Le Likoud humilié et l'extrême droite en déroute

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Message par DocStarrduck » 29 Mars 2006, 13:35

a écrit :Le Likoud humilié et l'extrême droite en déroute
LE MONDE | 29.03.06 | 14h00
JÉRUSALEM CORRESPONDANT

Les élections du mardi 28 mars se sont traduites, pour le Likoud, par une véritable déroute. Il faut remonter aux élections de 1951 pour trouver un plus mauvais résultat pour ce parti, qui s'appelait alors Hérout. Cette sévère embardée électorale est tout d'abord à mettre au compte de Benyamin Nétanyahou dont l'avenir politique, à 57 ans, semble désormais compromis.

Pour l'ancien premier ministre, durement attaqué pendant la campagne par pratiquement tous les partis, il s'agit d'une nouvelle déconvenue personnelle, après le revers subi en 1999, au terme de ses trois années passées au pouvoir, lorsque le Likoud était passé, pour la première fois, sous la barre symbolique de 20 sièges à la Knesset.

M. Nétanyahou a cumulé les handicaps. Le Likoud a été victime, en premier lieu, du parti Kadima, forgé par Ariel Sharon à l'automne 2005 après avoir claqué la porte du parti nationaliste. M. Sharon avait entraîné, à cette occasion, des ministres parmi les plus populaires du Likoud, de Shaul Mofaz à Tzipi Livni.

Le parti nationaliste, éclaboussé par ailleurs par des scandales de corruption, ne s'en est jamais véritablement remis.

QUESTIONS SOCIALES

M. Nétanyahou a également payé au prix fort une politique économique d'inspiration néolibérale qui a participé à une forte reprise économique, après la récession de l'Intifada, mais qui a surtout profité aux classes les plus favorisées. Ce alors que les gros bataillons du Likoud venaient, jusqu'à présent, des villes pauvres d'Israël - un million et demi d'Israéliens vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Le succès remporté par la liste représentant les retraités, même s'il relève avant tout d'un vote protestataire, témoigne de l'importance prise par les questions sociales au cours de la campagne, notamment sous l'impulsion du chef de file du Parti travailliste, Amir Péretz.

Habitué à jouer, naguère, de la peur pour remobiliser un électorat populaire séduit par le langage de la force face aux Palestiniens, M. Nétanyahou n'a pas pris la mesure, enfin, de l'évolution de la société israélienne. La popularité du plan de retrait unilatéral de Gaza, exécuté par M. Sharon en août 2005, avait déjà montré que les Israéliens n'étaient plus prêts à s'en remettre exclusivement à une politique répressive et militaire.

La volonté de se séparer à tout prix des Palestiniens semblait désormais l'emporter sur les réflexes traditionnels. Le chef de file du Likoud, élu en 1996 après une vague d'attentats sanglants, s'est montré, cette fois-ci, incapable d'instrumentaliser à son profit le succès électoral enregistré par le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) lors des élections législatives palestiniennes du 25 janvier.

Par un cruel paradoxe, le Likoud a touché le fond le jour où la première roquette katioucha a été tirée sur Israël depuis la bande de Gaza, par le Djihad islamique, confirmant les prédictions pessimistes de M. Nétanyahou à propos du retrait unilatéral de Gaza. Mais la débandade du camp nationaliste ne se limite pas au seul Likoud.

Allié à une partie de l'extrême droite, le Parti national religieux, mouvement traditionnel des colons, n'obtient qu'un score modeste (9 sièges). Le camp "orange", la couleur choisie en 2005 par les opposants au retrait de Gaza, a donc été incapable de prendre sa revanche dans les urnes. Le "Grand Israël" des ultranationalistes et des religieux radicaux a subi, le 28 mars, une défaite sans doute irrémédiable.
Gilles Paris
DocStarrduck
 
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