par Mariategui » 29 Sep 2006, 17:55
QUOTE Même dans les pages les plus noirs de notre histoire humaine, dans les camps les camps de concentration, la bourgeoisie, la petite bourgeoisie juive se placaient "au sommet de la pyramide des comdamnés" ... elle avaient ses "petits privilèges" : pour la cigarette, pour l'alimentation qui circulaient sous le manteaux ... Dans le ghetto de Varsovie du film "Le Pianiste", on le voit ...[/quote]
Faut plus qu'une référence à un film pour étayer ce genre de propos qui relèvent vraiment de la reconstruction historique hasardeuse. Discuter sur les avantages relatifs d'une classe sur l'autre pour survivre est un peu obscène mais soutenir la reproduction de la hiérarchie de classe des pays d'origine dans les camps me parait simplement ridicule, ne serait-ce que parceque la sélection entre le camp d'extermination et le camp de travail (quelques mois de différence avant de trouver la mort) se faisait sur critère physique (encore, s'ils choissisaient). Dans l'organisation des camps, le sommet de la pyramide des condamnés était occupé par les droits communs. Les petits postes étaient quant à eux occupés par des prisonniers qui révélaient posséder des compétences "utiles", ce qui leur faisait gagner quelques mois de plus de vie. Si certaines de ces compétences (la maîtrise de l'allemand pour les traductions, la médicine pour le travail dans l'hôpital des prisonniers) pouvaient être le monopole d'une classe sociale, la vaste majorité était accessible aux travailleurs (le petit artisannat du textile et des métaux par exemple). Dans la majorité des témoignages des rescapés des camps, ils parlent de cette différenciation sociale à l'intérieur des camps mais jamais ils n'affirment que celle-ci reproduisait les inégalités sociales pré-éxistantes. Le ghetto de Varsovie est légèrement différent car sa gestion a été en partie laissé dans les mains des associations juives. Mais de là à parler de classes dans le ghetto de Varsovie, ca me laisse dubitatif car par définition, les moyens de productions, ils les avaient perdu au profit de l'occupant allemand. La bourgeoisie dont tu parles possédait certainement un patrimoine qu'elle a pu marchander durant les premiers mois, mais une fois ce patrimoine vendu, je ne vois pas qu'est ce qui pourrait les placer au somme de quelque chose.
Sur la Palestine, à nouveau, si nous définissons la bourgeoise par la possession des moyens de production, j'exige qu'on me la montre cette bourgeoisie palestinienne dans les territoires. Des petits propriétaires agricoles, des commercants et des pettis bourgeois (professions libérales), il y en a, sans aucun doute. Mais une des caractéristiques de l'occupation palestinienne est la destruction systématique de toutes les capacités productives palestiniennes pour en assurer leur dépendance. en revanche, l'existence d'une bourgeoisie palestinienne à l'étranger comme résultat de la diaspora forcé du peuple palestinien (Moyen Orient bien sûr mais surtout Europe et Etats Unis) est bien connu. Ce sont eux effectivement qui ont financé l'OLP durant des années. Quant à la composition "sociale" des groupes islamistes, somme toute, elle est probablement plus prolétarienne que celle des organisations trotskystes francaises. Un somme composé essentiellement des couches "intermédiaires" des petits bourgeois et des commercants et une base prolétarienne à souhait (ce qui d'ailleurs ne change rien à la nature réactionnaire du porjet d'une société théocratique) . Les ressources qui assurent leur fonctionnement viennent et nous le savons parfaitement de l'étranger grâce à de dons généreux de l'Arabie Saoudite notamment. Je dois avouer mon étonnement sur cet acharnement à trouver la main de la bourgeoiise du côté palestinien, très franchement, ca change quoi à l'affaire? La revendication de l'indépendance nationale palestinienne serait une revendication bourgeoise?
Sinon, comme on dit chez moi: gringos, go home" :bleh: