Caporal Gilad Shalit, citoyen français par Arik Diamant

Dans le monde...

Message par Barikad » 05 Août 2006, 10:40

a écrit :Caporal Gilad Shalit, citoyen français par Arik Diamant



Devinez qui a été enlevé ?
Ce sont les premières heures du matin, à l’extérieur il fait encore noir. Des guérilleros sortent de nulle part pour enlever un soldat.

Après des heures à se déplacer soigneusement, les guérilleros atteignent leur cible, et l’embuscade est en route !

En quelques secondes, le soldat se retrouve face au canon d’un fusil.

Un coup dans le visage avec la crosse du fusil et le soldat tombe à terre, en saignant.

Les kidnappeurs le prennent, lui attachent rapidement les mains et lui bandent les yeux et disparaissent dans la nuit.

Cela aurait pu être la fin du kidnapping, mais le cauchemar venait juste de commencer. La mère du soldat s’effondre, son père prie. Ses officiers promettent de faire tout ce qu’ils peuvent pour le récupérer, ses camarades jurent de le venger.

Une nation entière prends les armes, en écrivant leur douleur et leur inquiétude.
Personne ne sait comment va le soldat :
Est-il blessé ?
Ses ravisseurs lui donnent-ils un minimum de décence humaine, ou le torturent-ils à mort en bafouant son honneur ?
Souffre-il des pires souffrances ?
Reviendra-t-il à la maison ?
Et si oui, quand ?
Et dans quel état ?

Est-ce que l’on peut rester apathique à la lumière d’un tel drame ?

Le terrorisme israélien

Vous serez étonnés de savoir que cette description, n’a rien à voir avec le kidnapping de Gilad Shalit.

C’est l’histoire d’une arrestation que j’ai effectuée en tant que soldat de l’IDF (forces armées israéliennes), dans la casbah de Naplouse, il y a environ 10 ans.

Le "soldat" était un garçon de 17 ans, et nous l’avons enlevé parce qu’il connaissait "quelqu’un" qui avait fait "quelque chose".

Nous l’avons emmené, attaché avec un sac de toile de jute sur la tête, dans un centre d’interrogatoire du Shin Bet connu sous le nom de "Colline du Hurlement" (A l’époque, nous pensions que c’était drôle). Là, le prisonnier a été tabassé, violemment secoué et privé de sommeil pendant des semaines ou des mois. Qui sait.

Personne n’a écrit à son sujet dans le journal. Des diplomates européens n’ont pas été appelés pour l’aider. Après tout, il n’y avait rien d’inhabituel dans le kidnapping de cet enfant palestinien.

Au cours des 40 années d’occupation, nous avons enlevé des milliers de personnes, exactement comme Gilad Shalit a été capturé : Menacé par une arme, frappé impitoyablement, sans juge ou jury, ou témoins, et sans fournir à la famille des informations sur le captif.

Quand les Palestiniens font cela, nous l’appelons du "terrorisme". Quand nous le faisons, nous faisons des heures supplémentaires pour "blanchir" l’atrocité.

Suspects ?

Certains diront : L’IDF ne kidnappe pas. Ces personnes sont des "suspects". Il n’y a pas de mensonge plus pervers que ça.

Pendant les années où j’ai servi dans l’armée, j’en suis arrivé à une seule conclusion :
Que fait un "suspect" ?
Qui exactement le suspecte, et de quoi ?

Qui a le droit de condamner un gosse de 17 ans à l’enlèvement, à la torture et à une mort éventuelle ?
Un interrogateur du Shin Bet de 26 ans ?
un de 46 ans ?

Ces personnes ont-elles une éducation supérieure, indépendamment de la capacité à interroger ?
Quelles sont leurs considérations ?

Tous ces "suspects" sont-ils coupables ?
Pourquoi ne pas les amener devant la justice ?

Toute personne qui croit qu’en dépit du manque de transparence, l’IDF et le Shin Bet font de leur mieux pour réduire au minimum les violations des droits de l’homme est naïve, sinon soumise à un lavage de cerveau. Il n’y a qu’à lire les témoignages des soldats qui ont effectué des détentions administratives pour être convaincu de l’importance de l’immoralité de nos actions dans les territoires.

À ce jour, il y a des centaines de prisonniers qui croupissent dans les prisons et les cachots du Shin Bet, des gens qui n’ont jamais été - et ne seront jamais - jugés. Et les Israéliens sont résolument silencieux face à ce phénomène.



