Palestine, Abbas vaiqueur

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Message par pelon » 10 Jan 2005, 00:57

a écrit :
 
Mahmoud Abbas aurait largement remporté la présidentielle palestinienne
LEMONDE.FR | 09.01.05 | 08h23  •  MIS A JOUR LE 09.01.05 | 21h38
Un des enjeux de cette élection est la reprise des négociations de paix avec Israël, en sommeil depuis quatre ans, dans le cadre fixé par la "feuille de route".

Le chef de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Mahmoud Abbas, a été élu à une très large majorité président de l'Autorité palestinienne, succédant ainsi à Yasser Arafat, selon des sondages sortie des urnes réalisés dimanche 9 janvier. Selon le Centre palestinien de politique et de recherches (PSR) de Ramallah, M. Abbas a recueilli 66,3 % des voix contre 19,7 % pour son principal rival, l'indépendant Moustapha Barghouthi. Ce sondage a été réalisé à la sortie de 122 bureaux de vote en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, a précisé le PSR.

Tayssir Khaled, du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), a recueilli 3,8 % des suffrages, Bassam Salhi (parti du peuple) 2,7 %, Abdelhalim Al-Ashqar (islamiste indépendant assigné à résidence aux Etats-Unis) 2,4 %, Sayyed Barakah (islamiste indépendant) 1,1 % et l'indépendant Abdelkarim Choubeir 0,7 %.

Un autre sondage sortie des urnes, réalisé par l'Université de Bir Zeit, près de Ramallah, crédite M. Abbas de 66,1% des suffrages contre 18,1% pour M. Barghouthi.

Ramallah a tout de suite connu des scènes de liesse. Des sympathisants du Fatah, dont M. Abbas était le candidat, ont tiré des coups de feu en l'air et quelque 200 personnes, brandissant des drapeaux palestiniens, se sont réunies dans le centre-ville pour manifester leur allégresse. Les résultats officiels doivent être communiqués lundi par la Commission électorale centrale (CEC) à Ramallah.

Dès l'annonce des résultats, un haut responsable israélien a exprimé, sous le couvert de l'anonymat, l'espoir qu'"en élisant Abou Mazen [Mahmoud Abbas], les Palestiniens ont ouvert une ère de paix et qu'ils s'engagent sur la voie du compromis et du dialogue".

Avant même la fin du scrutin, Israël avait annoncé son intention de reprendre le dialogue avec l'Autorité palestinienne en cas d'élection de M. Abbas, à la condition que celui-ci engage une lutte sans merci contre la violence. "Si nous constatons qu'il y a un effort réel des Palestiniens en ce sens, nous sommes prêts à faire de nombreux gestes, notamment à envisager d'élargir un certain nombre de prisonniers palestiniens et de lever des barrages routiers" dans les territoires occupés, a déclaré le chef de la diplomatie israélienne Sylvan Shalom à la télévision publique. "Maintenant qu'il est élu, il doit relever son défi le plus lourd. Va-t-il combattre les terroristes et faire cesser cette guerre sanglante contre nous ?", s'est interrogé de son côté le numéro deux du gouvernement Ehud Olmert.

Les Palestiniens élisaient le successeur de leur chef historique Yasser Arafat, décédé le 11 novembre 2004, à la présidence de l'Autorité palestinienne. M. Abbas était le grand favori de cette élection, la deuxième organisée dans les territoires occupés après celle qui avait vu l'accession au pouvoir de Yasser Arafat en 1996. Ces derniers jours, il a fait valoir que s'il était élu, il "engagerait au plus vite des négociations avec Israël". Le premier ministre israélien, Ariel Sharon, a lui aussi fait savoir qu'il était prêt à rencontrer "le plus tôt possible" le nouveau président de l'Autorité palestinienne en vue du retrait israélien prévu en 2005 de la bande de Gaza et de quatre colonies de la Cisjordanie.

Les radicaux islamistes du Hamas et du Djihad islamique, qui avaient appelé au boycottage de l'élection, n'ont pas réagi aux premiers résultats.

1,2 MILLIONS D'ÉLECTEURS

Le scrutin, qui s'était ouvert à 7 heures (8 heures à Paris) et devait s'achever à 17 heures (18 heures à Paris), a été prolongé de deux heures, la Commission électorale centrale (CEC) à Ramallah rendant Israël responsable de cette décision. "Il n'y a pas eu de mesures prises par Israël et les barrages sont toujours là, empêchant la liberté de mouvement de la population. Ces mesures empêchent l'arrivée des électeurs. C'est pourquoi nous avons décidé de prolonger les opérations de vote dans tous les bureaux de Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est", a déclaré M. Baha al-Bakri lors d'une conférence de presse.

Le président de la CEC, Hanna Nasser, a annoncé à l'issue d'une rencontre avec le premier ministre palestinien, Ahmed Qoreï, que les Palestiniens non inscrits sur les listes électorales pouvaient voter "là où ils se trouvent" et non pas seulement dans des centres de votes spéciaux.

Tous les Palestiniens âgés de plus de 18 ans, soit quelque 1,8 millions de personnes, ont le droit de participer au vote, mais seulement 70 % d'entre eux sont inscrits sur les listes. Les Palestiniens non inscrits peuvent néanmoins voter sur simple présentation de leur carte d'identité mais dans des centres de votes spéciaux. Cette mesure a été annoncé après que le directeur de campagne de M. Abbas, Tayeb Abdelrahim, eut dénoncé des "graves erreurs" de la CEC l'accusant d'empêcher de nombreux Palestiniens de voter.

Mahmoud Abbas a affirmé dimanche que le scrutin se déroulait d'une manière "formidable", après avoir voté dans le QG du défunt leader palestinien. "Cela montre que le peuple palestinien aspire à la démocratie", a affirmé M. Abbas en sortant de la Mouqata'a. "Nous espérons que cette journée va s'achever dans une atmosphère positive, comme elle a commencé", a-t-il dit à des journalistes. "Nous sommes confrontés à des obstacles israéliens aux barrages mais notre peuple est plus fort que ces obstacles et il est déterminé à se rendre aux urnes et à exercer son droit de vote", a-t-il affirmé. "La participation est jusqu'à présent encourageante et forte, notamment celle des femmes. Je suis content d'avoir exercé mon droit démocratique en votant", a conclu le candidat.

De son côté, M. Qoreï, qui sera probablement reconduit dans ses fonctions en cas d'élection de M. Abbas, a affirmé dimanche que ce scrutin démontrait l'engagement du peuple palestinien vis-à-vis de "la paix et de la démocratie". "C'est un message à l'Amérique et à l'Occident. Cinquante-huit jours après l'enterrement du président Arafat ici, les Palestiniens vont pour la première fois choisir un président parmi sept candidats", a renchéri Saëb Erakat, ministre chargé des négociations, à la presse à Ramallah.

IRRÉGULARITÉS ?

L'ancien premier ministre français Michel Rocard, chef des observateurs européens, avait fait plus tôt état d'incidents mineurs dimanche en fin de matinée durant le cours des opérations de vote. Le plus important est survenu à Jérusalem-Est, où "des bureaux de vote n'ont pas reçu les bonnes listes. Il y a eu une pagaille administrative. Cela a probablement empoisonné la vie de plusieurs milliers de personnes", a expliqué M. Rocard. "C'est une vexation mais cela ne met pas en cause le caractère démocratique de l'élection", a-t-il dit en parlant d'un "gros incident bête, purement technique".

M. Rocard a signalé un autre incident "concernant l'encre" qui sert à empêcher les électeurs de voter deux fois. Il a été signalé par le candidat indépendant Moustapha Barghouthi, principal rival du favori Mahmoud Abbas, a déclaré M. Rocard. Selon lui, l'encre indélébile utilisée par la CEC pour marquer les pouces des électeurs "peut être lavée avec de l'eau".

Dans un communiqué, M. Barghouthi a souligné que l'encre utilisée dans trois bureaux de vote en Cisjordanie et dans certains bureaux de la bande de Gaza pouvait être effacée. "Cela jette un sérieux doute sur la transparence de l'opération de vote et sur sa légitimité", a ajouté ce candidat. M. Barghouthi a par ailleurs dénoncé la publication dimanche dans un journal palestinien d'une annonce par les promoteurs d'une initiative de paix non officielle appelant à voter pour M. Abbas, alors que la propagande électorale devait cesser vendredi à minuit.

Interrogé sur d'éventuelles obstructions délibérées de la part des soldats israéliens aux barrages qui bouclent les villes palestiniennes, M. Rocard a déclaré avoir "plutôt l'écho inverse" : "il y a pas mal de checkpoints (barrages) qui sont ouverts".

