.05.08 | 08h23 • Mis à jour le 25.05.08 | 10h29
L'armée colombienne a annoncé, samedi 24 mai, la mort de Manuel Marulanda, le chef historique des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), déjà donné pour mort à au moins 17 reprises.
Le chef des FARC, âgé de près de 80 ans et vétéran de la guérilla, serait décédé depuis près de deux mois."Via le renseignement militaire, nous avons appris que Pedro Antonio Marin, alias Manuel Marulanda ou Tirofijo ["en plein dans le mille"], le principal chef des FARC, était mort", indique un communiqué du ministère de la défense colombien publié samedi. Sa mort "est survenue le 26 mars à 18 h 30 et les circonstances de son décès ne sont pas encore confirmées."
Mais aucune photographie ou document prouvant cette disparition n'ont été présentés à la presse par le ministère de la défense.
"POUR BOGOTA, MARULANDA DOIT TRE MORT"
Samedi le ministre de la défense, Juan Manuel Santos, a indiqué à l'hebdomadaire Semana que l'information a été donnée au gouvernement "par une source qui ne nous a jamais trompés". "Marulanda doit être en enfer", a ajouté le ministre. Selon lui, deux hypothèses sont retenues à ce stade par Bogota concernant les circonstances de la mort du commandant en chef des FARC : il aurait été tué dans un bombardement aérien ou aurait succombé à une crise cardiaque.
Le chef guérillero "est décédé de mort naturelle", a, pour sa part, déclaré à la télévision privée Caracol le numéro deux de l'armée, l'amiral David René Moreno. "Maintenant c'est aux FARC de démontrer que cette information n'est pas vraie", a-t-il dit.
L'agence ANNCOL, proche de la guérilla, souligne samedi, sur son site internet, qu'il n'existe aucune confirmation par la guérilla de ce décès annoncé par le gouvernement. "Jusqu'à présent le Secrétariat [organe dirigeant] des FARC n'a émis aucun communiqué. Et c'est l'unique source véritable", écrit ANNCOL. "Ce qui est certain c'est que, pour Bogota, Marulanda doit être mort ou doit mourir le plus vite possible", ironise l'agence de presse.
QUELLES CONSÉQUENCES ?
Si la mort de M. Marulanda est confirmée, il est difficile de prédire les conséquences de cette nouvelle sur le sort des dizaines d'otages que retiennent les FARC.
Le président colombien, Alvaro Uribe, a déclaré à la presse qu'un groupe de rebelles prêts à se rendre avaient contacté les autorités et qu'ils s'étaient dits prêts à libérer des otages, dont Ingrid Betancourt. M. Uribe a indiqué que les dirigeants prêts à se démobiliser "seraient remis aux autorités de France pour qu'ils puissent profiter dans ce pays de leur liberté". Mais, a reconnu le président colombien, un autre groupe de commandants des FARC se disent déterminés à poursuivre la lutte.
D'après l'amiral Moreno, M. Marulanda devrait être remplacé par Alfonso Cano, considéré comme l'actuel responsable idéologique.
"Lorsque je mourrai, 20 ou 30 guérrilléros au moins me remplaceront", avait affirmé M. Marulanda il y a quelques années dans une interview accordée à la télévision vénézuélienne Globovision.