Les dégâts d'Areva au Niger

Dans le monde...

Message par alex » 11 Fév 2005, 14:59

Le géant Areva extrait de la colère

Vendredi 11 février 2005

Terrain miné. Le géant français du nucléaire Areva fait face à la fronde de salariés de deux mines d’uranium qu’il exploite au Niger, à Arlit. En cause : le respect de la santé de 1 600 employés et de l’environnement dans cette région de 30 000 habitants. Ce conflit a pris une ampleur suffisante pour que l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) et l’ONG française Sherpa soient dépêchées sur place par les camps en présence, qui pour l’heure ne disposent d’aucune expertise indépendante à l’appui de leurs affirmations. Récit d’un affrontement.

Une ONG locale : « A Arlit,

tout le monde est malade. »

Dans un entretien téléphonique à 20 Minutes, le président de l’ONG locale Bouclier vivant se dit inquiet. « A Artlit, tout le monde est malade ! assure Almoustapha Alhacen. Hypertension, diabète, typhoïde, grossesses difficiles... Une partie de la faune, comme les gazelles ou les autruches, a presque disparu. Et il y a des déchets radioactifs à ciel ouvert. »

Inquiétant. Sauf que Almonstapaha Alhacen ne dispose d’aucune étude prouvant ses allégations. « Je n’accuse pas Areva de nuire à notre santé, je dénonce l’absence d’études indépendantes, les hôpitaux locaux lui appartenant », nuance- t-il. L’ONG Sherpa, présente actuellement à Arlit, appuie cette version. Sa coordinatrice, Samira Daoud, effectue son troisième séjour au Niger : « Nous avons parlé à beaucoup de monde, il ressort qu’il existe des raisons sérieuses de s’interroger sur l’origine des problèmes de santé des populations locales », assène-t-elle.

Areva : « Les mêmes normes qu’en Europe ou au Canada. »

Lassée par ces accusations, Areva met en avant plusieurs arguments : ses deux hôpitaux privés bâtis près des mines dispensent gratuitement des soins à toute la population. « C’est la région où les populations du Niger sont les mieux soignées. » L’entreprise nie farouchement toute volonté de cacher la situation sanitaire. « Nous respectons à Arlit les meilleurs standards internationaux. Les conditions de travail sont calées sur les règles suivies dans nos mines du Canada (...) et les critères de radioprotection des travailleurs sont aussi exigeants qu’en Europe. »

Ne disposant pas plus que ses accusateurs d’étude indépendante, Areva nous a indiqué avoir sollicité l’ASN, dont les conclusions pourraient être publiées fin mars. Problème, l’efficacité de l’ASN est souvent mise en doute par les antinucléaires. Il n’est pas certain qu’elle règle le cas d’Arlit.

Stéphane Colineau

© 2004 - 20 Minutes France SAS - Tous droits réservés.
alex
 
Message(s) : 0
Inscription : 18 Juil 2003, 18:44

Retour vers Actualités internationales

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 8 invité(s)