Le jour où Gilad Shalit a été enlevé, j’étais dans un taxi. Le conducteur m’a dit que nous devrions entrer dans Gaza, commencer à tirer sur les gens un par un, jusqu’à ce que quelqu’un craque et rende l’otage. Il n’est pas sûr qu’une telle opération ferait revenir Gilad vivant.

Au lieu d’être entraînés dans des réponses terroristes... nous devrions libérer certains des soldats et des civils que nous avons enlevés. Ce serait approprié, bien, et pourrait provoquer un vent de réconciliation dans les territoires.

Si c’est ce qui fera revenir Gilad sain et sauf à la maison, nous avons envers lui, la responsabilité de le faire.

Arik Diamant, réserviste de l’IDF et responsable de l’organisation "Courage to Refuse".
Cet article est paru le 5 juillet dans le quotidien israélien Yedioth Ahronoth

Barikad
 
Message(s) : 0
Inscription : 28 Mai 2003, 09:18

Message par emma-louise » 05 Août 2006, 11:08

a écrit :Refuzniks, ces soldats qui ne veulent pas servir au nom du "terrorisme"

L’appel aux réservistes suscite de forts remous dans l’armée israélienne. Réunis dans l’association Yesh Gvul, plusieurs militaires refusent publiquement de servir la guerre au Liban. Témoignages de trois d’entre eux.

Jérusalem,

correspondance particulière.


Avec son ministre de la Défense, le travailliste Amir Peretz, le sergent Itzik Shabbat n’a actuellement qu’un seul point commun : tous deux sont de Sdérot, localité soumise régulièrement aux tirs de roquettes depuis la bande de Gaza. Pour le reste, ce que fait son armée au Liban est à ses yeux « du terrorisme d’État ». Itzik Shabbat, à la tête d’une unité d’infanterie, a pourtant lui-même failli se retrouver « dans le nord ». Appelé il y a dix jours à accomplir une période de réserve près de Jérusalem, il a refusé conformément à sa décision depuis 2003 de ne pas servir dans les territoires palestiniens occupés, ce qui lui a déjà valu vingt-huit jours de prison. On lui a alors proposé de rejoindre les troupes au nord, ce qu’il a également refusé : « Rien ne justifie ce que nous faisons actuellement au Liban, martèle ce jeune homme de vingt-huit ans. En se lançant dans cette opération, l’armée savait qu’il y aurait fatalement beaucoup de morts parmi les civils libanais. Mais ils y sont allés quand même ! On a déjà eu le droit au largage d’une bombe de 23 tonnes et maintenant Cana ! Et tout cela pour deux soldats enlevés ? Mais nous aussi kidnappons et emprisonnons Palestiniens et Libanais ! » Producteur pour une chaîne de télévision, Itzik décortique les discours et fustige chef de gouvernement et ministres qui égrènent explications et justifications : « Ils se sont excusés pour la mort des civils à Cana, mais après, comme à chaque fois, ils ont rejeté la faute sur le Hezbollah, accusé de se cacher parmi les civils. Et nous ? Nous aussi nos bases et centres de commandement militaires sont près des zones civiles, notamment à Tel-Aviv ! » « C’est toujours les mêmes scènes qui se répètent », lance-t-il en allusion au premier massacre de Cana en 1996, et avouant être de plus en plus « déçu » par l’armée.

Ofer Neiman, trente-cinq ans, qui comme Itzik fait partie du mouvement des refuzniks Yesh Gvul (1), dénonce lui aussi la « dégradation morale » d’une armée qui « commet de plus en plus de crimes de guerre ». L’appel de milliers de réservistes ces derniers jours commence à provoquer quelques remous dans les rangs militaires. Un capitaine de réserve et étudiant à l’université de Tel-Aviv, Amir Paster, vient d’être sanctionné d’une peine de vingt-huit jours d’emprisonnement pour avoir refusé de rejoindre son unité envoyée au Liban. D’autres cas sont soutenus par Yesh Gvul, un « mouvement d’individualités », selon le journaliste Peretz Kidron, qui a rassemblé dans un livre des témoignages de refuzniks, notant que « pas un cas, pas une histoire ne ressemble à l’autre ». C’est pourquoi il n’y a pas de ligne politique définie au sein du Yesh Gvul mais un refus commun de servir lorsque « Tsahal » dévie de son rôle « d’armée de défense ». C’est ce raisonnement qui avait conduit, aussitôt après la guerre de juin 1967, Peretz Kidron à refuser de servir dans le Sinaï égyptien.

