Mouvements ouvriers en Corée du Sud

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Message par Puig Antich » 06 Jan 2007, 01:03

a écrit :Le sud-coréen Hyundai confronté à des conflits sociaux à répétition
LE MONDE | 05.01.07 | 15h25  •  Mis à jour le 05.01.07 | 15h25
TOKYO CORRESPONDANCE


Chez Hyundai Motor, aujourd'hui, les salariés syndiqués refusent de faire des heures supplémentaires et de travailler le week-end. Après avoir menacé de faire grève, vendredi 5 janvier, ils ont finalement reculé

La veille, la direction avait décidé de porter plainte contre 22 responsables syndicaux. Ces représentants du personnel du constructeur automobile sud-coréen sont accusés d'avoir agressé des gardiens et un responsable de l'entreprise lors de manifestations le 3 janvier.


Cet épisode reflète le climat de tension sociale qui règne au sein du conglomérat (chaebol) entre la direction et les 50 000 salariés. Des manifestations, et des grèves en décembre, ont été organisées pour protester contre une réduction d'un tiers des bonus de fin d'année. Une mesure qui sanctionne le non respect des objectifs de production fixés pour 2006.

L'année 2006 a été marquée par une longue série de conflits sociaux. Entre le 1er janvier et le 30 novembre, Hyundai a dû faire face à 10 grèves. Neuf d'entre elles étaient illégales, parce qu'elles répondaient à des motivations politiques (opposition à la signature d'un accord de libre-échange avec les Etats-Unis ou à la loi sur le nouveau statut des employés à temps partiel...). Une seule, qui aura duré 21 jours, concernait les salaires.

D'après la direction du groupe, ces grèves sont à l'origine de la perte de Hyundai en 2006, estimée à 1 520 milliards de wons (1,253 milliard d'euros). De fait, en raison des arrêts de travail, l'entreprise et sa filiale Kia Motor ont dû réduire leurs objectifs de production de 5 %.

Les problèmes de Hyundai Motor - qui avait déjà subi une grève coûteuse en 2003 - témoignent de la force des syndicats sud-coréens. D'après l'administration, 75 % des salariés de ce conglomérat, le deuxième en Corée du Sud, adhèrent à une organisation syndicale. Dans les 10 chaebols sud-coréens, le taux de syndicalisation ne dépasse par les 40 %. Et, dans l'ensemble de la société, il s'établit autour de 12 %.

DES LUTTES POLITIQUES AUSSI

Les mouvements sociaux qui ont agité l'entreprise en 2006 montrent à quel point les syndicats sont des acteurs importants de la vie politique sud-coréenne.

Historiquement, les luttes des travailleurs sont indissociables des combats pour la démocratie. En 1953, une réglementation d'inspiration américaine garantissait les droits syndicaux. Mais les militaires, qui se sont succédé à la tête du pays dès les années 1960, ont restreint ces droits jusqu'à interdire les grèves en 1980. Dans le même temps, les chaebols recourraient à des méthodes de gestion du personnel très dures.

C'est en 1987 qu'a lieu le grand tournant de l'action syndicale sud-coréenne. Roh Tae-woo devient président à la place de Chun Doo-hwan, contraint de quitter son poste sous la pression des manifestations étudiantes et de la communauté internationale. Un processus de démocratisation s'engage. Le pays reconnaît les syndicats libres et restaure le droit de grève. Cette année-là, il connaîtra 3 749 conflits.

Les premières organisations syndicales se structurent. La KCTU, Korean Confederation of Trade Unions, aujourd'hui principal groupement du pays - il revendique près de 800 000 adhérents - verra le jour en 1994, au terme du rapprochement des groupes nés des luttes de 1987. Parmi les organisations membres de la KCTU figure le HTUC, le Hyundai Trade Union Council.

La KCTU se considère comme "un mouvement social pour la démocratie" et revendique une implication forte dans la vie politique. Elle a obtenu la reconnaissance officielle des autorités au terme des luttes de 1996-1997, quand le pays a été bloqué par une grève générale. Ce mouvement avait commencé après l'adoption par le gouvernement du président Kim Young-sam de textes de loi interdisant notamment le droit d'association des fonctionnaires et la pluralité syndicale.

Certains observateurs considèrent que l'action syndicale coréenne connaît un regain d'activité. Le creusement des inégalités et les inquiétudes sur l'économie alimenteraient ce mouvement.

Le Samsung Economic Research Institute a dévoilé un rapport sur les "10 tendances qui devraient marquer l'année 2007". Dans un contexte d'activité au ralenti - le gouvernement ayant revu ses prévisions de croissance à la baisse à 4,5 % - et de campagne pour l'élection présidentielle de décembre, l'institut prédit un accroissement des restructurations dans l'industrie. Il annonce aussi une hausse des mouvements sociaux.
Philippe Mesmer
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 06 Jan 2007, 01:05

A noter la ferme attitude internationaliste des coréens du sud au sujet du transport de troupe pour l'Irak.

a écrit :Chers amis de Corée, Chers amis de la Confédération Coréenne des Syndicats (KCTU) et des Syndicats ouvriers de Korean Air et d’Asiana Airlines,

Les travailleurs d’Irak acceuillent avec enthousiasme l’opposition des syndicats coréens au plan du gouvernement coréen visant à envoyer des troupes d’occupation supplémentaires en Irak.

