l'opposition accentue ses pressions

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Message par pelon » 01 Déc 2004, 08:31

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Ukraine :
LEMONDE.FR | 30.11.04 | 19h14  •  MIS A JOUR LE 30.11.04 | 19h23
Les partisans de Viktor Iouchtchenko ont choisi de reprendre mardi 30 novembre le blocus du siège du gouvernement, du Parlement et de l'administration présidentielle. Ils rejettent toute négociation et attendent de connaître la réponse des députés ukrainiens, qui doivent examiner une demande de destitution du gouvernement. Différents médiateurs étrangers sont attendus à Kiev pour discuter avec les principaux protagonistes de la crise politique.

L'opposition ukrainienne a accentué ses pressions sur le pouvoir mardi 30 novembre, rompant les négociations en cours et demandant la formation d'un "gouvernement populaire", alors que les médiateurs étrangers étaient attendus à Kiev pour tenter de sortir de la crise. "Nous arrêtons les négociations avec le pouvoir (...). Nous reprenons un blocus total du siège du gouvernement, du Parlement et de l'administration présidentielle", a annoncé aux dizaines de milliers de manifestants réunis sur la place de l'Indépendance le député d'opposition Taras Spetskiv.

"Ce soir (mardi), le Parlement doit se réunir sur notre demande", a-t-il ajouté. Les "deux questions à l'ordre du jour de cette réunion seront la destitution du gouvernement de Viktor Ianoukovitch et celle du procureur général Hennadi Vassiliev, et la formation d'un gouvernement populaire", selon M. Spetskiv.

L'opposition, qui pense sentir le vent de la victoire alors que les soutiens au candidat du pouvoir, Viktor Ianoukovitch, s'affaiblissent, a appelé tous ses partisans à se mobiliser. "Nous les obligerons à se plier à notre volonté", a lancé M. Spetskiv sous les applaudissements.

L'opposition avait levé mardi matin le siège du gouvernement qu'elle bloquait depuis vendredi avec notamment des autobus et des minibus. Elle entend faire plier le Parlement, dominé par les députés pro-présidentiels, qui a clos sa séance mardi sans avoir pu adopter une motion de censure contre le gouvernement de M. Ianoukovitch, faute du soutien des communistes. Le président du Parlement, Volodymyr Litvine, a annoncé que l'Assemblée reprendrait ses travaux mercredi pour examiner un "texte bien pesé et concerté" sur le même sujet.

Au cri de "le gouvernement dehors !", plusieurs centaines de manifestants agitant leurs drapeaux orange, la couleur de l'opposition, sont parvenus à franchir le cordon de sécurité mis en place par les forces de l'ordre devant le Parlement. M. Litvine a dû sortir pour les appeler à "ne pas prendre d'assaut" le bâtiment, leur promettant notamment que l'invalidation du scrutin décidée samedi dernier par les députés ne serait pas annulée. Cette décision était cependant non contraignante.

NOUVELLE MÉDIATION ÉTRANGÈRE

Le haut représentant pour la politique étrangère de l'Union européenne, Javier Solana, le président polonais, Aleksander Kwasniewski, le président lituanien, Valdas Adamkus, et le président de la Douma russe (chambre basse du Parlement), Boris Gryzlov, son attendus à Kiev pour discuter avec Viktor Ianoukovitch et son rival, Viktor Iouchtchenko, ainsi que le président sortant, Leonid Koutchma. Ces médiateurs étrangers s'étaient déjà rendus vendredi dernier dans la capitale ukrainienne pour des entretiens avec les principaux protagonistes de la crise politique.

Javier Solana était attendu dès mardi soir à Kiev, où il doit s'entretenir avec "toutes les parties concernées", avant de gagner Moscou, a déclaré le ministre des affaires étrangères néerlandais, Bernard Bot, dont le pays assure la présidence de l'Union européenne, en estimant "nécessaire" la tenue d'une nouvelle élection en Ukraine. Une nécessité sur laquelle a également insisté Aleksander Kwasniewski avant son départ pour Kiev. Il s'est prononcé pour l'organisation "dans les plus brefs délais" d'un nouveau second tour dans l'hypothèse où la Cour suprême ukrainienne jugerait que le résultat du 21 novembre a été faussé.

Plus tôt dans la journée, Viktor Iouchtchenko avait, sans surprise, catégoriquement rejeté les propositions de sortie de crise avancées par M. Ianoukovitch. Soumis à des pressions croissantes, ce dernier avait tenté de reprendre l'initiative en se disant prêt à nommer son rival au poste de premier ministre si sa propre victoire était confirmée. En cas d'annulation du scrutin par la Cour suprême, ajoutait-il, il proposait une nouvelle élection mais sans lui ni M. Iouchtchenko.

Saisie par l'opposition, la Cour suprême a repris ses audiences mardi. L'opposition, qui a modifié sa plainte, demande désormais que le second tour de scrutin soit annulé sur tout le territoire ukrainien - et non plus seulement dans les régions russophones de Donetsk et Louhansk, dans l'est du pays, - et que le vainqueur du premier tour le 31 octobre, Viktor Iouchtchenko, soit déclaré président. Les audiences, qui ont commencé lundi, pourraient durer plusieurs jours, selon une porte-parole de la Cour, Liana Chapochnikova.

Quant au Kremlin, meilleur soutien du premier ministre pro-russe Ianoukovitch, il a rechigné à donner des signes d'infléchissement malgré les incitations en ce sens tant des Occidentaux que des libéraux russes. La crise en Ukraine ne peut être résolue "sous des pressions intérieures ou extérieures obéissant à des préférences politiques", a dit mardi le président russe, Vladimir Poutine, lors d'un entretien téléphonique avec le chancelier allemand, Gerhard Schröder, selon un communiqué du Kremlin.

Avec AFP
pelon
 
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