Epidémie de Chikungunya à la réunion

Dans le monde...

Message par com_71 » 18 Déc 2005, 19:18

(lutte ouvrière Réunion nov.2005 a écrit :EPIDEMIE DE CHIKUNGUNYA ET DE… SUPPRESSIONS D'EMPLOIS !

    L'épidémie de Chikun-gunya continue à progresser. Plus de 4500 personnes sont atteintes dans l'île, et les services sanitaires recensent entre 80 et 100 nouveaux cas de contamination chaque semaine.
    Il n'y a là aucune fatalité. C'est l'Etat qui a la charge de la désinsectisation et qui ne s'en donne plus les moyens.
    Sur les 200 foyers actifs de l'épidémie recensés dans toute l'île, seul un tiers a été traité. En fait il existe bien un service prophylaxie à la DRASS, mais d'année en année, ses effectifs ont été réduits. Il n'y plus que 40 employés dans ce service, dont beaucoup sont à quelques années de la retraite. Ceux qui sont partis n'ont pas été remplacés.
    La politique de réduction du nombre de fonctionnaires prônée et appliquée par la droite au pouvoir fait aujourd'hui ravage dans le domaine de la santé publique.
    Il faut obliger l'Etat à embaucher… Il y va de notre santé.


Pour vous protéger, démerdez-vous !
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par shadoko » 14 Jan 2006, 06:57

Ça continue, et pas qu'un peu.

Des extraits d'un article de Libé du 22 décembre :

a écrit :
... l'Institut de veille sanitaire parle déjà d'une «courbe d'allure endémique» : autrement dit, le virus s'installe durablement. Il reste juste à espérer qu'avec les années, le nombre de victimes immunisées sera suffisant pour enrayer la progression du virus.
Polémique. Comment en est-on arrivé, dans un département français, à une telle situation sanitaire ? La question intrigue les experts et fâche les politiques. Depuis le début de l'année 2005, «Chik» circulait dans la région sud-ouest de l'océan Indien, avec en particulier des foyers épidémiques identifiés aux Comores. Après les premiers cas à La Réunion en février, la direction régionale des affaires sanitaires et sociales a mis en place, en mars, «un système de vigilance adapté» : surveillance spécifique, dépistage actif des cas suspects dans l'entourage des cas signalés, démoustication. «La lutte contre les moustiques n'est à l'évidence pas optimale, au niveau collectif comme au niveau individuel», relève Antoine Flahault, épidémiologiste à l'Inserm, chargé du réseau Sentinelles pour la surveillance des maladies infectieuses. Les élus de tout bord se sont inquiétés de la situation, certains soupçonnant les services de l'Etat d'avoir sous-estimé l'ampleur de l'épidémie.


En tout cas, je me souviens personnellement que les copains de la Réunion disaient depuis un bon moment (bien avant le moindre cas de Chikungunya) que les services de l'état avaient arrêté de faire le moindre travail de désinsectisation et que le paludisme pourrait bien revenir (je m'en souviens parce que je me plaignais des moustiques, justement).
Alors, ce n'est pas encore le paludisme, mais ce n'est vraiment pas inéluctable, et si on mettait les moyens pour désinfecter correctement les points d'eau, ce genre d'épidémie n'arriverait pas. Mais évidemment, c'est quand il commence à y avoir trop d'arrets de travail qu'on se réveille:

a écrit :
IMPACTS DU CHIKUNGUNYA

"Le virus commence à peser sur l’économie"
Publié dans l'édition du jeudi 12 janvier 2006 (page 3) de Témoignage, le journal du PC réunionnais.

