Le capitalisme c'est la misère sans l'électricité

[iskra]

Quand ça pue sous les sunligth des Tropiques!

voilà le tube de l'été perpétuel, où, comme le chante Aznavour : "...la misère est plus douce au solei..."

Sauf qu'ici des gens meurent aprés qu'EDF coupe le courant... C'est à la Réunion... en Terre française d'Outre Mer... et voilà ce qu'on peut lire dans les journaux ces jours-ci, notamment dans le Journal de l'île :



"...Hier matin, l’immeuble “Verdure” au numéro 39 de la rue des Camélias où logeait Marie-Fabiola Laude en compagnie de ses trois enfants avait des allures de fantôme. De l’extérieur, un cordon de protection empêchait encore l’accès à l’appartement qui a pris feu. Un rideau noir déchiré bringuebale au chambranle des fenêtres brisées et des traces de fumée grisâtres témoignent de cette tragédie de la misère sociale. Deux jours se sont écoulés mais au même étage de l’immeuble, les voisins s’interrogent toujours sur les circonstances de l’incendie mortel. Certains se sentent responsables de ne pas avoir décelé à temps, la détresse dans laquelle se trouvait plongée Marie-Fabiola Laude, âgée seulement de 21 ans. Une jeune mère livrée à elle-même, sans travail et récemment séparée de son concubin. “Elle était très réservée et complètement à plat depuis sa rupture amoureuse, et elle prenait jusqu’à cinq médicaments par jour pour oublier. Elle voulait se suicider, “j’en ai marre de la vie”, disait-elle à, Josiane, sa voisine. Elle avait d’ailleurs avalé deux plaquettes de stylnox il y a deux semaines. Pourtant, c’était auparavant une jeune femme pleine de vie qui aimait écouter la musique. Sa mère était venue se renseigner la semaine dernière sur l’état de santé de sa fille mais entre-temps, EDF a coupé l’électricité. J’ai vu le compteur coupé. Je savais qu’elle s’éclairait à la bougie. Mais que faire ?”. “C’est inadmissible, renchérit une proche de la victime, employée à la mairie de Saint-Denis, venue bénévolement proposer au voisinage la mise à disposition d’un bus pour les funérailles de la petite Cynthia. “EDF aurait dû réduire son compteur au minimum mais on ne laisse pas une mère et ses trois enfants en situation de grosse difficultés financières sans électricité ni eau chaude en 2005 !” De son côté, le père des trois enfants, Jean-François Deniset est apparu “abattu”, hier matin à l’hôtel de ville. Il répétait éploré à cette employée qui l’a reçu dans son bureau : “Ma fille unique, ma fille unique !”. Il avait d’ailleurs demandé à obtenir leur garde il y a quelques mois, en expliquant que son ex concubine avait des problèmes psychologiques. Une requête rejetée.

“Une classe sociale en grande difficulté”

A deux blocs d’immeuble de la rue des Camélias, l’association des maisons de la famille de la Réunion, créée en 1994 propose un accompagnement à la vie parentale et conjugale. Ce point d’écoute à destination des familles gère environ 3000 dossiers par an. Un chiffre “croissant” d’année en année s’inquiète sa présidente et bénévole Thérèse Baillif. Psychologues, conseillers conjugaux et familiaux, éducateurs, médiateurs, animateurs sociaux et juristes bénévoles œuvrent tant bien que mal à l’accompagnement parental dans ces quartiers défavorisés de la ville. “Quand on habite aux Camélias à 21 ans, ça veut dire qu’on a eu un parcours familial misérable”, se désole-t-elle. Ce n’est pourtant pas faute de mettre en place des structures d’accueil à disposition de ces jeunes mères défavorisées pour les aider à sortir du “fénoir”. “Toutes les personnes que nous recevons ici, portent les stigmates de carences affectives et psychologiques importantes et je me sens en colère aujourd’hui de ne pouvoir secourir ces jeunes femmes. Comme Marie-Fabiola. On est en train de créer une classe sociale en grande difficulté et je n’ai pas le sentiment que les pouvoirs publics aient pris conscience des vraies priorités et de la réalité du terrain. Ces femmes sortent à peine de l’adolescence et ne savent pas gérer leur argent et leurs factures. Dans ce cas précis, l’assistante sociale aurait pu en effet à sa demande, lui rédiger un dossier. Le centre d’action sanitaire et sociale lui aurait ensuite apporté une aide financière. On peut intervenir auprès des organismes comme EDF et la Générale des Eaux et solliciter un échelonnage du paiement des factures par exemple”, poursuit la conseillère. Pour quelles raisons, la jeune femme n’a-t-elle alors pas bénéficié de ce soutien social ? “On a à faire à des gens qui ne connaissent pas l’existence de ces services ou bien qui ne font plus l’effort de s’informer trop accablés par leurs soucis. Je connaissais la détresse de cette jeune femme mais le soutien social se heurte très souvent à la volonté de la personne de s’en sortir”, conclut la conseillère....

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Ecoeurant !


iskra
:lenine: