Elections en Grande-Bretagne

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Message par emman » 09 Mai 2005, 14:46

a écrit :Tony Blair a remporté, jeudi 5 mai, une victoire historique dans les élections législatives britanniques : ce troisième succès d'affilée constitue une "première" pour un premier ministre travailliste, mais aussi un succès en demi-teinte.

Selon les dernières estimations, à 5 h 30 (heure locale), les travaillistes disposeraient ainsi de la majorité absolue avec 353 députés sur les 646 à désigner - contre 413 lors du précédent scrutin en 2001 -, les conservateurs obtenant 195 sièges (+33) et les libéraux-démocrates 59 (+11). Tony Blair avait été porté au pouvoir avec la déferlante rose de 1997, mettant fin à dix-huit années de pouvoir conservateur, puis avait été brillamment réélu en 2001.

Cette troisième victoire travailliste est donc beaucoup moins large que les deux précédentes. Tony Blair, 52 ans vendredi, a donc accueilli cette victoire avec une certaine retenue :  "Je sais que l'Irak a divisé le pays. Mais j'espère que nous pourrons à nouveau nous unir et regarder vers l'avenir. Les gens ont souhaité le retour d'un gouvernement travailliste, mais avec une majorité réduite. Nous devrons répondre à cela de manière sensée, avec sagesse et de manière responsable" .

"AGIR SUR LES SUJETS QUI IMPORTENT AUX GENS"

Michael Howard, le chef du Parti conservateur, est également allé dans ce sens au moment de reconnaître sa défaite : "Il semble, à en juger par le sens que prennent les résultats nationaux, que M. Blair va gagner un troisième mandat pour le Labour. Je le félicite".  "Je crois que le temps est venu pour lui d'agir sur les sujets qui importent réellement aux gens de ce pays", a-t-il ajouté.
L'Irak n'aura cessé de hanter M. Blair pendant la campagne, ses adversaires l'accusant d'avoir menti sur la menace posée par Saddam Hussein et ses prétendues armes de destruction massive. Cette crise a également provoqué un divorce entre Tony Blair et l'aile gauche travailliste, qui lui reproche un alignement inconsidéré sur la diplomatie américaine.

Le programme socio-économique de Tony Blair a aussi été source de divisions au sein du parti. Depuis son arrivée à Downing Street en 1994, M. Blair mène une politique que l'hebdomadaire The Economist situe au centre droit de l'échiquier politique, et qui tend à marginaliser le Parti conservateur.

Un militant travailliste, venu au quartier général du Labour en espérant y faire la fête, ne cachait pas sa déception jeudi soir : "C'est pour beaucoup dû à l'arrogance du gouvernement. Tony Blair a fait une grave erreur avec l'Irak".
LES DÉFIS DU NOUVEAU GOUVERNEMENT

La composition du futur gouvernement pourrait être annoncée dès vendredi. Gordon Brown conservera vraisemblablement le portefeuille de l'économie et des finances. Les défis de la nouvelle équipe - au sein de laquelle l'équilibre entre"blairistes" et "brownistes" sera intéressant à analyser - sont nombreux.

La ratification de la Constitution européenne, prévue en 2006 par référendum, et une hausse des impôts quasi inévitable pour financer un ambitieux programme de modernisation des services publics - santé, transports, éducation - devraient être les priorités du prochain gouvernement.

Le Royaume-Uni a deux rendez-vous importants en 2005 : la présidence du G8 (avec un sommet à Gleneagles, en Ecosse, du 6 au 8 juillet) et celle de l'Union européenne, pour six mois, à partir de juillet.


La coalition Respect qui se présentait dans 26 circonscriptions aurait un siège et obtient de bon résultat dans 5 circonscriptions (entre 17 et 38%) mais plutôt faible dans autres (la moitié sont en dessous de 2%). Et le SSP en Ecosse aurait semble-t-il, subit un revers assez fort.
emman
 
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Message par emman » 09 Mai 2005, 14:57

a écrit :Les résultats

NOUVELOBS.COM | 07.05.05 | 07:21

Voici les résultats quasi définitifs des élections législatives britanniques de jeudi après l'annonce des résultats dans 644 des 645 circonscriptions britanniques où l'on a voté.

Partis % des voix voix sièges

Travaillistes 35,21% 9.540.599 355
Conservateurs 32,32% 8.756.128 197
Libéraux-démocrates 22,06% 5.977.082 62
Parti national écossais 1,52% 412.267 6
Plaid Cymru 0,65% 174.838 3
Democratic Unionist 0,89% 241.856 9
Ulster Unionist 0,47% 127.414 1
Sinn Féin 0,64% 174.530 5
SDLP 0,46% 125.626 3
Respect 0,25% 68.094 1
Indépendants 0,15% 39.244 2

NDLR: seuls les partis ayant des élus sont comptabilisés dans ce tableau. Cette liste prend en compte les partis qui avaient des députés dans la chambre des Communes sortante lors de la dissolution, le 11 avril.
Par ailleurs, les résultats considérés comme définitifs portent sur 645 circonscriptions et non 646. Le décès d'un candidat a conduit en effet au report du scrutin dans une circonscription.


