Rumsfeld entame une tournée

[Louis]

Par Charles Aldinger

WASHINGTON (Reuters) - Donald Rumsfeld s'est envolé samedi pour une visite inopinée dans le Golfe où le secrétaire à la Défense remerciera les dirigeants des pays qui ont soutenu la guerre anglo-américaine en Irak.


Le patron du Pentagone, dont l'avion a décollé de la base aérienne d'Andrews, près de Washington, discutera aussi du déploiement à venir de forces américaines dans cette région stratégique riche en pétrole.


Le Pentagone, avancant des impératifs de sécurité, n'a pas divulgué à l'avance l'itinéraire exact de Rumsfeld et rien n'indique pour le moment qu'il se rende en Irak, où le régime du président Saddam Hussein est tombé le 9 avril et qui a été placé depuis sous administration civile provisoire américaine.


On pense par ailleurs de source afghane que le secrétaire américain à la Défense se rendra (demain) dimanche en Afghanistan pour s'y entretenir avec le président Hamid Karzaï.


Cette semaine, le secrétaire à la Défense a démenti que Washington ait l'intention de demander un accès permanent à plusieurs bases militaires en Irak. Il a fait savoir qu'un tel arrangement était peu probable.


REORGANISATION DU DISPOSITIF MILITAIRE


Il a reconnu cependant qu'à l'instar d'autres responsables américains, il comptait aborder avec les dirigeants de la région la question d'une réorganisation du dispositif militaire américain dans le secteur, soulignant que Washington dispose de nombreuses options.


"(Rumsfeld) effectue ce voyage à la fois pour rendre visite aux forces américaines et pour avoir des discussions importantes avec des dirigeants de la région, notamment pour les remercier de leur contribution au renversement du régime en Irak", a indiqué un responsable américain de la défense.


L'Arabie saoudite, alliée de longue date des Etats-Unis dans la région, a refusé à l'armée américaine de lancer des offensives aériennes contre l'Irak à partir de ses bases. Des analystes estiment que le Pentagone pourrait répartir davantage la présence militaire américaine dans la région, concentrée principalement dans le royaume wahhabite, en sollicitant des Etats tels que le Qatar et les Emirats arabes unis.


L'Arabie saoudite et la Turquie ont autorisé les forces américaines à accéder à des bases indispensables pour la surveillance des zones d'exclusion aérienne instaurées dans le nord et le sud de l'Irak depuis la guerre du Golfe (1991). Mais la Turquie a refusé en mars de laisser les forces américaines emprunter son territoire pour pénétrer en Irak.