Imaginez que la moitié des salariés d’une entreprise soit touchée au même moment par le virus du chikungunya. En plus du coût social des arrêts de travail face à une maladie dont l’asthénie chronique est désormais reconnue, La Réunion aura a subir un coût économique dont on ne peut pour l’heure mesurer toute l’ampleur. Face à cette pandémie inquiétante, le médecin-conseil du service médical de la CGSS, Pierre Lagacherie, a pris l’initiative de recenser les arrêts maladie dus au chikungunya. Les chiffres sont éloquents.
...
"Ce n’est pas notre mission de comptabiliser les pathologies, mais les arrêts de travail", souligne le docteur Lagacherie qui parle d’un travail statistique très lourd, voire fastidieux s’il devait se faire semaine par semaine. C’est pourquoi, concentrant leurs efforts sur les deux premiers jours de la semaine, qui enregistrent le plus d’arrêts de travail, le service médical de la sécurité sociale fait état au 21 novembre de 779 arrêts de travail dont 41 dus au chikungunya, soit 5,2% des arrêts. Comptabilisant les arrêts de travail des lundi et mardi de cette semaine, au 11 janvier, le docteur Lagacherie fait état de 756 arrêts de travail, dont 165 dus au chikungunya, soit 21% des arrêts. Ce travail de fourmi permet donc d’enregistrer quatre fois plus d’arrêts maladie entre ces deux points de comptabilité.
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Message par com_71 » 14 Jan 2006, 10:01

(shadoko @ samedi 14 janvier 2006 à 06:57 a écrit :
En tout cas, je me souviens personnellement que les copains de la Réunion disaient depuis un bon moment (bien avant le moindre cas de Chikungunya) que les services de l'état avaient arrêté de faire le moindre travail de désinsectisation et que le paludisme pourrait bien revenir (je m'en souviens parce que je me plaignais des moustiques, justement).
Alors, ce n'est pas encore le paludisme,
en tout cas il y a du palu à Mayotte.
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Message par com_71 » 22 Jan 2006, 11:43

a écrit :Réunion: polémique sur l'ampleur de l'épidémie de chikungunya

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION (AFP 20.01.2006) - Une vive polémique oppose à la Réunion les médecins généralistes aux services de l'Etat accusés de sous-estimer l'ampleur de l'épidémie du chikungunya, maladie proche de la dengue, qui a déjà touché au moins 10.000 personnes.
Apparue en mars 2005, l'épidémie de chikungunya s'est nettement renforcée entre la fin décembre et la mi-janvier où 3.000 nouveaux cas ont été recensés, selon la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales (DRASS).
Silencieux jusque là, les médecins généralistes, en première ligne sur le front de l'épidémie, sont sortis de leur réserve mercredi pour accuser les représentants de l'Etat et les fonctionnaires du secteur sanitaire de sous-évaluer le nombre réel de malades.

"Nous prenons comme un affront le chiffre officiel de 7.600 cas déclarés" en décembre, ont dénoncé dans un communiqué publié dans la presse une trentaine de médecins du sud de l'île, fortement touché. Selon eux, ce chiffre ne correspond qu'au nombre de malades enregistrés dans la seule commune de Saint-Louis (sud).

Tout en reconnaissant que la maladie transmise par un moustique n'est pas mortelle, ces médecins soulignent qu'elle est "invalidante et nécessite des arrêts de travail répétés et des traitements anti-douleurs parfois assez lourds".

Selon une enquête réalisée auprès des médecins par un quotidien local, 450 nouveaux cas ont été enregistrés chaque jour depuis le début de l'année par 10% seulement des médecins alors que la Drass annonce un peu plus de 150 cas par jour pour l'ensemble de la profession.

De nombreux médecins ont reconnu toutefois ne pas transmettre leurs données à la Drass, faute de temps.

Pour le préfet de la Réunion, Laurent Cayrel, les médecins "ne peuvent s'étonner de la faiblesse des chiffres officiels" alors qu'ils sont "la principale source d'information" sur l'épidémie. Il a annoncé une prochaine rencontre avec le Conseil de l'ordre des médecins et a lancé un "appel le plus solennel possible" pour la transmission des données "même si les médecins n'ont pas d'obligation juridique de le faire".

La Drass a reconnu de son côté que les "chiffres sont sous-évalués" depuis le début de l'année en raison de l'explosion de l'épidémie (1.200 nouveaux cas chaque semaine) mais qu'ils étaient "très fiables" jusqu'en décembre.

Le chikungunya - "marcher courbé" en swahili - est une maladie handicapante proche de la dengue qui se traduit par une forte poussée de fièvre accompagnée de douleurs aux articulations pouvant durer plusieurs semaines.
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Message par com_71 » 26 Jan 2006, 01:57

(lutte ouvrière a écrit :Île de la Réunion - Épidémie de chikungunya: Les responsabilites de l'État

Depuis bientôt un an une maladie ronge la Réunion, le chikungunya. Cette maladie, aujourd'hui véritable épidémie, est transmise par un moustique, l'Aedes.

Elle provoque chez les personnes atteintes une forte fièvre, des démangeaisons et des douleurs musculaires et articulaires intenses. Certains malades se retrouvent dans l'incapacité de se déplacer sans l'aide d'une tierce personne. Les symptômes peuvent disparaître au bout de quelques jours mais parfois les douleurs durent bien plus longtemps.

Si les chiffres de la préfecture font actuellement état de 10500 personnes atteintes par le virus du chikungunya, ceux fournis par l'ordre des médecins sont largement supérieurs, au bas mot quatre fois plus importants. Plusieurs décès sont maintenant attribués à la maladie. L'épidémie est devenue telle que l'établissement français du sang a suspendu tout prélèvement sur l'île de la Réunion.

Aujourd'hui les autorités préfectorales disent vouloir prendre la mesure du problème et parlent même de faire intervenir l'armée dans des opérations de démoustication, mais le moins que l'on puisse dire est qu'elles ont beaucoup tardé.

Pourtant, dès les premiers mois de l'épidémie, une députée et une sénatrice du Parti Communiste Réunionnais (PCR) avaient à maintes reprises interpellé les autorités locales ainsi que le gouvernement sur ce problème de santé publique. Elles n'ont eu aucune réponse satisfaisante de la part du gouvernement, seulement des attitudes méprisantes de ceux qui estimaient qu'elles n'avaient pas les compétences requises pour parler du problème et que le chiffre des 30000 malades qu'elles avançaient était faux, étant donné que les responsables de la Direction des affaires sanitaires et sociales, la DRASS, n'en dénombraient que 4 500.

Tout au long de l'année 2005, l'État a ainsi fait la sourde oreille. La seule fois où le préfet est intervenu, c'était pour dire, condescendant, qu'il ne pouvait rien contre le virus mais qu'il comprenait la souffrance des malades. Seulement, cette incompétence affichée masquait d'autres problèmes, comme la faiblesse des moyens mis en œuvre dans l'éradication de l'épidémie. La DRASS disposait auparavant d'un important service de prophylaxie qui avait d'ailleurs contribué à l'éradication du paludisme à la Réunion. Or, l'État a supprimé 120 postes dans ce service entre 1985 et 2005. Aujourd'hui il ne reste que 40 agents pour toute l'île, ce qui est bien insuffisant pour lutter contre le moustique vecteur du chikungunya.

Non seulement les services de l'État ne se sont pas pressés pour bien informer la population sur l'origine et les conséquences de cette maladie, mais surtout ils n'ont presque rien fait pour lutter contre sa propagation. Ils auraient pu par exemple distribuer aux habitants les produits antimoustiques comme l'a fait le maire PCR de la ville du Port, eh bien non! Et même la baisse des taxes à l'importation sur les produits susceptibles d'aider à l'éradication a été refusée.

Les autorités ont au contraire tenté de culpabiliser la population en l'accusant de maintenir des sites larvaires à travers des points d'eaux stagnantes ou par la présence de déchets dans les cours. Bien sûr, la contribution de la population est nécessaire pour lutter contre l'épidémie, mais cela ne doit pas dédouaner l'État de ses responsabilités.

C'est seulement ce mois-ci que le gouvernement a promis de débloquer une enveloppe, bien faible, de 600000 euros afin de mener des actions de sensibilisation, d'information et de démoustication.

Si le préfet a réagi ainsi, ce n'est pas par compassion, mais parce que la population avait de plus en plus le sentiment que l'on se moquait de sa santé et qu'on lui cachait la vérité. De plus en plus de médecins affirmaient d'ailleurs que les chiffres de la préfecture étaient faux et très loin de la réalité. Trente- deux médecins de Saint-Louis, une commune de 50000 habitants, ont déclaré par exemple que, sur leur seule ville, ils ont enregistré plus de 7000 cas de personnes contaminées par le virus.

Ce virus qui frappe la Réunion n'est pas inconnu des autorités sanitaires. Répertorié au début des années cinquante, il touche l'Afrique de l'Est depuis de nombreuses années. Il n'existe certes pas de médicaments contre cette maladie, peut-être simplement parce que la mise au point d'un antiviral ne serait pas suffisamment rentable. Restent alors les actions de prévention. Mais là c'est l'État et ses économies qui sont responsables. Concernant la contamination par le chikungunya, le moustique n'est donc pas seul en cause. Il semble fortement aidé par le ministère.

Correspondant LO 
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Message par canardos » 23 Fév 2006, 16:29

un tract de mon syndicat:

a écrit :

L’épidémie de Chikungunya à la Réunion

Une catastrophe sanitaire prévisible ! ! !
La responsabilité pleine et entière
de l’Etat




Suite à l’épidémie de Chikungunya qui sévit actuellement à la Réunion et ceci depuis mars 2005, une mission d’appui de l’IGAS a été diligentée par le Ministre de la santé le 11 décembre dernier pour en connaître les causes et proposer des solutions.

Or, la CGT des DOM-TOM ainsi que les services départementaux des affaires sanitaires de l’Etat ont alerté le Ministre de l’évidence de l ‘épidémie par écrit depuis près d’un an. La réponse d’alors fut laconique : il s’agit d’une simple fièvre sans grande conséquence au niveau des populations.

C’est pourquoi l’origine de la crise est à imputer au retrait de l’Etat dans sa mission de Lutte Anti-Vectorielle (LAV), autrement dit de son activité de démoustication dans les DOM-TOM. En effet, à La Réunion, l’Etat a réduit considérablement les personnels techniques de terrain depuis des années. En novembre 2005, il y avait à peine 40 agents dans le service de la LAV alors que celui-ci comptait près de 72 agents en 2002  et plus de 170 en 1985 ! Soit une réduction de 76,47% de l’effectif ! Le retrait de l’Etat est bien une des toutes premières causes de l’épidémie !

Bref rappel historique des interventions de la CGT ANTILLES – REUNION :

Au vu de la situation qui s’annonçait, la CGT a demandé au Ministre DOUSTE-BLAZY, le 24 novembre 2004, un entretien pour évoquer la question du transfert et l’avenir de la lutte anti-vectorielle. Lors de la réunion du 26 janvier 2005, en présence des conseillers techniques du Ministère de la santé et des affaires sociales et du cabinet ministériel, la CGT a dénoncé les manquements graves de la Haute Administration sur la politique de lutte anti-vectorielle dans les DOM.

Mais malgré, l’insistance sur les futurs risques d’épidémie (Chikungunya, mais aussi de Dengue et de Paludisme, notamment à La Réunion), les experts du ministère n’ont pas hésité à rétorquer qu’il n’y avait pas de problèmes de moustiques majeurs à la Réunion ou aux Antilles.

La Direction générale de la santé occulte les problèmes de santé publique des DOM-TOM ! ! La politique gouvernementale exige un retrait de l’Etat au nom de la réduction des dépenses publiques et de la décentralisation de ces missions au Conseil général.

Face à cet aveuglement, la CGT réitère l’urgence d’une réunion en septembre 2005. Le 14 septembre, le cabinet du Ministre de la santé reçoit les représentants de la CGT qui affirment l’urgence d’agir pour faire face à la potentielle crise épidémique et expriment leur opposition à la décentralisation de la LAV étant donné que les Conseils généraux n’ont pas le savoir faire, la compétence technique et les personnels formés pour mettre en œuvre la démoustication. Mais la réponse de l’envoyé du cabinet ministériel sur place fut claire, « je suis venu pour faire avancer le dossier, (…), celui de la décentralisation bien évidemment ! ». Le représentant de la CGT ne fut même pas reçu (à la différence d’autres organisations syndicales) alors que c’est bien à l’initiative de notre organisation qu’une enquête complémentaire a été décidée par le ministre dans les DOM-TOM ! ! ! Le rapport de l’IGAS indique : «  la position des syndicats (…), n’ont pas affiché de refus concernant le transfert ». Bien au contraire, La CGT s’est toujours opposée à ce transfert. Aujourd’hui, la volonté de continuer dans cette voie de la décentralisation est une menace pour la population car l’Etat demeure compétent en matière de surveillance et d’alerte sanitaire, comment assumer cette mission avec aussi peu d’effectifs ?

Aujourd’hui, l’Ile de La Réunion connaît la pire crise sanitaire de son histoire :

1/8 de la population de l’Ile est affectée par le chikungunya et plus de 70 décès seraient en rapport avec le virus transmis par le moustique. La presse locale et maintenant nationale s’en font de plus en plus largement l’écho et dénoncent fort justement les carences de l’Etat pour prévenir les épidémies et protéger les populations.

C’est maintenant dans l’urgence que le Ministre de la santé, Xavier BERTRAND a décidé d’accorder des moyens pour démoustiquer et renforcer les équipes médicales au regard de l’importance de la crise ! C’est le moins qu’il pouvait faire, mais le rapport de l’IGAS sur la crise du Chikungunya souligne l’effet irréversible de la propagation de l’épidémie malgré les derniers renforts ! !

La CGT avait dit au ministre de la santé le 14 septembre dernier que si l’épidémie éclatait, nous saurions rappeler alors, la responsabilité capitale de l’administration et du gouvernement dans cette épidémie majeure. Ce temps est malheureusement venu !



La CGT Affaires Sanitaires et Sociales,
      Le 22 février 2006,

canardos
 
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Message par disset » 25 Fév 2006, 15:54

Selon france 2, 300 000 personnes n'ont pas les moyens de s'acheter du répelant efficace. Dans le reportage on nous montrait une famille qui décidait de protéger les enfants et les adultes se sacrifiaient. On nous montrait aussi. Je cite "un des rares pharmaciens qui n'avait pas augmenter le prix de ces produits".
Comme d'hab la crise ne touche pas tout le monde de la même manière.
disset
 
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Message par Urriko » 25 Fév 2006, 16:14

Un article de la LO de cette semaine pour faire écho à tes commentaires Disset :

(Lutte Ouvrière n°1960 du 24 février 2006 a écrit :L'épidémie de Chikungunya : Virus et fric, deux maux complémentaires

À la Réunion, l'épidémie de chikungunya continue de s'étendre. Il y aurait près de 22000 nouveaux cas par semaine, au moins 120000 personnes auraient été atteintes par la maladie et plus de cinquante décès seraient directement ou indirectement dus au chikungunya.

Certaines associations estiment que ces chiffres sont en-deçà de la réalité puisque des malades ne se rendent pas chez le médecin et que d'autres ne sont pas répertoriés par les services sanitaires. En tout cas, il y a un chiffre sur lequel tout le monde semble s'accorder: au minimum 15% de la population réunionnaise sont ou ont été frappés par la maladie.

Après des mois d'une attitude on ne peut plus laxiste, durant lesquels les autorités sanitaires n'ont pas su ou pas voulu faire face au risque évident, prévu et même annoncé par certains, de l'extension de la maladie, l'État a finalement dégagé plus de moyens en matériel et en hommes dans la lutte contre le vecteur du chikungunya: un moustique qu'il faut éliminer, lui et ses larves. Des centaines de militaires sont venus de métropole. Du matériel nécessaire à la démoustication a été acheminé. Plusieurs centaines de travailleurs réunionnais ayant le statut "emploi vert" ont été aussi mis à disposition.

La population n'est pas pour autant rassurée et beaucoup craignent que les tonnes de produits déversés sur l'île aient des effets néfastes, non seulement sur l'environnement mais aussi sur la santé de la population. D'ailleurs, une note préfectorale qui informait des recommandations à prendre lors de l'épandage des insecticides, n'était pas faite pour mettre en confiance. Elle conseillait instamment par exemple, de ne surtout pas "manger les fruits et légumes du jardin avant quinze jours; passé ce délai, les laver et les peler avant consommation". Rien d'étonnant alors qu'une polémique se soit développée sur la nocivité des insecticides utilisés. Plusieurs communes ont demandé le droit de pouvoir choisir elles-mêmes les produits devant servir à éradiquer les moustiques, leur préférence allant au BTI, un produit utilisé depuis 1984 aux États-Unis et au Canada, et dont l'efficacité, alliée à une absence de nuisance, a été maintes fois reconnue.

Se prémunir contre les moustiques doit aussi pouvoir se faire à une échelle personnelle par l'utilisation de produits répulsifs (serpentins, spray...). Seulement, ces produits deviennent difficiles à trouver et parfois très chers, vendus au double de leur prix, et de ce fait inaccessibles aux plus pauvres. Certains accusent des pharmaciens de spéculer sur le besoin de santé; les pharmaciens se défendent en s'en prenant aux laboratoires ou aux sociétés de grossistes qui ne fournissent pas suffisamment. Quoi qu'il en soit, et même si les responsabilités sont partagées, tout cela se fait au détriment des plus démunis, des 75000 foyers érémistes, des 33000 personnes au minimum vieillesse et des 31% de la population au chômage. Devant l'ampleur de l'épidémie, il serait pourtant normal que les produits répulsifs soient distribués gratuitement à la population, comme le réclame le syndicat des médecins généralistes de la Réunion.

"Difficultés économiques", "baisse du chiffre d'affaires", "entreprises en perdition", tout le monde se penche sur les problèmes des patrons, oubliant que dans les entreprises existent aussi des travailleurs dont les pertes financières sont très importantes et toujours difficiles à supporter. Le syndicat CGTR de l'Est a ainsi calculé qu'un travailleur gagnant 1000 euros par mois et qui s'est arrêté une semaine pour cause de maladie, perd 187 euros (les trois jours de carence auxquels s'ajoute une prise en charge de 65% seulement sur les deux jours restants).

Autre situation tout à fait anormale, celle qui concerne le chômage partiel. "Ce qui est appliqué ici, a expliqué le secrétaire de la CGTR, c'est une rémunération mensuelle minimale, au smic, même pour ceux dont le salaire égale 1,3 ou 1,5 ou deux fois le smic". La CGTR réclame donc une compensation pour que les travailleurs n'aient pas de perte de salaire. L'État, maintes fois sollicité, devrait finalement prendre en charge la totalité de l'indemnité du chômage partiel, mais tout est encore formulé au conditionnel.

Ce qui choque aussi, c'est que jusqu'à présent rien n'a été fait pour étudier le virus. Il a pourtant été répertorié pour la première fois il y a plus d'un demi-siècle, en 1952-1953, dans des zones de l'Afrique de l'Est et aux Comores, où il ne touchait que des populations non solvables. Quels intérêts pouvaient alors avoir les instituts et surtout les laboratoires à se lancer dans des recherches onéreuses pour lesquelles aucun retour sur investissement ne pouvait être attendu?

Aujourd'hui, à la Réunion, c'est aussi de ce laisser-aller et de cette âpreté au gain que la population souffre.

Correspondant LO
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Message par Crockette » 26 Fév 2006, 18:28

en fait sur canal plus, ils ont passé un reportage qui montre que le sautorités ont dispersé un insecticide puissant qui a provoqué chez les enfants des nausées et saignements de nez, certains pulvérisateurs dispersant de l'insecticide dans des endroits peu stratégiques pour l'efficacité de la lutte contre les larves, mais très efficace et rassurant devant les habitants.

Résultat ds certaines des lézards sont morts par ce puissant insecticide alors que ces lacertiliens contribuaient sûrement à la lutte contre ce moustique... :dry:
Et là canardos tu peux pas dire le contraire c'est de la vraie connerie de mettre des insecticides sur des buissons, sur des arbres, tant qu'ils y était ils avaient qu'à en disperser sur les villes par avion cargo ?

Maintenant un autre phénomène qui intervient ds cette épidémie : c'est le réchauffement climatique, car cette ile n'a pas un climat tropical mais un climat modéré voir parfois aussi froid que le nord de la France en juillet et aout.
Mais : le grand froid tant attendu en juillet 2005 n'est pas arrivé ! le courant d'air froid en provenance du sud n'était pas aussi froid que d'habitude, ce qui a permis au moustique de continuer son expansion.

Bon sang continuez la pulvérisation d'insecticide mais moins puissant et surtout dispersez le ds des endroits stratégiques pour les larves : petites mares, zones marécageuses, bacs à fleurs, tonneau d'alimentation des jardins etc.

Enfin faites un laché de grenouilles et de sauriens en masse, vous allez voir un peu l'effet !!! sur les moustiques :dead:
Crockette
 

Message par disset » 27 Fév 2006, 23:38

ça y'est l'état a enfin pris la mesure de la catastrophe, il débloque 72 millions d'euros. 60 pour les patrons, 9 pour les labos et ils envoient 300 000 doses de répelant. soit une dose par personne ne pouvant pas en acheter précédement
:rocketwhore:
disset
 
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