Soulèvement Arabe en Iran

Dans le monde...

Message par azadi » 18 Avr 2005, 16:51

Personne n'en parle mais la minorité arabe d'Iran de la ville d'Ahvaz se soulève depuis quelques jours...

On attend toujours le soutien de Bush :D :D :D :hum: :headonwall:


200 people involved in Ahvaz skirmishes arrested - Minister Tehran, April 18, IRNA
Iran-Information-Younessi
Some 200 people involved in recent skirmishes in the southern city of Ahvaz in Khuzestan province were identified and arrested by security forces, said Minister of Information Ali Younessi here on Monday.

Speaking to reporters on the sidelines of a national conference of governors in Tehran, the minister said that it has become clear that many of the arrested people were linked to foreign groups or TV networks that have been working to overthrow the Islamic government of Iran.

"Fortunately, all covert or overt agents involved in Ahvaz events were arrested," Younessi said adding that the whole skirmish was caused by a "fake letter attributed to the Presidential Office." The minister stressed that it became "completely obvious that the letter was fake and this can be affirmed by any expert."
Younessi added that many of the arrested people were among "innocent youth" of the region who were "deceived and provoked by the main agents."
Commenting on the recent allegations of the Iraqi Interior Minister, Falah Hassan al-Naqib, who said Iran was involved in Madaen hostage taking event, Younessi said that Iran did not attach any importance to his comments as it was the last days of his term in office as the interior minister of Iraq.

Younessi stated that the next Iraqi government would respond to such claims after completion of its formation.

Referring to some reports on the alleged arrest of head of Iran's Tobacco Company on charges of embezzlement, Younessi said that he was strongly opposed to the way of treating the official, his arrest and the way that press reported the events related to him.

As for the latest comments of the Secretary of the Guardian Council, Ahmad Jannati about finalizing the execution verdicts for some of Iranians who were charged with disturbing national security, Younessi said "You should ask mr. Jannati about it."
1394/1412


Pour les non anglophones je pourrai traduire l'essentiel s'ils sont intéressés.
La source est l'agence Irna (l'agence officielle étatique qui minimise peut être l'ampleur et les faits du soulèvement actuel)
azadi
 
Message(s) : 3
Inscription : 30 Mars 2005, 10:53

Message par Tchen » 18 Avr 2005, 20:23

S'il te plait traduits car celà m'intéresse.
Tchen
 
Message(s) : 9
Inscription : 28 Oct 2004, 21:03

Message par azadi » 19 Avr 2005, 23:05

En substance cette dépêche de l'AFP reprend les informations de l'IRNA :


TEHERAN, 19 avr (AFP) - Un ministre a promis mardi la libération de quelque 300 personnes arrêtées lors de troubles meurtriers impliquant la population arabe du Khouzistan, dans le sud-ouest de l'Iran, pour apaiser les tensions ethniques surgies dans cette province pétrolière et frontalière de l'Irak.

Cinq personnes ont été tuées lors des heurts qui ont opposé ces derniers jours les forces de sécurité et les Arabes majoritaires au Khouzistan, selon un nouveau bilan communiqué à l'AFP par le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Jahanbakhsh Khanjani.

Le précédent bilan faisait état de trois morts.

Au cours des affrontements déclenchés vendredi à Ahvaz avant de s'étendre à d'autres villes, "310 personnes ont été arrêtées", a déclaré le ministre de la Défense Ali Chamkhani, cité par l'agence estudiantine Isna.

Mais "l'ordre a été donné de (les) libérer toutes", a dit l'amiral Chamkhani, lui-même un Arabe du Khouzistan, qui a effectué lundi soir une mission de bons offices auprès de dirigeants de la communauté arabe locale.

Le porte-parole de l'Intérieur s'est cependant moins engagé en indiquant qu'une "partie des prisonniers a été libérée, tandis qu'une autre est toujours interrogée".

"Le calme est revenu dans toute la province depuis lundi", selon M. Khanjani.

Les violences auraient été provoquées par la diffusion d'un document prétendument signé d'un ancien vice-président iranien et demandant de modifier la composition ethnique de la province. Les autorités ont dénoncé un "faux" outrancier et catégoriquement démenti tout projet d'"iraniser" la province.

Les Arabes sont majoritaires au Khouzistan alors qu'ils représenteraient 3% de la population iranienne totale, majoritairement persanophone.

Les autorités ont mis en cause des éléments "subversifs" mais aussi la télévision satellitaire qatariote Al-Jazira, dont le bureau en Iran a été fermé provisoirement lundi. Elles accusent Al-Jazira d'avoir incité à la subversion par sa couverture des événements.

Al-Jazira avait été l'une des premières chaînes à rendre compte des heurts, les présentant comme séparatistes. La rédaction de la chaîne s'est dite étonnée de la décision iranienne mais son porte-parole a indiqué que la télévision comptait "continuer à couvrir les événements dans toutes les zones importantes".

M. Chamkhani a juré de la bienveillance du pouvoir à l'égard des Arabes: "Tout pouvoir autre que celui de la République islamique aurait éradiqué les Arabes. Ce pouvoir ne porte pas sur les Arabes un regard défavorable. En tant qu'Arabe appartenant aux plus hautes sphères du pouvoir, je participe aux décisions les plus secrètes. Cette révolution (islamique) est aussi la nôtre (aux Arabes)".

Il a tenté de minimiser la dimension ethnique des violences soulignant que "le Khouzistan a des problèmes, causés par les retards de son développement et par les dommages de la guerre" contre l'Irak (1980-1988).

Le Khouzistan a cruellement souffert de la guerre contre l'Irak de Saddam Hussein, qui avait lancé là son offensive contre l'Iran en 1980 en jurant de libérer ce qu'il appelait "l'Arabistan".

"Il faut traiter ces problèmes à la racine et c'est ce que le gouvernement a l'intention de faire", a dit M. Chamkhani. En attendant, les autorités veulent "apaiser le chagrin des familles affectées" par les récentes violences "et participer aux cérémonies de deuil", selon lui.

Dans une lettre adressée au chef de l'Etat Mohammad Khatami, 158 députés ont demandé "la libération de tous les innocents, la modération des forces de sécurité et la réparation des dommages causés", a indiqué Nasser Soudani, parlementaire d'Ahvaz, cité par Isna.

Ils demandent aussi d'empêcher que de tels événements se renouvellent et que "les responsables de l'exécutif qui ont fait preuve de négligence soient identifiés et mis à l'écart".
azadi
 
Message(s) : 3
Inscription : 30 Mars 2005, 10:53

Message par azadi » 22 Avr 2005, 16:16

TEHERAN, 22 avr (AFP) - Des milliers d'Iraniens, parmi lesquels des Arabes, ont défilé vendredi à Ahvaz (sud-ouest) aux cris de "Mort à l'Amérique" et "Mort à Israël" qui seraient à l'origine, selon eux, de récentes violences ethniques en Iran, selon des images de la télévision d'Etat.

La télévision a montré une foule compacte scandant les slogans hostiles aux deux principaux ennemis de la République islamique, une semaine après le début de heurts dans la province ultra-sensible du Khouzistan, pétrolière et frontalière de l'Irak.

"Les habitants d'Ahvaz, de toutes les origines, ont une nouvelle fois démontré avec enthousiasme leur unanimité à combattre les complots de nos ennemis", selon le commentaire de la télévision.

Les manifestants ont saisi l'occasion du rassemblement pour la "semaine de l"unité", instituée par le fondateur de la République islamique, l'ayatollah Ruhollah Khomeiny, pour promouvoir l'unité entre les chiites -ultra-majoritaires dans le pays- et la minorité sunnite.

Le Khouzistan a été le théâtre il y a une semaine et pendant plusieurs jours d'affrontements entre la population arabe et les forces de sécurité.

Officiellement, cinq personnes ont été tuées et plus de 300 autres arrêtées.

Les Arabes sont majoritaires au Khouzistan alors qu'ils représenteraient 3% de la population iranienne totale, majoritairement persanophone. Selon les officiels iraniens, les Arabes du Khouzistan sont pour la plupart chiites.

Les autorités ont mis en cause des éléments "subversifs" mais aussi la télévision satellitaire qatariote Al-Jazira, dont le bureau en Iran a été fermé provisoirement lundi. Elles accusent Al-Jazira d'avoir incité à la subversion par sa couverture des événements.

Elles ont aussi dénoncé un "complot" de l'étranger, dont l'un des buts aurait été de dissuader les électeurs d'aller voter à l'élection présidentielle du 17 juin.

"Le sionisme, établi en partie à Israël, mais surtout à la Maison blanche et à Washington, fomente des plans contre l'islam pour semer la désunion", a prêché lors de la prière du vendredi à Téhéran un des plus hauts dignitaires religieux du pays, l'ayatollah Mohammad Emami Kachani
azadi
 
Message(s) : 3
Inscription : 30 Mars 2005, 10:53

Message par azadi » 24 Avr 2005, 17:11

Je pense plutôt à la carte kurde (car le renseignement israëlien peut y entretenir des contacts) qu'à celle du MKO, car ses militants fanatisés ne sont pas des alliés sûrs pour l'impérialisme américain. De surcroît les Modjahedin sont impliqués dans les massacres de kurdes et chi'ites aux côtés des forces baassistes en 1991.
Quoi qu'il en soit les plans américains de subversion seraient inopérables dans un pays de 70 millions d'habitants qui peut facilement circonscrire une minorité séditieuse.
Le MKO est complètement discrédité en Iran (et parmi la diaspora!) et n'y a aucune base militante (elle a dû s'éffriter lorsque les Modjahedin ont aidé l'Irak dans sa guerre contre l'Iran!!!).
D'autre part la menace américaine soude une grande partie de la population qui ne veut pas que le pays sombre dans un chaos à l'irakienne et préfère le moindre mal : s'accomoder du diktat schyzophrénique des mollah.
Le gouvernement peut être renversé par une des (nombreuses) composantes de l'armée qui est un refuge d'ultra-nationalistes qui seraient peut être encore moins commodes pour les américains.
En tout cas voici ci dessous une dépêche de l'AFP, j'ai souligné la première phrase évoquant une manif MKO à Washington :


Iranian opposition challenges Bush to keep his word,
drop terror label


Agence France Presse
April 14, 2005
WASHINGTON, April 14 (AFP) -
Hundreds of Iranian exiles linked to an opposition group Washington considers terrorist gathered Thursday to demand US President George W. Bush support them in their efforts to unseat the Islamic regime in Tehran.

The National Convention for a Democratic Secular Republic in Iran gathered Iranian-Americans to push for official US support for their efforts.

Iranian opposition leader Maryam Rajavi, addressing the convention in a video link from France, called on the United States and the European Union to end its appeasement of the Tehran regime and recognize her National Council of Resistance of Iran as an Iranian government-in-exile.

"Just as the time has come to abandon the appeasement of tyrants, so the time has come to remove the ominous legacy of that policy, namely the terror label against the Iranian resistance," Rajavi said, according to a printed translation of her remarks in Farsi.

Rajavi, president of the opposition group, cannot enter the United States because the council and its armed wing, the People's Mujahedeen, are considered terrorist organizations by the US government and the European Union.

Its detractors call the organization a Marxist cult, but the group insists it is committed to democracy and is merely fighting oppression under the Islamic regime in Tehran.

The group has considerable support among US lawmakers, think-tank experts and lobbyists, who claim the terrorism designation was meant to appease Tehran and want Bush to order it lifted.

Several lawmakers emphasized their support for the group with appearances at the convention, including Representative Tom Tancredo, a Colorado Republican, who called Rajavi "an extraordinary individual," and said the Iranian people "can't have any better spokespeople than all of you here."

Bush has denounced the regime in Tehran, saying it supports terrorism and is trying to develop a nuclear bomb, and has urged Iranians to work against the ruling clergy. In February, during his State of the Union address to Congress, Bush said: "To the Iranian people, I say tonight: As you stand for your own liberty, America stands with you."

Tancredo and other lawmakers however want the United States to go further. They have introduced legislation to provide financial and political assistance to Iranian opposition groups that oppose terrorism and support democracy.

The People's Mujahedeen, whose headquarters are in Auvers-sur-Oise outside Paris, was implicated in attacks on US military officers in Iran in the 1970s, and supported the 1979 Islamic revolution and the subsequent takeover of the US embassy by Iranian militants.

But the movement was suppressed in the years that followed, and the group set up base in Iraq in 1986 and carried out regular cross-border raids into Iran, with which Iraq fought a bloody war between 1980 and 1988.

The group also participated in Saddam Hussein's crackdown on an uprising by Shiites and Kurds in 1991.

Some 3,800 of the group's fighters were disarmed and interned by US forces in 2003 at a camp in Iraq. They have been given protected status under the Geneva Conventions, and US officials have interviewed them to determine if they had been involved in terrorist incidents.
azadi
 
Message(s) : 3
Inscription : 30 Mars 2005, 10:53

Message par azadi » 24 Avr 2005, 17:17

Enfin un dernier article du New York Sun. J'ai égaré un article où un officier du renseignement US disait ne pas être gêné d'une coopération avec le MKO, disant qu'il y avait les bons et les mauvais terroristes...

Iranian Group Asks State To Lift Terror Designation

By ELI LAKE Staff Reporter, The New York Sun
15 April 2005
WASHINGTON - Three hundred supporters of an Iranian opposition group characterized by the State Department as a terrorist organization gathered here yesterday to pressure the Bush administration to lift the designation.
Supporters of the Mujahedin e-Khalq, or MEK, gathered just four blocks from the White House at Constitution Hall, where a handful of congressmen and two former military officers praised the group as the vanguard of a democratic opposition to the reigning mullahs in Iran.

Lieutenant Colonel Thomas Cantwell, the former military police commandant of Camp Ashraf, a facility in northern Iraq where some 4,000 fighters associated with the MEK are under military supervision, expressed solidarity with fighters he used to guard. To cheers of support, he told the audience, "If there is a terrorist group in Ashraf, where are the terrorists?"

After his speech, the colonel told reporters that, in his interactions, he believed the MEK fighters were sincere in their pledge to cooperate with American soldiers after they voluntarily disarmed in 2003. "Our assessment was that the Mujahadin represented a minimal threat to U.S. forces. There were no incidents of violence. They complied with everything we told them to do," he said.

The MEK and its political arm, known as the National Council of the Resistance in Iran, are considered terrorists by the State Department for their role in a string of successful attacks on Iranian regime targets in the country throughout the 1990s. The organization, which initially supported the Islamic revolution in 1979, was purged by Ayatollah Khomeini in the early 1980s.With many of its leaders in prison, the MEK sided with Saddam Hussein in the Iran-Iraq war by 1985.

In 1991, MEK fighters were on the front lines of Saddam's brutal counterinsurgency campaigns in the Shiite south and Kurdish north. "Up until the fall of the regime, they were part and parcel of the Iraqi military. And they were heavily involved in suppressing the Kurdish uprising of 1991," the Patriotic Union of Kurdistan representative in Washington, Qubad Talabani, said yesterday.

Nonetheless, before the Gulf War, the group reached out to America and shared intelligence on a clandestine Iranian nuclear centrifuge program in Natanz. President Bush this year acknowledged that the first bit of information on the Iranian program came from the group.

During Operation Iraqi Freedom, American special forces initially encountered MEK military units equipped with tanks, artillery, and armored personnel carriers. According to reserve Army Captain Vivian Gembara, the military lawyer who negotiated the deal for the MEK fighters to hand over their arms in 2003, the MEK was highly disciplined and knowledgeable about military affairs.

"We have more reason to trust them than some of the other groups we worked with," Captain Gembara said. Specifically, she said she was mystified as to why coalition forces allowed the militia trained by Iran's revolutionary guard, known as the Badr Brigade, to remain intact while dismantling the MEK fighting unit. "We let the Badr Brigade keep their uniforms, but we disarmed people willing to work with us," she said.

Yesterday's event, which the organizers called a national convention, featured groups of regional supporters of the MEK, who were in the audience and identified with the vertical placards of state names normally associated with political conventions. The similarities ended, though, when a message from an MEK leader, Maryam Rajavi, was beamed to an audience that shrieked and applauded with rapturous fervor.

"Just as the time has come to abandon the appeasement of tyrants, so the time has come to remove the ominous legacy of that policy, namely the terror label against the Iranian resistance," Ms. Rajavi said to thunderous cheers. In 2003, members of the MEK immolated themselves in protest when French police briefly arrested Ms. Rajavi in Paris.

Some congressmen shared Ms. Rajavi's position on the terrorist designation. Rep. Tom Tancredo, a Republican of Colorado, compared those gathered yesterday to America's Founding Fathers. Not all members of the Iranian opposition, however, have such fond words for the MEK. The organization has been left out of the nascent movement inside the country to press for a constitutional referendum.

An Iranian activist in Los Angeles, Roxanne Ganji, told The New York Sun yesterday, "They are definitely a cult, and that is a dangerous thing. If anyone goes to Iran and takes the pulse of the people, though, 90% would never allow them to go back. That does not mean the information they gave America was not good. But they are a terrorist organization. If the United States wants information, then they can get it from viable groups and not terrorists."
azadi
 
Message(s) : 3
Inscription : 30 Mars 2005, 10:53

Message par azadi » 05 Mai 2005, 10:31

Lutte de tendances recoupant des catégories sociales aujourd'hui bien distinctes : les mollahs craignant la fraction militaire non-cléricale du régime. Dialectiquement c'est à l'intérieur même du régime (armée + conseils municipaux appuyés par les masses) que peut naître la remise en cause de celui ci. Les cris de vierges éffarouchées du mollah Rafsandjani sont à se tordre de rire : contre la "militarisation" du pouvoir, est ce pire que la cléricalisation du pouvoir ?
La classe des bazaris commence d'un autre côté à soutenir les (sois-disants) réformateurs. Le pouvoir s'éffrite lentement. Je veux rester optimiste et penser que la puissante classe ouvrière se tiendra en embuscade à la moindre faiblesse du pouvoir.

TEHERAN, 1er mai (AFP) - La candidature de plusieurs anciens commandants de l'armée idéologique iranienne à l'élection présidentielle du 17 juin est devenue un repoussoir utilisé par leurs adversaires qui jouent de la peur d'une militarisation du régime.

L'un des prétendants à la direction de l'exécutif, Mohsen Rezaïe, n'a rien fait pour contredire ses détracteurs. "Si l'on veut enraciner la démocratie en Iran >, il faut une forte personnalité, à la fois politique et militaire", a déclaré au quotidien < Iran l'ex-commandant en chef des Gardiens de la Révolution.

"La situation présente exige un gouvernement ayant la fibre à la fois politique et militaire, comprenant les questions de sécurité et les affaires économiques", a-t-il ajouté.

M. Rezaïe est l'un des trois hommes, parmi les cinq concurrents conservateurs déclarés, à avoir servi et même commandé les Gardiens de la Révolution.

Ces derniers sont les gardiens du temple révolutionnaire. Dressé en 1979 par l'imam Khomeiny, fondateur de la République islamique, comme un rempart contre les "ennemis" de la Révolution, ce corps d'élite, qui compterait 350.000 hommes et est directement placé sous les ordres du Guide suprême, a fait au cours des derniers mois la démonstration de sa force intacte.

C'est à lui qu'ont été confiés les missiles Chahab 3, fleurons de la force de frappe iranienne. C'est lui qui a fait fermer en mai 2004 l'aéroport international de Téhéran flambant neuf. C'est lui qui, de son propre chef semble-t-il, a capturé huit soldats britanniques à la frontière avec l'Irak en juin 2004, au risque de graves conséquences diplomatiques.

La tentation est grande d'envisager un retour en force des Gardiens de la Révolution, jamais très éloignés cependant des leviers du pouvoir.

En février 2004, plusieurs dizaines d'anciens Pasdaran et de Bassidji (membres des milices islamistes sous les ordres des Gardiens de la Révolution) ont été élus au parlement, tandis que les conservateurs reprenaient en main les affaires du pays.

Certains de leurs adversaires, pas forcément réformateurs, jouent de cette inquiétude avant la présidentielle. M. Rezaïe n'a-t-il pas commandé les Pasdaran pendant 16 ans avant de démissionner en 1996 pour entrer en politique?

Mohammad Baqer Qalibaf a quitté ses fonctions de commandant de la police pour se présenter à la présidentielle. Mais il était auparavant à la tête des forces aériennes des Gardiens de la Révolution.

Ali Larijani a été vice-ministre des Gardiens de la Révolution quand le poste existait encore.

La loi interdit aux militaires en exercice d'avoir une activité politique.

Mais si l'ex-président Akbar Hachémi Rafsandjani, réputé pour être un conservateur pragmatique, confirme sa candidature, celle-ci visera "à éviter une militarisation de la vie politique", déclare un de ses proches.

"Dans tous les pays, quand des militaires ont pris le pouvoir, les libertés sociales et politiques ont été restreintes (...) et, en général, les militaires ne lâchent pas le pouvoir quand ils l'ont pris", met en garde Mohammad Kianouch-Rad, un ancien député réformateur.

Mostapha Moin, prétendant réformateur à la présidence, juge "naturel" que les anciens militaires "penchent vers les cercles dont ils sont eux-mêmes issus et qu'ils aient une vision plus militaire de la société". Mais, dit-il à l'AFP, il n'est "pas vraiment inquiet": "Je ne pense pas qu'ils nourrissent d'intentions malveillantes".

Un analyste parlant sous couvert de l'anonymat juge presque inéluctable cette tendance: "On voit arriver sur la scène politique des hommes d'une quarantaine d'années qui ont servi dans les Gardiens de la Révolution, qui ont fait la guerre, souffert et qui se demandent: +Qu'est-ce que j'ai obtenu en retour?+ C'est une période transitoire, où les religieux cèdent le pas, avant qu'une autre génération, ni religieuse, ni militaire, ne s'impose".

M. Qalibaf, lui, se défend de tout militarisme. "Je ne serai certainement pas devenu militaire" sans la guerre Iran-Irak. Et d'affirmer: "Même dans mes compositions à l'école, je n'ai jamais écrit que je voulais devenir militaire".
azadi
 
Message(s) : 3
Inscription : 30 Mars 2005, 10:53


Retour vers Actualités internationales

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 24 invité(s)