Les syndicats des deux entreprises nationales de transport aérien, Korean Air et Asiana Airlines, ont déclaré Jeudi 24 Juin qu’ils refusent de transporter davantage de troupes et d’équipements en Irak pour le compte de l’armée. La confédération coréenne des syndicats avait éxigé, le jour précédent (le 23 juin), l’annulation des projets d’envois de nouvelles troupes en Irak adin d’éviter le sacrifice de nouvelles vies humaines. Nous exigeons du gouvernement coréen qu’il cesse d’être la marionnette de la politique étrangère U.S., qu’il prenne une position ferme contre cette dernière, et protège les droits et la vie de ses citoyens.

La guerre et l’occupation du pays ont fait entrer la société irakienne dans une phase d’instabillité, dans un conflit terroriste et chaotique entre l’Islam politique et la coalition menée par les Etats-Unis. La misère et la souffrance ont été imposé au peuple d’Irak. Le gouvernement des Etats-Unis a placé l’Irak au bord de l’effondrement total et dans l’extension des scénarios sinistres de la guerre civile, du sectarisme religieux, du nettoyage ethnique et du tribalisme. L’invasion du pays a amplifié le terrorisme non seulement en Irak, mais à l’échelle globale. Le mensonge d’une guerre pour la démocratie et la liberté du peuple irakien, pour la fin du gouvernement fasciste ; tout celà n’était que de la propagande. La guerre en Irak était une étape dans la stratégie US pour établir son nouvel ordre mondial, et pour imposer son hégémonie et sa domination sur le monde ; en même temps que les groupes de l’Islam politique ont transformé le pays en un champ de bataille pour leurs actions terroristes. Le terrorisme, l’insécurité et la violence contre les droits de l’homme, des travailleurs et des femmes, marquent la vie quotidienne du peuple d’Irak. Celui-ci est deveu la victime de la guerre du terrorisme d’Etat des U.S.A, en même temps que du terrorisme islamique. Les ouvriers en Irak ont souffert d’un côté des agressions répétées du régime de Saddam pendant 35 années, et de l’autre de l’embargo économique pendant 13 ans, de la guerre et de l’occupation de la coalition menée par les Etats-Unis.

Le 15 février de l’année dernière, dans le monde entier, des millions de personnes et de travailleurs se sont opposés à la guerre contre l’Irak et ont exigé la fin des crimes de guerre du gouvernement des Etats-Unis qui se préparait à lancer son offensive. Des milliers d’organisations syndicales et ouvrières ont protesté, avec tous les amoureux de la liberté, contre l’occupation de l’Irak, et ont exigé le retrait immédiat des troupes. Nous, les syndicats indépendants en Irak, avons lancé une campagne internationale contre l’occupation et pour les droits des travailleurs, et, jusqu’ici, des dirigeants syndicaux et des syndicats de plus de 40 pays ont soutenu nos demandes et l’appel présenté par nous à l’OIT, pour le respect entier de ses conventions 87 et 98 en Irak, que l’administration civile des U.S.A. a bafoué.

L’UCI (Union des chômeurs irakiens), est un représentant véritable des ouvriers sans emploi. L’UCI, avec la fédération des Conseils et des syndicats ouvriers en Irak (FCSI), tâche d’en finir avec l’occupation, et combat tous les gouvernements qui ont envoyé des troupes, pour les contraindre à les retirer du pays ; lutte pour un gouvernement laïc, pour les libertés politiques, pour la sécurité, pour l’amélioration des conditions de vie des irakiens ; et propose une loi du travail démocratique, en tant que legislation alternative qui garantira la liberté sans condition d’organisation et de grève pour les travailleurs, et la pleine application des conventions de l’OIT en Irak.

Nous espérons que vous réussirez à empêcher l’intervention et la participation militaire du gouvernement coréen en Irak, car tous ces conflits n’amènent que le gaspillage du sang de millions de personnes innocentes dans la guerre des terroristes ; et nous exprimons notre solidarité entière avec vos actions contre le déploiement de troupes coréenne en Irak et pour le retrait de l’ensemble des troupes d’occupation.

Nous appelons toutes les organisations ouvrières et les syndicats du monde entier, et plus particulièrement aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, à se joindre aux actions des syndicats coréens, pour en finir avec l’occupation et pour le retrait immédiat de toutes les troupes d’Irak ; pour un meilleur futur pour la société et le peuple travailleur d’Irak.

Vive la liberté et l’égalité. Vive l’avenir du mouvement ouvrier.

Aso Jabbar, Représentant de l’Union des Sans-Emploi en Irak et de la Fédération des Conseils Ouvriers et Syndicats en Irak
Puig Antich
 
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