C’est dire si l’impression de « déjà-vu », ce refuznik de longue date, arrivé en 1951 à l’âge de dix-huit ans en Israël, la connaît : « C’est toujours la même stratégie, initiée par Sharon, estime-t-il. On prépare le plan d’attaque et on - attend une provocation. On ne tire jamais en premier pour pouvoir justifier ensuite les opérations militaires. Lors de l’invasion du Liban en 1982, il s’agissait de déloger l’OLP de Yasser Arafat. Aujourd’hui le Hezbollah. Les excuses sont différentes, les résultats sur le terrain sont similaires. » Pour ces trois refuzniks, la suite des événements passera « de toute manière par des négociations et des échanges de prisonniers », démontrant une fois de plus pour Peretz Kidron qu’« une guerre n’est pas un match de foot » : « Il n’y a pas de victoire. On peut avoir un vaincu sur le terrain, mais pas de vainqueur. La défaite est politique, économique et sociale. »

Parler cependant de réveiller l’opinion israélienne laisse Peretz le vétéran aussi dubitatif que son cadet Ofer : « L’opinion publique israélienne ne changera pas en raison d’un nombre important de morts libanais, assure-t-il. Elle ne basculerait que si un nombre important de nos soldats étaient tués. » Un réveil même à plus long terme paraît d’autant plus difficile que la situation politique internationale a changé depuis le 11 septembre 2001 et la « guerre contre le terrorisme » : « Le soutien américain n’a jamais été aussi entier, regrette Ofer. Et aujourd’hui, les gens sont de plus en plus indifférents aux crimes commis. » Le ton calme et triste, il énumère toutes les difficultés à se faire entendre dans une société « fatiguée » et caractérisée par la désaffection des partis de gauche et du mouvement pacifiste La Paix maintenant.

Ses désillusions s’accompagnent d’un vibrant appel à l’aide : « À tous les Français qui se sentent révoltés par ce qui se passe au Liban et dans les territoires palestiniens, je dis : ne comptez pas sur un réveil des Israéliens ! Agissez ! Et ne vous laissez pas avoir par le chantage à l’antisémitisme ! », ajoutant qu’il faut apprendre à « contrer » les accusations. Un sujet qui le touche d’autant plus qu’une large partie de sa famille maternelle a été décimée dans les camps nazis. « Personnellement, je suis pour des sanctions internationales et qu’Israël soit traité comme l’Afrique du Sud, continue-t-il. Je compte beaucoup sur tout groupe de militants sérieux et sincères qui, au-delà des partis politiques, se consacre sur les droits de l’homme, pour nous aider. » Un appel que relaie Peretz Kidron à sa manière : « Si vous voyez un de vos amis à moitié ivre, en train de se battre avec un autre dans un bar, vous avez deux solutions : ou vous cassez une bouteille et la lui donnez en guise d’arme pour qucontinue à se battre, ou bien vous l’attrapez par le cou et le poussez dehors. Un véritable ami attrape son copain et le met dehors. »

(1) Yesh Gvul (« Il y a une limite ») : http://www.yeshgvul.org.

Valérie Féron dans L'Humanité
emma-louise
 
Message(s) : 0
Inscription : 23 Oct 2002, 03:29

Message par gerard_wegan » 05 Août 2006, 12:39

Juste une question pour Barikad : où as-tu trouvé cette traduction ? C'est que le titre "Caporal Gilad Shalit, citoyen français par Arik Diamant" ne colle curieusement pas au contenu de l'article !
gerard_wegan
 
Message(s) : 2
Inscription : 31 Oct 2002, 08:32

Message par Barikad » 05 Août 2006, 13:06

(gerard_wegan @ samedi 5 août 2006 à 13:39 a écrit : Juste une question pour Barikad : où as-tu trouvé cette traduction ? C'est que le titre "Caporal Gilad Shalit, citoyen français par Arik Diamant" ne colle curieusement pas au contenu de l'article !

Oui, ca m'a troublé egalement, mais c'est un copié collé de ce site:
http://www.e-torpedo.net/article.php3?id_a...-Shalit-citoyen
On m'avait envoyé le lien par email et je suis retombé sur ce texte par hasard.

EDIT: Manifestement, le texte en Francais est paru pour la premiere fois sur le site de l'AFPS, sans ce titre: http://www.france-palestine.org/article4133.html
Barikad
 
Message(s) : 0
Inscription : 28 Mai 2003, 09:18


Retour vers Actualités internationales

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 6 invité(s)