(zejarda @ jeudi 1 juin 2006 à 13:54 a écrit : globetrottoir, sur tous les sujets de reportage sur l'exploitation, tu pourra trouver un exemple français ou européens. Mais il reste que les conditions de travail ici sont meilleures que dans bien des pays. Es-ce pour cela qu'il faut tout accepter ?
Je ne comprends pas bien ta question. Je dis simplement que ce n'est pas parce qu'aux antipodes la situation des plus défavorisés est pire que celle des plus défavorisés ici qu'il faut relativiser cette dernière. Et je pense que nous sommes d'accord, non ? j'ai cité l'exemple des "Esclaves des vergers", selon le titre de L'Huma, simplement parce qu'il me semble parfaitement illustrer cette façon de s'horrifier des situations "ailleurs" en oubliant ce qui se trouve sur notre palier. "Comment peut-on être Persan?" ironisait déjà Montesquieu. Le cas des saisonniers de Provence (même chose en Andalousie d'ailleurs) est particulièrement caractéristique de la servilité à laquelle on réduit d'une sous-sous-sous-immigration. La situation est pire dans des pays comme Dubai ou l'Arabie parce les droits des salariés en général y sont déjà pires qu'ici, mais rapporté au standard moyen des salariés des pays riches, l'écart avec l'esclavage des saisonniers employés "chez nous" n'est-il pas encore plus révoltant ?
Sans même aller de l'autre côté de l'équateur, la plupart des Africains et Maghrébins qui arrivent la première fois en France sont extrêmement choqués par la pauvreté qu'ils estiment "normale" dans un pays pauvre comme le leur mais qu'ils ne parviennent pas à comprendre face à l'opulence de notre société.