Il y aurait je crois 61% (+2%) de participation.
emman
 
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Message par emman » 09 Mai 2005, 16:49

POur les résultats en Ecosse
emman
 
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Message par emman » 17 Mai 2005, 13:58

Dans Lutte Ouvrière n°1919 du 13 mai 2005

a écrit :Grande-Bretagne - Les élections du 5 mai : Un désaveu pour Blair et sa politique


Blair l'a finalement emporté dans les élections législatives britanniques du 5 mai, battant du même coup le record de longévité pour un Premier ministre travailliste. Mais ce succès masque si mal le désaveu cinglant que lui a infligé l'électorat, que Blair lui-même a accusé le coup, reconnaissant devant les caméras de la télévision qu'il n'avait pas été suffisamment à l'écoute de l'électorat populaire et que la guerre en Irak avait creusé de profondes divisions dans les rangs de l'électorat travailliste.

Le Parti Travailliste obtient en effet 35,2% des voix, soit une chute de 1,5 million de voix par rapport aux élections de 2001. À l'époque déjà, 3 millions d'électeurs avaient déserté le Parti Travailliste. Mais alors qu'en 2001 ces pertes étaient dues à la montée en puissance de l'abstention, cette fois-ci elles sont dues à un transfert de voix vers d'autres partis.

Ce faisant Blair, bat un autre record: jamais dans l'histoire politique du pays un Premier ministre n'avait dû son poste à une majorité aussi faible. Le score qu'il obtient est même inférieur à celui obtenu par son parti dans bien des élections passées où il a été battu!

Si malgré tout le Parti Travailliste réussit à rafler 356 sièges au Parlement (contre 403 précédemment), soit 33 sièges de plus que la majorité absolue, c'est grâce à deux facteurs. Le premier est la dispersion des voix entre ses deux principaux rivaux -32,3% pour les conservateurs, qui n'arrivent toujours pas à surmonter le discrédit qu'ils ont hérité de leurs dix-huit années au pouvoir entre 1979 et 1997, et 22% pour les libéraux-démocrates. Le second facteur, mais le plus important, est le système du scrutin uninominal à un tour, qui a permis aux travaillistes d'obtenir un siège pour 26843 voix, alors qu'il en fallait 96484 pour les libéraux-démocrates!

De toute évidence, l'opposition à la guerre en Irak a joué un rôle important dans le désaveu infligé à Blair, même si celui-ci avait tout fait, avec l'accord tacite des autres grands partis, pour repousser cette guerre à l'arrière-plan pour la durée de la campagne. D'autant que, dans la dernière quinzaine précédant le scrutin, la presse a publié des documents secrets attestant, sans contestation possible, que Blair était déterminé à participer à l'invasion de l'Irak dès l'année 2002 et que tout ce qui a suivi à propos des "armes de destruction massive" n'a été qu'une grossière campagne d'intox destinée à faire avaler la pilule à l'opinion.

Cela explique que les principaux bénéficiaires de la dégringolade travailliste aient été les libéraux-démocrates, c'est-à-dire le seul parti qui se soit prononcé contre l'invasion de l'Irak, même si, une fois mis devant le fait accompli, il s'en est tenu à une opposition toute platonique, sous prétexte de ne rien faire qui puisse nuire aux soldats britanniques sur le terrain.

Mais l'opposition à la guerre en Irak n'explique pas tout. Alors que cette opposition touche toutes les catégories sociales de la population, c'est dans ses bastions ouvriers urbains que le Parti Travailliste a subi ses pertes les plus importantes, et cela malgré une légère baisse de l'abstention. Tout indique qu'une fraction de son électorat populaire a voulu également sanctionner Blair pour sa politique antiouvrière, ses attaques contre la retraite, la privatisation rampante des services publics et la dégradation des conditions de vie des catégories sociales les plus pauvres.

Le dépit évident qui s'affichait sur le visage des ténors travaillistes au soir du 5 mai a donné une certaine satisfaction à bien des travailleurs. Sans doute ces élections ne changeront-elles rien aux attaques du gouvernement, et encore moins à celles du patronat, et elles ne le pouvaient pas, tant les politiques proposées par les trois grands partis étaient identiques. Néanmoins, si Blair en sort vainqueur, il en sort surtout affaibli, avec le soutien d'à peine plus d'un cinquième des électeurs inscrits (21,2% exactement).

Alors peut-être cela amènera-t-il les travailleurs britanniques à réaliser que le pouvoir qu'ils ont en face d'eux est bien moins fort qu'il n'en avait l'air et qu'en usant des armes de la lutte des classes, ils pourraient faire entendre la voix qu'ils n'ont pu faire entendre à l'occasion de ces élections. En tout cas, c'est ce que l'on peut souhaiter.

François ROULEAU
emman
 
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