le deficit budgétaire américain

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Message par logan » 25 Juin 2005, 18:11

a écrit :Le déficit budgétaire américain se réduit mais celui de la balance des paiements s'aggrave
LE MONDE | 22.06.05 | 13h43 
 


L 'ampleur du déficit budgétaire américain et de celui de la balance des paiements est une menace pour l'économie mondiale. Les fameux twin deficits (déficits jumeaux) alimentent la croissance planétaire, via le dynamisme de la consommation américaine, qui entraîne des importations records, mais ont pour contrepartie une grande faiblesse de l'épargne aux Etats-Unis et la dépendance grandissante de ce pays envers les capitaux étrangers.

 
Le gouvernement promet depuis des mois de réduire le déficit budgétaire et Alan Greenspan, le président de la Réserve fédérale (Fed), se veut rassurant. Il estime que la balance des paiements (somme de la balance commerciale et de celle des capitaux) se corrigera d'elle-même, notamment quand la Chine cessera de sous-évaluer sa monnaie, le yuan, en la liant au dollar. Un discours considéré, par de nombreux experts, comme relevant de la méthode Coué.

Mais des chiffres publiés la semaine dernière montrent une évolution inattendue des déficits jumeaux ­ une amélioration de la situation dans le domaine budgétaire et une dégradation des paiements. John Snow, le secrétaire au Trésor, n'a peut-être pas fait des promesses en l'air. En mai, le déficit s'est considérablement réduit, à 35,3 milliards de dollars, contre 62,5 en mai 2004. En huit mois, depuis le début de l'année fiscale, qui commence le 1er octobre, le déficit budgétaire des Etats-Unis s'est élevé à 272,2 milliards, contre 346,3 pour la même période de 2004.

Cette performance inattendue est la conséquence d'une augmentation de 15,5 % des recettes fiscales, à 1 369 milliards de dollars, tandis que les dépenses progressaient de 7 %, à 1 642 milliards de dollars.

Comme l'explique l'économiste Ed McKelvey, de Goldman Sachs, "le déficit se réduit grâce à la croissance et pas aux réductions de ses dépenses par le gouvernement" . Goldman Sachs et d'autres banques de Wall Street, comme Lehman Brothers, estiment aujourd'hui que, sur l'année, le déficit pourrait être ramené à 350 milliards, contre 412 milliards en 2004, et être ainsi proche de 3 % du produit intérieur brut (PIB).

Ce serait la première amélioration de la situation budgétaire aux Etats-Unis depuis 2000 et cela rendrait plus crédibles les engagements de l'administration de ramener le déficit autour de 2 % du PIB en 2009.


CONTREPARTIE DOULOUREUSE
Cela a permis à M. Snow d'insister auprès des "gouvernements européens et asiatiques pour qu'ils fassent leur part du travail pour soutenir la croissance mondiale, les Américains le font" , a-t-il affirmé.

La croissance a, pour les Etats-Unis, une contrepartie douloureuse et dangereuse, surtout quand les autres régions du monde ont des marchés intérieurs moins dynamiques ou des stratégies de développement et de croissance construites sur les exportations.

Le déficit commercial, et en conséquence celui de la balance des paiements, continue de s'envoler et la situation ne semble pas près de s'améliorer quand les cours du pétrole atteignent des sommets.

Le déficit de la balance des paiements a atteint 195 milliards de dollars au premier trimestre. Alors qu'il s'était élevé à un niveau record de 668 milliards en 2004, il pourrait approcher 780 milliards en 2005, ce qui représenterait pas moins de 6,4 % du PIB, contre 5,7 % en 2004 et 4,7 % en 2003.

"Ce chiffre est la conséquence de notre déficit en produits manufacturés. Il atteint 186,3 milliards de dollars sur les trois premiers mois de l'année" , explique Joshua Shapiro, économiste en chef du cabinet d'études MFR. "Et cela continue. En avril, les Etats-Unis ont importé 60 % de marchandises de plus qu'ils en ont exportées" , ajoute-t-il.

Pour la quasi-totalité des experts, une telle dépendance des produits et capitaux étrangers ne peut pas durer. Les ménages devront finir par dépenser moins et épargner plus.

Comme l'industrie américaine semble incapable de se substituer à une bonne partie des importations, l'ajustement ne peut se faire, selon la théorie, que par une baisse sensible de la demande de biens étrangers. Il faudrait pour cela que la dépréciation du dollar soit suffisamment forte pour que la hausse des prix des produits importés réduise le pouvoir d'achat. Or le dollar ne baisse plus. Il s'apprécie même face à l'euro. En outre, la Chine semble s'accrocher au lien fixe de sa devise avec le billet vert.

Cela signifie que le déficit des paiements pourrait atteindre 830 milliards de dollars en 2006. Une perspective qui fait frémir toutes les banques centrales.
logan
 
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