Avec AFP
pelon
 
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Message par alex » 11 Jan 2005, 17:21

La participation n'est indiquée presque nulle part :
43% !
alex
 
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Message par emman » 25 Jan 2005, 14:19

a écrit :Le Hamas et le Jihad sont prêts à cesser le feu mais exigent qu'Israël en fasse autant.
Un mois de trêve sous condition pour Mahmoud Abbas

Par Christophe AYAD

mardi 25 janvier 2005 (Liberation - 06:00)


officiellement, il n'y a pas de trêve. Sur le terrain, elle est déjà en vigueur depuis une semaine. C'est tout le paradoxe des délicats pourparlers engagés par Mahmoud Abbas avec les factions armées à Gaza. Le président de l'Autorité palestinienne a quitté hier Gaza pour regagner Ramallah au terme de six jours de négociations sans accord de cessez-le-feu en bonne et due forme. Mais, alors qu'il y a une semaine Israël menaçait les Palestiniens d'une opération de réoccupation de grande envergure dans le nord de la bande de Gaza pour mettre un terme aux tirs de roquettes artisanales vers les colonies juives et la ville israélienne voisine de Sdérot, Mahmoud Abbas a obtenu des progrès substantiels. Les branches armées du Fatah (les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa) et des Fronts démocratique et populaire de libération de la Palestine (FDLP, FPLP) ont déjà accepté le principe d'une trêve. Près de 2 500 policiers palestiniens se sont déployés dans le nord de la bande de Gaza pour empêcher les tirs de roquettes, du jamais vu depuis quatre ans.

Demandes communes. Surtout, il semble même que les islamistes du Hamas et du Jihad islamique soient prêts à une trêve d'un mois, à condition qu'Israël fasse preuve de «réciprocité». Mahmoud Abbas et les radicaux se sont mis d'accord sur des demandes communes : l'arrêt des incursions israéliennes, la suspension des assassinats extrajudiciaires ainsi que la libération des détenus palestiniens.

Après des débuts difficiles, à cause de l'attaque du point de passage de Karni qui a coûté la vie à six Israéliens et d'incursions israéliennes qui ont coûté la vie à 36 Palestiniens en six jours, Mahmoud Abbas est en passe de réussir la première partie de son pari : faire taire le «chaos des armes» pour pouvoir revenir à la table des négociations. La deuxième moitié de l'équation est entre les mains d'Israël et de la communauté internationale. «Si on en reste au niveau sécuritaire, c'est l'échec assuré, mettait en garde vendredi l'écrivain palestinien Elias Sanbar sur Radio Orient. Il faut déboucher sur du politique et des négociations. Sinon, les Palestiniens subiront un examen de passage permanent.»

Le souvenir de la trêve avortée de l'été 2003, déjà négociée par Mahmoud Abbas alors Premier ministre, reste vivace : des assassinats ciblés de leaders du Hamas avaient entraîné un attentat-suicide meurtrier à Ashkelon, suivi, en représailles, du meurtre d'Ismaël Abou Chanab, un des fondateurs du Hamas. Il suffit de peu pour que le cycle infernal reprenne. Mahmoud Abbas en est d'autant plus conscient que son élection, pour triomphale qu'elle ait été, ressemble plus à un contrat passé entre une population épuisée par quatre ans et demi d'Intifada et un dirigeant à sang froid, préférant pragmatisme et réalisme aux envolées lyriques. Si le successeur d'Arafat n'apporte rapidement aucune amélioration, l'opinion se retournera. A cet égard, la reprise hier après huit mois d'arrêt de la construction du «mur de séparation» en Cisjordanie, dans le secteur de Salfit, est un mauvais signal : les Palestiniens estiment qu'il les prive de 17 000 hectares.

Mue accélérée. Mahmoud Abbas dispose toutefois d'un atout : le Hamas, principal rival du Fatah, veut s'insérer dans le jeu politique palestinien. Affaibli par les coups de boutoir israéliens qui ont décapité sa direction et paralysent sa capacité à commettre des attentats, le mouvement islamiste a accéléré sa mue au point d'envisager de participer aux législatives de juillet prochain. Dès la semaine prochaine, le Hamas sera candidat à des élections municipales à Gaza.

Si tout se passe comme prévu, les législatives interviendront en plein retrait israélien de la bande de Gaza. En fixant la date, Mahmoud Abbas a fait le pari que ses rivaux islamistes préféreront se consacrer à la campagne électorale plutôt que harceler l'armée et les colons israéliens. Abbas et Sharon ont tous deux besoin d'une véritable période de calme pour que puisse s'effectuer le retrait de Gaza. Le premier y voit le moyen d'enclencher un processus qui pourrait raviver la «feuille de route». Le second, pour qui le retrait de Gaza est un moyen d'alléger la pression internationale, voire de «geler» pour longtemps le processus de paix, selon les mots de son conseiller Dov Weisglass, ne peut se permettre de partir «sous le feu». Deux objectifs à terme contradictoires mais dont la réalisation passe par une accalmie, au moins temporaire.
emman
 
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